Concilier soutien avec performance économique et environnementale
La province Sud produit les ¾ de la production agricole locale marchande de la Nouvelle-Calédonie en valeur. L’aquaculture, la sylviculture, le maraîchage, les élevages, les grandes cultures et la culture de fruits façonnent les paysages de l’Île des Pins à Poya sud depuis des générations. Cette agriculture est créatrice de richesse et d’emplois. Il faut la préserver et encourager son développement.
C’est bien là l’objectif que s’est fixée la province Sud en proposant une feuille de route qui fait suite à la politique publique agricole provinciale (PPAP) tout en tenant compte du contexte budgétaire auquel elle fait face, mais aussi des enjeux climatiques et sanitaires qui poussent la collectivité et les acteurs économiques à innover et rationaliser les moyens.
Suite à un diagnostic financier et de rentabilité réalisé sur les 5 dernières années, plusieurs pistes d’actions ont été mises en exergue et ont permis à ce jour de dresser des objectifs ciblés pour une agriculture durable.
Avoir une approche économique du secteur agricole
Adopter une stratégie par bassins de production
Renforcer la transversalité interne et externe avec les parties prenantes
Accompagner les acteurs de proximité pour pérenniser des entreprises autonomes
Répondre aux attentes de consommateurs
Pour rendre plus efficace son action aux nombreuses formes d’agriculture, la province Sud s’oriente vers une approche localisée de son organisation mêlant à la fois sensibilisation et accompagnement technique sur des bassins de production mais aussi une volonté de renforcer la coopération avec les acteurs du monde agricole comme la Chambre d’Agriculture et de la Pêche de Nouvelle-Calédonie, les associations, les Organisations Professionnelles Agricoles, les collectivités et toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur.
L’agriculture est plurielle et très contrastée. Ce secteur permet le maintien des populations sur leur lieu de vie en essayant de dégager des revenus mais aussi de mettre en valeur des propriétés familiales qui ne connaissent pas forcément la rentabilité. La nécessité est d’avoir plus de visibilité sur l’activité économique par une professionnalisation des agriculteurs ou un accès au secteur marchand avec des entreprises agricoles moins sensibles au soutien des pouvoirs publics.
Pour accroitre cet effet de levier, l’accent sera mis également sur un soutien ciblé par des aides financières provinciales aux projets identifiés qui répondent à la volonté de la politique publique : agriculture de groupe, recherche de valeur ajoutée, maitrise des ressources notamment en eau, installation des jeunes, agriculture certifiée et innovante, filières d’excellence.
Les filières seront dynamisées par des appels à projet (ex : en productions fruitières pour 120 ha en 4 ans de plantations nouvelles), des appels à manifestation d’intérêt (ex : pour la fourniture de denrées à la restauration collective ou à la transformation tout le long de l’année), des soutiens à la mutualisation (ex : pour du stockage avec report de marché en légumes) ou de la commercialisation en circuits courts. Les productions animales ne sont pas en reste avec l’appui permanent à l’amélioration de la qualité génétique des troupeaux, de la gestion de la reproduction et de l’alimentation.
Enfin pour conjuguer proximité et technicité, la province Sud fait un effort particulier pour développer des pratiques agricoles vertueuses (diversification, rotations de cultures, protection biologique intégrée, réduction des intrants chimiques) afin d’encourager et d’accompagner les exploitants engagés dans une démarche de qualité, garant d’une agriculture intégrée, moderne, rentable et de qualité.
La politique publique agricole provinciale reste ambitieuse, elle a évolué et de nombreux changements ont été nécessaires pour s’adapter au contexte local et aux enjeux mondiaux. La province Sud doit se doter de moyens pour améliorer la sécurité alimentaire (production locale saine et marchande), pour créer des moyens de subsistance (activité économique et création de richesse) et pour favoriser la durabilité environnementale (incitation forte à la transition écologique). De plus, ce secteur stratégique nécessite des interventions particulières pour se préserver de distorsions de marchés (intervention sur les prix, création de situations monopolistiques).
