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Eau agricole
La ressource en eau n’est pas inépuisable. Maîtriser l’irrigation c’est gérer au mieux cette richesse commune.
Les plantes consomment de l’eau au travers des phénomènes de transpiration et d’évaporation.
Cette consommation dépend des conditions météorologiques (température, ensoleillement et vent) variables quotidiennement.
La demande en eau maximale d’une plante correspond à l’évapotranspiration potentielle ou ETP.
Le saviez-vous ?
La consommation des plantes est généralement exprimée en millimètres (mm) ou en mètre cube par hectare (m3/ha).
Pour s’y retrouver : 1 mm = 10 m3/ha
La consommation en eau des plantes cultivées n’est pas toujours égale à l’ETP. Elle dépend de l’âge de la culture mais aussi de la plante :
- Un maïs consomme 60% de l’ETP au stade jeune puis 120% de l’ETP au stade floraison.
- Un sorgho a des besoins maxi de 90% de l’ETP.
- Un verger d’agrumes ne consomme que 60 % de l’ETP.
L’ETP est variable avec les saisons
Elle est forte en début d’année en raison des hautes températures.
Elle l’est également en octobre et novembre à cause des vents
qui assèchent l’atmosphère.
L’ETP est faible en milieu d’année parce qu’il fait froid :
les plantes ont ralenti leur croissance.
EN THÉORIE, UNE CULTURE A BESOIN DE LA MÊME QUANTITÉ D’EAU TOUS LES ANS À LA MÊME PÉRIODE
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Maïs | 40 | 60 | 90 | 120 | 110 | 420 | |||||||
Sorgho | 40 | 60 | 100 | 140 | 340 | ||||||||
P. de terre | 30 | 40 | 80 | 90 | 240 | ||||||||
Maraîchage | 130 | 115 | 110 | 90 | 70 | 50 | 55 | 70 | 90 | 115 | 130 | 140 | 1165 |
Verger | 100 | 90 | 85 | 65 | 50 | 40 | 45 | 50 | 65 | 90 | 95 | 105 | 880 |
Exemples de la consommation mensuelle de certaines cultures (en mm)
Il y a ce que l'on sait
Le sol fonctionne comme un réservoir dans lequel la plante puise l’eau dont elle a besoin.
Le sol fournit de l’eau à la plante uniquement dans la couche exploitée par les racines.
La quantité d’eau dans un sol dépend de sa nature, par exemple elle est estimée à 370 mm sur 60 cm de Vertisol Argileux et 200 mm sur 60 cm de terre d’alluvions.
À savoir : les réserves en eau du sol se décomposent comme suit :
Sur le stock total d’eau que le sol peut contenir dans la couche exploitée par les racines :
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Quel que soit la nature du sol :
Le comportement de la culture dépend de la quantité d'eau présente dans le sol
La plante consomme d’abord la réserve facilement utilisable parce qu’elle l’absorbe sans effort.
Sa production est maximale : la plante produit.
Quand la RFU est vide, la culture puise dans la réserve de survie, mais elle dépense une grande partie de son énergie pour absorber cette eau.
Il n’y a plus de rendement, la plante survit.
Lorsque ces deux réserves sont épuisées, la force de succion des racines n’est pas assez puissante pour capter l’eau de constitution du sol.
La plante flétrit.
Le comportement de la culture dépend de la quantité d'eau présente dans le sol.
La plus fréquente : une irrigation trop tardive
Il faudra apporter beaucoup d’eau avant que la plante dispose à nouveau d’une réserve facilement utilisable.
Cela va dépendre du temps, or la plante souffre déjà. Le rendement de la culture sera plus faible que prévu.
Il faut également penser qu’il est plus difficile de ré-humidifier correctement un sol trop sec car l’eau
circule mieux dans le sol s’il est déjà humide.
La plus subtile : des doses trop faibles
Si on apporte moins d’eau que n’en consomme la plante, le sol se dessèche petit à petit et l’irrigation ne remplit plus que la réserve de survie. La plante est verte, en bonne santé, mais elle ne produit plus. Il n’y a plus de rendement.
