La province Sud, les communes de Nouméa, du Mont-Dore, de Païta et de Dumbéa et l’université de la Nouvelle-Calédonie ont signé une convention cadre de partenariat pour contribuer à la préservation de la mangrove, un écosystème capital mais menacé.
La mangrove est une formation végétale se développant dans la zone de balancement des marées. Elle est présente dans les zones littorales marines et estuariennes ou sur les îles hautes et les îlots coralliens du lagon.
Elle est caractérisée par la présence d’une vingtaine d’espèces qui se succèdent en fonction de la hauteur d’eau à marée haute et de la salinité, que l’on nomme de façon générique les palétuviers.
Les mangroves de la province Sud sont considérées comme des écosystèmes d’intérêt patrimonial protégés par le code de l'environnement.
Une journée internationale lui est dédiée le 26 juillet.
Les mangroves, à la frontière entre terre et mer, assurent de nombreux rôles et fonctions tant environnementales qu’écosystémiques qu’il est primordial de préserver notamment pour atténuer et ralentir les effets du changement climatique :
- stabilisation et protection physique des côtes (érosion ; houle ; tempêtes ; tsunamis) ;
- base du cycle des nutriments en milieu côtier grâce à sa forte productivité ;
- filtre et épuration des bassins versants (sédiments-polluants dont charge bactérienne) ;
- habitat d’une grande biodiversité d’animaux qui utilisent la mangrove comme lieu de ponte, assurer leur croissance, se protéger pendant la phase juvénile ;
- abri pour de nombreux Invertébrés dont les crabes qui assurent une oxygénation du sédiment par leurs terriers ;
- zones de pêches commerciales et vivrières d’importance (crabes de palétuvier, huîtres, palourdes, mulets...) et de divers usages (bois, teinture, éco-tourisme, éducation/sensibilisation, recherche) ;
- régulation du climat par la séquestration de CO2.
Les mangroves sont atteintes par des pollutions diffuses :
- défaut d’assainissement des eaux pluviales et urbaines ;
- apports d’eaux douces trop importants ;
- envasement des chenaux qui limitent le renouvellement des eaux ;
- Présence de déchets ménagers non biodégradables (plastiques, pneus …) venant des terres ou amenés par la marée ;
- effets indirects des habitats précaires contigus ;
- défrichement, prélèvement de bois ;
- travaux de remblaiement ;
- urbanisation du littoral ;
- pressions d’origine naturelles (changements climatiques globaux et à leurs incidences sur le niveau des océans et les phénomènes météorologiques)
Les pressions d’origine naturelles s’exercent plus particulièrement côté mer alors que les pressions d’origine anthropiques ont des incidences principalement coté terre.
La dégradation des mangroves a des conséquences sur les autres milieux. Elle entraîne l’envasement du lagon, la diminution des ressources halieutiques, l’augmentation de l’érosion liée aux attaques des vagues ou à la montée des eaux...
« À l’horizon 2030, les surfaces des mangroves de la province Sud ont été conservées voire augmentées, leur fonctionnement préservé voire amélioré et leurs usages gérés durablement, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. »
Une préservation efficace et durable de la mangrove, frontière entre des compétences provinciales et municipales, nécessite une implication de l’ensemble des parties prenantes en lien avec les usagers de proximité.
Pour ce faire, la province Sud a conduit l’élaboration d’un plan d’action mangrove (PAM) qui a débuté par l’organisation en novembre 2022 d’un atelier de travail dédié aux mangroves urbaines du Grand Nouméa sous l’égide du professeur C. Marchand et en présence des principaux acteurs concernés. Cela a abouti le 30 avril 2024 à la signature d’une convention cadre de partenariat entre la présidente de la province Sud, Sonia Backès, le Maire de Nouméa, Sonia Lagarde, le Maire de Dumbéa, Yoann Lecourieux, le Maire du Mont-Dore, Eddie Lecourieux, le maire de Païta Willy Gathuau et la présidente de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, Mme Catherine Ris.
Ce document a pour objectifs de :
1. Partager entre les partenaires les informations sur les rôles de la mangrove, sa gestion et les réglementations y afférentes ;
2. Sensibiliser les citoyens et les élus sur l’importance des mangroves ;
3. Réaliser des diagnostics socio-environnementaux et développer des connaissances scientifiques pour une meilleure compréhension et un meilleur suivi de l’état des mangroves et de ses services écosystémiques ;
4. Réduire les pressions anthropiques impactant les mangroves, in situ, en amont et en aval ;
5. Anticiper les effets du changement climatique sur les mangroves.
Un comité de suivi semestriel permettra d’échanger sur les différents projets en cours ou en réflexion.
ℹ️ Plus d’info sur les projets du PAM 2030
Programme 2024 à venir