Aspect transformation (incitation à la chaîne de valeur ajoutée)
La chaîne de valeur agricole locale vise à accroître son avantage concurrentiel en faisant collaborer les producteurs, les transformateurs, les grossistes, les entreprises de services alimentaires, les détaillants et des acteurs de soutien, comme les colporteurs, les organismes de recherche, les fournisseurs, les organisations professionnelles et les administrations. Une chaîne de valeur est, par définition, un partenariat stratégique entre des entreprises interdépendantes qui entretiennent des liens contractuels pour apporter progressivement une valeur ajoutée aux consommateurs finaux, ce qui se traduit par un avantage concurrentiel collectif et une meilleure rentabilité pour chacun.
Renforcement de la coopération
L’union faisant la force, la coopération agricole permet la mutualisation des charges et des investissements, un partage des risques (contexte économique, aléas climatiques, meilleure gestion des crises). Il faut promouvoir la coopération pour améliorer la performance individuelle des entreprises.
Agriculture de proximité
L’ancrage territorial, voire les bassins de production des entreprises agricoles qu’elles soient vivrières, familiales ou professionnelles, conjugue des enjeux sociaux, économiques et environnementaux, véritables piliers du développement durable. Il faut rechercher des relations plus directes, plus courtes entre offre et demande, toujours dans une démarche gagnant-gagnant où les producteurs valorisent mieux leurs produits et les consommateurs accèdent à des denrées de qualité et au meilleur prix.
Agriculture certifiée (biologique et responsable)
La certification dans une démarche de qualité est un véritable engagement individuel et collectif. Il s’agit notamment de prendre en compte la préservation de l’environnement, la santé humaine et le bien-être animal. Tout cela nécessite des apprentissages, des investissements et génère des coûts qu’il faut réussir à rentabiliser par une meilleure mise en marché et une reconnaissance du public. Les associations BIOCALEDONIA, REPAIR et GAB accompagnent les agriculteurs souhaitant adhérer et mettre en œuvre de tels systèmes.
Appels à projets
La province Sud s’est dotée d’un dispositif d’intervention et de financement des investissements agricoles qui permet de compléter les financements de longue durée de projets agricoles. Au-delà des demandes individuelles et des dépôts de dossiers au fil de l’eau en fonction des besoins des promoteurs, la collectivité a voulu mieux cibler ses priorités de développement en favorisant la démarche par appels à projets.
Favoriser et promouvoir le métier d’agriculteur par de nouvelles installations et la transmission des exploitations agricoles : maintien d’une agriculture performante et durable, créatrice d’emplois et de valeur ajoutée.
Accompagner les agriculteurs dans la transition agro-écologique de leur exploitation en alliant la production alimentaire et les services environnementaux pour des systèmes plus résilients, plus autonomes et économes en intrants.
Inciter à la diversification pour plus de durabilité : par les productions présentes sur l’exploitation mais aussi dans les champs d’actions (transformation à la ferme) ou de compétences (prestations de services).
Favoriser l’agriculture de groupe par le regroupement au niveau de sociétés de production ou de moyens (coopératives, groupement d’employeurs) ou de structures de mise en commun de techniques, de savoir-faire et de compétences.
La province Sud a une politique affirmée dans la nécessité d’une amélioration permanente des techniques agricoles, qu’elles aient vocation d’obtenir des produits en quantité, en qualité mais aussi s’intégrant le mieux possible dans le contexte subtropical de la Nouvelle-Calédonie.
Pour ce faire, la collectivité collabore financièrement et techniquement aux différents programmes des organismes de recherche ou de transfert technologique. Elle participe également au financement des équipements innovants des exploitations agricoles : robotisation, informatique embarquée, agriculture de précision dans le cadre du DISPPAP.
De plus, la province Sud est dotée de 3 unités de transfert et de vulgarisation technologique qui sont implantées sur le site agricole de Port-Laguerre :
La station zootechnique ;
La pépinière fruitière ;
La biofabrique.