De plus, on favorise le développement des racines en surface et non plus en profondeur.
Lorsqu’une rivière s’assèche, s’il est nécessaire de réduire les irrigations, il est important de penser au fait que l’on obtiendra probablement plus de rendement en irrigant correctement une partie de la culture plutôt qu’en irrigant mal l’ensemble de la plantation.
L’excès à éviter : des doses trop fortes
Le sol ne peut retenir plus d’une certaine quantité d’eau. En plus du gaspillage, il va y avoir drainage
et lessivage des engrais.
L’engorgement du sol favorise le développement de certaines maladies, le pourrissement des racines
et la dégradation du sol.
Connaître l'état du stock d'eau présent dans le sol tout au long de la culture
Pour cela, il faut :
- Estimer la RFU présente au moment de la mise en place de la culture
- Connaître la consommation de la plante du semis à la récolte
- Enregistrer les pluies et les irrigations, c’est-à-dire les mesurer et les noter.
Connaître la perméabilité du sol
La perméabilité du sol traduit la rapidité d’infiltration : plus un sol est perméable, plus l’eau s’infiltre facilement en profondeur. Le débit d’irrigation ne doit pas dépasser la capacité d’infiltration sous peine de ruissellement.
Estimer régulièrement la RFU disponible pour la culture
RFU disponible = RFU de départ – consommation + pluies + irrigations |
Remarque :
Le plus difficile c’est d’estimer comme il faut la RFU de départ.
L’idéal c’est donc de débuter la culture avec une RFU pleine sur la profondeur de sol que
les racines vont exploiter.
Pour cela, si c’est possible, il est bon de remplir la RFU avant la mise en place de la culture ou
dès la fin des semis.
Couverture intégrale
Toutes cultures
Un système de rampes posées au sol distribue l’eau par des asperseurs/sprinklers.
Ce système peut être installé en tant que système d’irrigation principal mais il peut aussi servir en complément d’un autre système, notamment sur une parcelle irrégulière. La couverture intégrale est recommandée sur des terrains en pente. En comparaison avec le canon enrouleur, cette technologie nécessite moins de pression. Cependant, le système doit être démonté puis remonté chaque année.
Avantages : assez bonne efficience, souplesse d’utilisation
Inconvénients : main d’œuvre
Canon enrouleur
Grande culture
Les canons enrouleurs permettent une polyvalence et une adaptation aux besoin de la culture.
Ce système, très présent en grandes cultures, correspond bien aux particularités des polycultures, des parcelles irrégulières ainsi qu’aux cultures à climat et vents modérés. Cependant, nécessitant des pressions élevées, il dépense beaucoup plus d’énergie que les autres systèmes d’irrigation et demande beaucoup de temps et de main d’œuvre pour sa mise en place.
Un autre de ses points faibles : avec ce système, l’eau est appliquée de manière irrégulière et avec une faible efficience.
Avantages : mobilité, souplesse d’utilisation, longueur de parcelle arrosée
Inconvénients : faible efficience, cout énergétique, sensibilité au vent, débit instantané élevé
Pivot et rampe
Grande culture, maraîchage
Les pivots et les rampes conviennent à tout type de cultures plein champ. Moins sensible au vent, le pivot permet une application précise de l’eau.
De plus, cette technique nécessite encore moins de pression que le canon ou la couverture intégrale. Ce système peut être combiné à un système de fertigation
(fertilisant apporter aux plantes en même temps que l’eau), comme c’est le cas en micro-irrigation.
Grâce à des systèmes de gestion à distance automatiques, les agriculteurs peuvent se libérer de la gestion de leur irrigation.
Avantages : bonne efficience, faible énergie, faible débit horaire
(18h arrosage), coût d’achat, automatisation, fertilisation
Inconvénients : dédié spécifiquement à une parcelle (difficilement adaptable et déplaçable)
La micro irrigation
Verger, maraîchage
Le système de micro-irrigation permet la meilleure efficience de l’eau car il apporte
l’eau directement au niveau des racines des plantes, et cela à faible débit.
