Le parc de la Rivière Bleue : un avenir durable

Emblème touristique des paysages du Grand Sud, le Parc Provincial de la Rivière Bleue (PPRB) accueille plus de 30 000 visiteurs par an. Son programme de protection du cagou, engagé depuis trente ans, est un véritable succès. « Sa population est passée d’une soixantaine d’individus dans les années 80, à plus de 700 aujourd’hui, cela grâce à un travail constant, précise Joseph Manauté, responsable de l’antenne territoriale du Grand Sud à la direction de l’Environnement. L’équipe conduit un travail important pour lutter contre les prédateurs – c’est pour cette raison que les chats et les chiens sont interdits dans le parc. Les animaux compétiteurs, tels que cochons et cerfs exploitant les mêmes territoires que les cagous font l’objet de prélèvements en collaboration avec les chasseurs de la Fédération. »

Préservation des paysages, des milieux et des espèces

Le PPRB, c’est aussi la plus grande collection d’Araucariacées ex situ au monde. L’arboretum de Ouénarou héberge 13 des 19 espèces présentes en Nouvelle-Calédonie, et la collection est étendue aux conifères endémiques. Un travail conservatoire des espèces rares et menacées, dont le palmier du Grand Sud, y est conduit. En Outre, « la province Sud signera prochainement une convention avec Vale NC pour la mise à disposition de 100 ha en vue de son enrichissement en espèces pionnières et structurantes. Elles seront plantées sur les lignes de crêtes et les zones dénudées. Cette méthode permettra d’enrichir la diversité végétale des sommets et la dispersion des semences vers l’aval stimulera la dynamique de régénération naturelle.», détaille Joseph Manauté.

Un large éventail d’activités sportives et de loisirs

A moins d’une heure de Nouméa, le parc est un magnifique terrain de jeu pour les amoureux de la nature. Plusieurs activités respectueuses du site sont proposées par des opérateurs privés : randonnée pédestre, visite guidée pour les touristes, dont Japonais, VTT, kayak, ainsi que de l’accrobranche, comme de l’hébergement insolite en tentes suspendues. Le parc accueil également des camps de vacances pour les enfants et les adolescents lors des vacances scolaires. « Le Parc Provincial de la Rivière Bleue est un formidable outil pour le tourisme. Arrêtons de voir l’environnement comme quelque chose de cher ou qu’il faut mettre sous cloche mais comme un levier et un atout pour le développement économique, touristique et culturel », argumente Nina Julié, membre de la commission de l’Environnement. Et son homologue Nicolas Metzdorf d’appuyer ses propos : « il est possible de s’éclater tout en sensibilisant à l’environnement. »

Vers un tourisme durable

L’élue du Front indépendantiste et progressiste ; Ithupane Tiéoué, souhaite également une approche culturelle avec la mise en valeur des savoirs traditionnels et des langues vernaculaires ainsi que la prise en compte de la proximité avec le site de l’usine du Sud : « l’environnement, c’est aussi l’enjeu industriel du pays. » Joseph Manauté complète : « Nous pourrions mettre en valeur des sites remarquables, avec le pont Pérignon, les pétroglyphes, les anciens chemins de fer, les locomobiles, et les vestiges des exploitations du chrome et du bois, et ainsi proposer un circuit de visites historiques pour les excursionnistes. »

A la fin de la visite, les élus ont rencontré les opérateurs touristiques, conventionnés avec la province Sud pour exploiter des activités commerciales dans le parc. L’occasion d’échanger avec eux sur leurs projets. Et ils n’en manquent pas pour rendre le lieu encore plus attractif avec, par exemple, des structures d’hébergement légères et intégrées dans les arbres ou sur l’eau. Une première visite de la commission de l’Environnement très fructueuse et qui devrait permettre au PPRB de développer son exemplarité en matière tourisme durable.