Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, S.E.R.A.I.L, Province Sud
En 1887, l’Administration pénitentiaire décide
d’installer, dans une vallée entre Boulouparis et La Foa, un camp disciplinaire
pour les forçats du bagne. En effet, dès la création de la Transportation par
la loi du 30 mai 1854, l’article 2 prévoit que: « les condamnés seront employés aux travaux les plus pénible de la
colonisation et à tous autres travaux d’utilité publique ». Par
ailleurs, le gouverneur Pallu de la Barrière souhaite réaliser de grands
chantiers de routes en Nouvelle-Calédonie. C’est ainsi qu’ouvre le camp Brun à
la sinistre réputation. Il porte le nom du propriétaire du terrain Gratien Brun
et est réservé aux condamnés les plus durs du bagne, les récidivistes d’évasion
et les forçats les plus rebelles, nommés les « incorrigibles ». Les
conditions de travail et de vie y sont extrêmement difficiles. Entre les
violences commises par les surveillants et les actes de barbaries entre
condamnés, le camp Brun est redouté, même par les plus endurcis qui cherchent
par tous les moyens à en sortir. Certains n’hésitent pas à se mutiler
volontairement, au point que l’Administration pénitentiaire crée une «section
de mutilés » à l’intérieur du Camp Brun en 1893. Mais en 1895, le gouverneur
Feillet, dans sa volonté de « fermer
le robinet d’eau sale» en parlant du bagne, ferme également le camp Brun. Pensé comme une installation permanente, le camp est
construit principalement en dur. Trois grandes cases, entourées d’une double
palissade en bois, servaient de dortoirs pour les condamnés. En face, s’élèvent
d’un côté le bloc cellulaire et de l’autre, les cachots. Entre ces deux
bâtiments, un escalier mène à la caserne des surveillants. Chargé d’un passé douloureux, ce lieu reste dans les mémoires
de l’histoire calédonienne.