Ce système est fortement utilisé en viticulture, dans les vergers fruitiers, en maraîchage
et en horticulture.
La micro-irrigation nécessite de faibles pressions et permet une économie significative en eau mais aussi en énergie.
Cette technique est idéale pour la fertigation de précision.
Micro aspersion
Avantages : bonne efficience, portée d’arrosage, automatisation, fertilisation
Inconvénients : entretien du réseau, fragilité, coût d’achat, coût de mise en place
Goutte à goutte
Avantages : très bonne efficience, automatisation fertilisation
Inconvénients : entretien du réseau, fragilité, coût d’achat, coût de mise en place
En résumé
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Efficience | 70 à 95% | 80 à 95% | 90 à 95% | 95% |
Consommation en énergie | ++ | +++ | ++ | + |
Sensibilité au vent | ++ | ++ | + | |
Points forts | Adaptable à tout type de parcelle | Polyvalent et robuste | Fertigation, automatisation, répartition de l'eau | Efficience de l'eau, faible débit |
Points faibles | Main d'œuvre (installation et démontage annuel) |
Main d'œuvre (Mise en place) |
Difficile à déplacer d'une parcelle à une autre | Entretien, renouvellement fréquent du matériel |
Le pilotage de l'irrigation, à quoi ça sert ?
- Maintenir la teneur en eau du sol à un niveau suffisant
- Satisfaire les besoins en eau de la culture
- Éviter les excès d'eau pouvant entraîner des risques d'asphyxie racinaire, les manques d'eau préjudiciables à la production et les hétérogénéités de distribution sur la parcelle.
Une irrigation correctement pilotée permet d’assurer un meilleur rendement de production et une optimisation des coûts d’irrigation.
Plusieurs outils basés sur des indicateurs liés au climat, au sol ou au végétal lui-même existent. Le point de départ réside toutefois dans l'installation d'irrigation, qui doit assurer une répartition homogène de l’eau sur la parcelle et pour laquelle le débit et les volumes apportés doivent être connus.
Déclenchez et pilotez vos apports d’eau au plus juste.
1 mm de pluie ou d’irrigation = 1 litre/m2 = 10 m3/ha = 10 tonnes d’eau sur 1 hectare
Les besoins en eau de la plante varient en fonction de son stade de développement
Les besoins en eau pour une production de 10 t/ha de maïs grain est de 500 mm d’eau (apport par les pluies, les irrigations et la contribution de la réserve du sol).
Cycle du maïs et sensibilité au stress hydrique
Les besoins en eau sont faibles sur les 3-4 premières décades, mais il faut être prêt à irriguer impérativement de la 5ème à la 10ème décade, période de forte sensibilité au stress hydrique. Cette période démarre au stade de gonflement du maïs, dix jours avant la floraison femelle.
Perte de rendement en % par rapport à une culture correctement alimentée en eau (cycle de 150-160 jours) – données tirées des travaux d’un agriculteur local.
Perte de rendement en % par rapport à une culture correctement alimentée en eau (cycle de 150-160 jours) – données tirées des travaux d’un agriculteur local.
Méthode simplifiée de conduite des irrigations
Pour deux dates de semis différentes (avril et juillet), les essais menés permettent de préconiser des conduites d’irrigation dite d’assurance sur maïs.
Règles de conduites
Les irrigations sont systématiques en l’absence de pluies comme indiqué dans le tableau.
1. Si la pluie est inférieure ou égale à 10 mm, on n’interrompt pas le tour d’eau.
2. Si la pluie est supérieure à 10 mm, on décale les irrigations d’une journée par tranche de 5 mm.
Pour conduire correctement ses apports d’eau, l’installation d’un pluviomètre sur l’exploitation est indispensable. Cependant cette méthode ne permet pas de valoriser complètement la contribution de la réserve en eau des sols qui peut varier de 50 à 150 mm.
