Le cinéma fait avancer le débat

Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration...

Le synopsis du film proposé au Cinécity par la province Sud à compter du 3 juin (pour une quinzaine de jours au moins) a touché au coeur la cinquantaine de membres associatifs venue à l’avant-première de Still Alice. « Pris aux tripes le public, dont les familles sont directement touchées par la gestion de la maladie d’Alzheimer, a montré une très vive émotion à la fin de la projection ; nombreuses ont été les personnes qui ont eu besoin d’un peu de temps pour être en mesure de prendre la parole et entamer le débat qui s’en est suivi », témoigne Arnaud Fuentes, collaborateur de cabinet de Dominique Molé, 3e vice-président de la province Sud en charge des affaires sanitaires.

Les représentants des deux associations existant en la matière sur le territoire étaient là : Chadia Godard, la directrice du centre d’accueil de jour de la Croix Rouge (Montravel), et Pierre Démené, le président de l’association France Alzheimer en Nouvelle-Calédonie. Caroline Coutel-Levenes, le médecin gériatre du CHS Albert Bousquet était également présente, comme Frédéric Hibelot, formateur encadrant de la maladie d’Alzheimer et Barbara Pellan, le chef du service d’Accompagnement des organisations médico-sociales de la direction provinciale de l’Action sanitaire et sociale.

Et le débat, qui a essentiellement tourné autour du déficit de prise en charge des personnes malades mais aussi du besoin fort en accompagnement des familles impactées par la maladie, fut constructif. « Il a permis de mettre en exergue les enjeux auxquels doivent faire face les collectivités qui se partagent les compétences. Si la DPASS à un rôle à jouer dans l’accompagnement social, les situations de handicap et leurs cadres réglementaires relèvent du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le public à tendance à l’oublier », explique Arnaud Fuentes. D’où l’importance de ces moments de rencontre et d’échange pour créer une émulation, approfondir des réflexions et tisser un réseau. Au prétexte d’un film, la province Sud a réussi un intéressant débat d’utilité publique.