La Réserve Naturelle Du Cap N’dua (Kön Ua)

Une biodiversité exceptionnelle

En 1990 et suite aux accords de Matignon, la gestion des aires protégées est devenue une compétence des provinces. Aujourd’hui, ce site bénéficie d’un statut règlementaire de « réserve naturelle ». Son aire s’étend sur plus de 800 hectares, dans l’extrême sud de la Grande-Terre, sur la commune du Mont-Dore.

Il s’agit d’une des rares aires terrestres protégées ayant une façade littorale. Sa biodiversité́ est exceptionnelle : maquis arbustif, forêt humide, mangrove, faune diversité (27 espèces d’oiseaux, chiroptères, mammifères marins...). Cette réserve est en limite du Grand Lagon Sud, zone inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008. Elle est proche des terres coutumières des clans du Sud.

Le plan de gestion associe, dans une démarche participative, différentes directions provinciales, la Nouvelle-Calédonie, la mairie du Mont-Dore, la société Vale NC et les coutumiers du secteur concerné. Dans les forêts denses humides du littoral, milieux d’une biodiversité exceptionnelle, on distingue aisément des peuplements d’Araucaria columnaris et quelques autres d’Araucaria nemorosa

Un phare pour observer les baleines

Le phare du Cap N’Dua est aussi un observatoire privilégié pour suivre et étudier les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae), qui s’ébattent, de juillet à octobre, entre la passe de la Sarcelle et l’île Ouen. Après l’été arctique, repues de petits poissons et de crustacés, elles entament une croisière de plusieurs milliers de kilomètres vers le nord, pour venir souffler, s’aimer et mettre bas dans les eaux plus chaudes du Pacifique que tropical. Le projet de construction du phare au cap N’Dua date de 1892. C’est le gouverneur Laffon qui y fait allusion. Seuls trois phares étaient alors gardiennés : Amédée, Bourail et cap N’Dua.

Le phare du cap N’Dua a d’abord été un simple mât au sommet duquel était hissée une grosse lampe en cuivre. La mèche était alimentée à l’huile de colza au début, puis à l’huile minérale. L’équipe était composée de deux personnes qui logeaient dans la construction aujourd’hui en ruine. Ce bâtiment a également hébergé le télégraphe pendant une courte période. Plus tard, suite à un cyclone qui détruisit une partie de la construction, les gardiens se déplacèrent vers le site mieux protégé de l’anse Majic, petite crique de Bonne Anse. Chaque soir, ils gravissaient le sentier vers le sommet du cap pour allumer la lanterne.