Il faut bien noter l’incidence de la date de semis précoce sur les besoins en eau : une date de semis précoce permet de limiter les apports d’eau d’irrigation.
Exemple : en année quinquennale sèche (fréquence 1 an sur 5), les apports en irrigation sont de :
- 205 mm pour un semis au 1er avril
- 265 mm pour un semis au 1er mai (+ 60 mm)
- 350 mm pour un semis au 1er Juin (+ 145 mm)
Méthode de pilotage par l’utilisation de sondes tensiométriques
Le tensiomètre mesure la tension (force) avec laquelle le sol retient l’eau, et non une quantité d’eau dans le sol. Cela représente la difficulté qu’à la plante à extraire l’eau du sol.
- De 0 à 10 Centibars (Cb) : le sol est quasiment saturé en eau.
- De 10 à 60 Cb : le sol est à une tension de confort hydrique pour le maïs.
- De 60 à 80 Cb : c’est le seuil de déclenchement des irrigations.
- 120 Cb : tension maximale à ne pas dépasser pour éviter tout stress hydrique.
- 200 Cb : la RFU (Réserve Facilement Utilisable) est vide. La plante est en état de stress permanent.
Le suivi tensiométrique répond avec une grande facilité et fiabilité à trois problèmes essentiels de l’irrigant.
Installation des sondes
En maïs, on installe une sonde à 30 cm de profondeur pour contrôler l’humidité en début de culture et une sonde à 60 cm de profondeur qui permet de bien valoriser en fin de cycle l’eau du sol sur toute la hauteur explorée par les racines du maïs.
Les sondes doivent être installées sur une zone de sol représentative de la parcelle et sur une parcelle en début de tour d’eau. Il faut prévoir 3 postes de 2 sondes par parcelle afin de pouvoir confirmer les mesures.
Une tarière spéciale permet d’installer les sondes qui doivent être préalablement saturées en eau 24 heures à l’avance.
Lecture et interprétations des mesures
En règle générale on prend comme mesure représentative la valeur médiane* des 3 sondes situées à la même profondeur (30 ou 60 cm).
Si une mesure diffère trop des deux autres, c’est qu’il y a un problème.
*Exemple : lecture sur les 3 sondes à 30 cm : 65 Cb; 75 Cb; 90 Cb. La valeur médiane est 75 Cb.
Lors d’un arrosage ou d’une pluie, les tensions baissent si l’apport d’eau est suffisant.
1. On constate qu’avec une pluie de 50 mm, les sondes de surface (30cm) chutent. Les sondes de profondeur (60 cm) déjà situées à des valeurs faibles ne varient pas.
2. 20 jours après, les valeurs ont augmenté, une pluie de 18 mm ne parvient pas à les faire baisser. Les sondes de profondeurs subissent un pic et ne rechutent que quelques jours plus tard, le temps que l’eau descende.
3. L’agriculteur apporte une dose d’irrigation de 22 mm. On constate que c’est insuffisant et toutes les valeurs des sondes continuent d’augmenter. La R.F.U est entamée.
4. On observe que c’est le tour d’eau (35 mm) et la pluie (15 mm) des jours suivant qui recharge la R.F.U et qui donc font chuter les valeurs de l’ensemble des sondes.
Seuil de déclenchement des irrigations
Les doses d’irrigation doivent être augmentées si les sondes à 60 cm continuent de monter après une pluie significative (> à 10 mm) ou une irrigation.
Les doses d’irrigation doivent être diminuées si les valeurs des sondes à 60 cm restent basses après une irrigation.
L'arrêt des irrigations sur maïs
Il est conseillé d’arrêter l’irrigation à 45 % d’humidité des grains au milieu des épis. Si à 50 % d’humidité le sol est sec, on peut refaire une dernière irrigation si aucune pluie n’est annoncée.