Les objectifs sont nombreux :
L’amélioration génétique par la poursuite d’un travail de sélection, de production et de fourniture aux professionnels ;
L’ouverture au public par la poursuite des journées techniques à destination des professionnels et la mise en place de l’accueil de scolaires et du grand public ;
L’appui aux organismes de recherche et de transfert par la mise à disposition de données zootechniques et agronomiques ;
La sensibilisation à des pratiques vertueuses qui respectent l’environnement.
Station zootechnique Filières ovine et bovine – 423 ha
Les missions principales :
• Mise en place de deux troupeaux de référence en races bovines taurus (Charolais) et indicus (Brahman) et ventes de reproducteurs sélectionnés par l’UPRA-bovine aux sélectionneurs et éleveurs
• Mise en place d’un noyau de diffusion d’une race croisée tropicalisée (Charbais) et ventes de reproducteurs sélectionnés par l’UPRA bovine aux éleveurs
• Mise en place d’un troupeau de référence en race ovine Dorper, et ventes de reproducteurs sélectionnés avec l’UPRA-OC aux sélectionneurs et éleveurs privés
• Appui aux organismes de recherche et de transfert : proposition de programme d'expérimentations, suivi des travaux et diffusion des résultats
• Mise en place d’un atelier embouche et maintien de techniques de productions de fourrages (ensilage de maïs)
• Ouverture aux scolaires et au grand public pour susciter des vocations et valoriser les professions du monde agricole
Les missions principales :
• Fourniture de plants en cas de carence des pépiniéristes privés agréés par la province Sud ;
• Formation pratique aux techniques de multiplication des espèces fruitières ou horticoles.
Les enjeux relatifs à la diffusion de matériel végétal concernent :
• La filière fruits, lorsque les pépiniéristes privés agréés ne peuvent ou ne souhaitent pas produire certaines espèces fruitières (noyer de pécan, annones…) ;
• La vanille, grâce à son parc à boutures indexé régulièrement et garanti exempt de viroses.
Il constitue la ressource pour la multiplication par bouturage des plants de vanille à destination des producteurs engagés dans la démarche export de ce produit d’excellence ;
• La filière maraîchage, avec sa nouvelle unité de multiplication des solanacées greffées, afin de diffuser des plants tolérants aux maladies du sol et plus adaptés au climat subtropical de l’archipel, à partir de 2022.
Biofabrique 0,5 ha
Les missions principales :
• Production d’insectes parasitoïdes de lutte contre les ravageurs des cultures ;
• Mise en œuvre d’activités visant à l’éducation et à la sensibilisation du public ;
• Co-construction et mise en œuvre des stratégies et des réglementations ;
• Acquisition des connaissances utiles dans le cadre des stratégies élaborées et de leur transmission, une fois valorisées, aux partenaires concernés et au public le cas échéant.
Le volet savoir/transfert de connaissances n’est pas oublié :
- conventionnement de formations professionnelles via le CFPPA SUD avec un programme annuel ;
- prise en charge par le DISPPAP de formation individuelle locale, métropolitaine ou à l’internationale.
La province Sud a toujours eu vocation à proposer un service de proximité aux usagers et à ses habitants comme la santé, l’éducation, le service aux entreprises notamment dans les communes de brousse.
Le pôle opérationnel est l’acteur de terrain privilégié de la direction du développement durable des territoires. Il apporte son expertise et son appui technique aux usagers de la province Sud et les sensibilise aux politiques publiques dans ses domaines de compétence. Il collecte et transmet les données dont il a la charge et apporte une réponse administrative aux dossiers réglementaires qui lui sont soumis. Il gère des espaces naturels, des structures d’innovation et de développement en favorisant le lien avec le public et le développement durable des territoires sur lesquels il intervient.
À qui s'adresser ?
Direction du Développement Durable des Territoires
(DDDT)
6, route des Artifices - Moselle
BP L1
98849 - NOUMÉA CEDEX