Observer les grains pour arrêter l’irrigation | ||
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Lecture face externe du grain (face opposée au germe). Estimation moyenne des grains situés au centre de l’épi. | ||
Déclenchement de la dernière irrigation | Arrêt final de l’irrigation | |
% Humidité du grain | 50 | 45 |
% MS plante entière | 30 – 32 | 32 - 34 |
NB de feuilles vertes | 8 à 12 | 7 à 11 |
L’intérêt de la technique Semis sur Couvert Végétal concernant l’irrigation (SCV)
Des suivis tensiomètriques réalisés avec le CREA en 2012 (Pouembout) montrent que la capacité de rétention en eau du sol est améliorée au bout de 2 ans de pratique du SCV (par rapport à une conduite en labour classique).
Cette technique améliore aussi la portance des sols et permettra de réaliser des semis plus précoces pour valoriser les pluies de début d’année.
Les principales caractéristiques de la retenue
Avant l’implantation de l’ouvrage, il faut bien choisir son site. Pour cela, il est possible de se rapprocher des techniciens de la direction du développement durable des territoires de la province Sud.
Le volume d’eau stocké
Il doit être suffisant pour couvrir les besoins en abreuvage et/ou en irrigation, pendant la saison sèche.
À titre indicatif :
- Les besoins en eau pour l’irrigation sont d’environ 1 200 m3/ha/mois
- Les pertes par infiltration et évaporation dans la retenue peuvent être de 6 à 7 mm/jour, soit l’équivalent d’un mètre d’eau pour 5 mois sans réapprovisionnement.
La profondeur de la retenue
La profondeur optimale devrait être de 5 m environ, pour une hauteur d’eau minimum de 4 m. Cela est un bon compromis technico-économique. De plus, une bonne profondeur améliore la qualité de l’eau et limite le développement des plantes aquatiques invasives.
Les ouvrages protections de la retenue
Le décanteur
Construit en amont de l’ouvrage, il permet de piéger les particules fines provenant de l’érosion
du bassin versant de la retenue.
De plus il facilite l’évacuation de ces matériaux et limite ainsi l’envasement de la retenue.
Le déversoir
Implanté préférentiellement dans le terrain naturel, son rôle est d’évacuer le débit de crue afin d’éviter un débordement (destructeur) par-dessus la digue. Ses dimensions se calculent en fonction de la surface, de la forme du bassin versant et des caractéristiques pluviométriques de la région.
La conduite de prise et la crépine
La conduite alimente le réseau de distribution (irrigation et abreuvage), et permet
de vidanger la retenue ce qui facilite les entretiens.
Pour assurer une bonne étanchéité de la digue, la conduite doit être équipée de
voiles « anti-renard » ou antifuite.
La clôture de protection
Elle est nécessaire, car elle empêche aux animaux d’accéder à la retenue.
Ainsi, les berges sont préservées du piétinement; le brassage de la boue et les déjections sont évitées, assurant une meilleure qualité physique et bactériologique de l’eau.
Les membranes
Lorsque le sol n’est pas étanche, l’utilisation de membranes en polyéthylène, en PVC, ou bitumineuses peuvent être une bonne alternative à la construction de petits bassins.
Au-delà de 3 000 m², le prix est dissuasif.
Les forages en Nouvelle-Calédonie permettent de capter à faible débit*, des eaux douces souterraines à travers des roches fissurées.
Les forages implantés près des rivières mobilisent les eaux douces souterraines de la nappe alluviale de ces cours d’eau.
* Le débit du forage est le volume d’eau que peut fournir l’installation pendant une
période donnée. Il est généralement exprimé en m³/heure ou
en litres/heure (1 m³=1000 litres). Chaque forage a un débit caractéristique
mesuré par le foreur après sa réalisation.
Attention : un forage ne peut en aucun cas être exploité en continu 24h/24h.
Respecter le temps et le débit préconisés lors des essais de pompage permet de préserver la pérennité de votre ouvrage. Sinon, on s’expose aux risques suivants :
- ensablement du forage ;
- obturation du tube « crépiné » ;
- désamorçage du forage ;
- détérioration de la pompe immergée en aspirant de l’air,
- perte des arrivées d’eau…
Il est donc particulièrement important de ne pas surexploiter son forage (8 à 10 heures par jour), au risque d’entraîner une diminution des débits exploitables, la perte définitive de l’ouvrage, etc.
Comment respecter le débit et le temps de pompage d’un forage ?
Estimer les besoins en eau de l’activité agricole en rapport aux capacités du forage.
Quelques références pour évaluer les besoins :
ABREUVEMENT | |
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Bovins et équidés | 50 litres / tête / jour |
Porcins | 20 litres / tête / jour |
Ovins et caprins | 5 litres / tête / jour |
Autres petits animaux | 0,25 litres / tête / jour |
IRRIGATION | |
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Culture de pleins champs | 40 000 litres / ha / jour |
Verger | 30 000 Litres / ha / jour |
EXEMPLE
Une agricultrice possède un cheptel de 40 bovins et cultive 0,75 ha
de cultures vivrières.
Calcul des besoins en eau pour ses activités agricoles :
- Abreuvement du troupeau : 40 têtes x 50 L/j = 2 000 L/j
- Irrigation des cultures : 0,75 ha x 40 000 L/j = 30 000 L/j
Les besoins en eau sont donc estimés à 32 000 L/j (32 m³/j) en période
de pointe (saison sèche).
Pour couvrir ses besoins en eau, un forage exploitable 8 h/j, fournira
un débit de 4 000 L/h
(32 000 L/j à raison de 8 heures de pompage journalier).
Si le débit d’exploitation préconisé du forage est inférieur à 4 000 L/h,
cette agricultrice devrait revoir à la baisse ses surfaces à irriguer pour ne
pas surexploiter son ouvrage et conserver ses capacités de prélèvement.
Il faut tout d’abord définir les caractéristiques hydrauliques suivantes :
- Le débit (Q) : doit être inférieur ou égal au débit du forage et est exprimé en m3/heure.
- La hauteur manométrique totale (HMT) : dépend de l’agencement de l’installation et est exprimée en mètre de colonne d’eau (mCE : 10 mCE équivaut à 1 bar)
HMT (mCE) = Nd + H + J
Nd : niveau dynamique
H : différence de hauteur géométrique
J : pertes de charge dues au frottement de l’eau dans les tuyaux
Utilisation en direct
La pompe immergée alimente directement le dispositif d’irrigation, avec la pression et le débit de service recommandés.
Exemples de dispositifs : lignes de goutte-à-goutte, micro-asperseurs, asperseurs ou mini enrouleur, etc.
On peut alors utiliser un contacteur manométrique, un ballon à vessie ou un programmateur pour automatiser l’installation.
Utilisation indirecte
La pompe alimente un réservoir (en général en hauteur) pour être ensuite utilisée en fonction des besoins, par gravité.
On peut alors utiliser un contacteur (poire de niveau) dans la cuve, permettant de commander la mise en route et l’arrêt de la pompe.
- Suspendre la pompe immergée à environ 1 mètre du fond du forage pour ne pas aspirer de sable.
- Positionner la sonde de manque d’eau à environ 80 cm au-dessus de l’aspiration de la pompe pour éviter l’aspiration d’air par la pompe (effet vortex) ce qui l’endommagerait.
- Protéger l’installation avec un clapet anti-retour au refoulement de la pompe, même si elle en est déjà pourvue (selon conditions d’installation).
- Installer un compteur volumétrique pour connaître et gérer les prélèvements.
- Câbler la pompe pour éviter de la perdre en fond de forage.
FORAGES EN AGRICULTURE : LES BONNES PRATIQUES
Les principes
Captage gravitaire
Avantages |
Pas d'énergie mobilisée |
Pas de coût de fonctionnement |
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Fonctionne en continu (tuyaux en permanence en charge) |
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Inconvénients |
Nécessite un site aménageable à altitude suffisante et une ressource appropriée |
Installation vulnérable aux crues et aux animaux |
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Site souvent éloigné avec un accès difficile |
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Perturbation de l'équilibre naturel du cours d'eau (création d'un barrage à la circulation piscicole et maintien d'un débit minimum biologique) |
Captage par pompage superficiel
Avantages |
Mobilisation de gros volumes d'eau |
Installation mobile |
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Pas de création d'un obstacle à la circulation piscicole |
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Inconvénients |
Installation vulnérables (intempéries, vandalisme, etc...) |
Coût de fonctionnement important |
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Perturbations de l'équilibre naturel du cours de l'eau (pollution, érosion des berges, écoulement, etc.) |
Captage par tranchée drainante
Avantages |
Bonne filtration des eaux |
Préservation des berges |
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Installation protégées (intempéries, vandalismes, etc.) |
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Pas de création d'un obstacle à la circulation piscicole |
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Inconvénients |
Nécessité d'un site particulièrement favorable à ce type d'aménagement |
Coût d'investissement et de fonctionnement important |
Besoin théoriques
Pour estimer les besoins en eau de votre activité agricole, |
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Notions de débits
* Suivi réalisé par le service de l’eau de la DAVAR. |
Le débit réservé est le débit minimal à maintenir en permanence dans un cours d'eau au droit d'un ouvrage pour sauvegarder les équilibres biologiques et les usages de l'eau en aval, ce n'est pas une notion hydrologique mais une contrainte réglementaire dans le but de la bonne gestion équilibrée et durable de la ressource en eau.
Les ouvrages de prélèvement ou de stockage d'eau modifient le débit naturel des cours d’eau et peuvent le diminuer fortement, voire assécher le cours d’eau et entrainer des effets négatifs sur la faune ou la flore aquatique et les usages de l'eau en aval du point de prélèvement.
Un prélèvement pour l'irrigation ou la gestion d'un barrage peuvent laisser un débit tellement faible dans le cours d’eau que la vie aquatique peut en être affectée :
- diminution de la surface du lit et du volume habitable
- diminution de la biomasse d'invertébrés disponibles
- perturbations du courant
- réchauffement de la température de l’eau, etc.
L'étiage (période de l’année où le niveau d’un cours d’eau est au plus bas) est une période difficile pour la plupart des espèces aquatiques, surtout en aval des points de rejet ; les capacités de dilution ou d'auto-épuration des rejets et les possibilités d'utiliser l'eau en aval s'en trouvent limitées.
L'à-sec (ou assèchement temporaire du cours d'eau) est une situation catastrophique pour la vie aquatique dans la plupart des cours d'eau.
Les bonne pratiques
L’installation de compteurs permet aux exploitants de mesurer les quantités d’eau prélevées et de détecter les fuites sur leurs installations, qui peuvent être préjudiciables au maintien des berges (érosion) et induisent des dépenses inutiles (électricité ou carburant). C’est le premier outil qui permet de contrôler l’irrigation. Elle permet également aux services en charges des prélèvements en eau d’assurer une gestion équilibrée et durable des ressources en eau en toutes périodes. |
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La méthode utilisée pour l'irrigation a des conséquences significatives sur la consommation en eau et son gaspillage éventuel. À titre d’exemple, les enrouleurs peuvent amener une quantité d’eau trop importante par rapport aux capacités d’infiltration du sol et donc engendrer des pertes par ruissellement. Les évolutions technologiques permettent aujourd’hui de gérer au plus juste la quantité d'eau apportée en fonction des besoins des plantes : |
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À qui s'adresser ?
Direction du Développement Durable des Territoires (DDDT)
6, route des Artifices - Moselle
BP L1
98849 - NOUMÉA CEDEX
- 20 34 00
- 20 30 06
- 3dt.contact@province-sud.nc
- Horaires d'accueil du public :
Du lundi au vendredi
De 7 h 30 - 11 h 30
De 12 h 15 - 16 h