La grande famille des familles d’accueil

La rencontre biannuelle de la DPASS, dans l’auditorium du centre administratif de la province Sud (CAPS) jeudi 4 décembre, a permis de présenter le nouveau règlement intérieur de la commission de l’Aide sociale à l’enfance  (ASE), qui précise les règles d’agrément pour devenir famille d’accueil en province Sud, un texte publié le 13 août 2014. Les 45 familles d’accueil qui accueillent quotidiennement quelques 120 enfants étaient toutes présentes pour participer à cette importante réunion. Plus qu’un métier, être famille d’accueil est une mission. La famille d’accueil est un relais pour sortir un enfant d’une situation de maltraitance ou d’un foyer dans lequel il grandit sans contexte familial. Le placement est transitoire, la province Sud ayant pour objectif que l’enfant revienne le plus tôt possible, et dans de bonnes conditions, dans sa famille naturelle, sinon dans l’entourage familial d’origine.

Minimiser les placements

Comme le précise Emma Malaval, chef du département des Actions sociales territorialisées, « nous avons de nouvelles priorités. Si la revue de détails des critères d’agrément nous permet d’améliorer l’accompagnement personnalisé de chaque famille, elle va aussi nous permettre de mieux travailler aujourd’hui en amont d’un placement, à identifier le cercle élargi de la famille d’origine de l’enfant pour éviter le placement en famille d’accueil. Il nous faut actionner un volet préventif au placement. Les études prouvent que de donner la responsabilité d’un enfant à un “tiers familial” digne de confiance est la meilleure des solutions. »

De nouvelles règles plus précises

En remerciant  « le porteur d’agrément, mais aussi son conjoint et leurs propres enfants qui sont des aides très précieuses aux enfants placés », Cécilia Waheo, la directrice adjointe de la DPASS  a rappelé les dispositions d’un placement en famille d’accueil. Tout d’abord, et il ne faut pas l’oublier, c’est le président de la province Sud qui est juridiquement responsable de chacun des enfants dépendants de l’ASE.  C’est lui qui agrée une personne  à devenir « famille d’accueil » sur proposition de la commission de l’ASE qui donne son avis après des évaluations psychologiques, sociales et médicales du demandeur au regard des exigences règlementaires.

Qu’attend-on d’une famille d’accueil ?

Les textes précisent aujourd’hui toutes les attentes de l’administration. En voici les principales. La « personne accueillante » doit s’engager à :

• garantir les règles d’hygiène corporelle : respect du calendrier vaccinal, équilibre alimentaire, accès à l’eau potable…
• garantir la santé mentale de l’enfant : inaccessibilité aux substances addictives, capacité à observer et non juger l’enfant et sa famille d’origine…
• concourir à l’éveil de l’enfant (suivre la réussite scolaire…
• garantir l’éveil affectif de l’enfant
• aborder les thématiques de santé sexuelle
• conduire l’éducation de l’enfant (sans rupture avec la culture d’origine)
• respecter l’éducation religieuse de la famille naturelle
• conserver le lien avec la famille génétique
• etc.

Dominique Molé, le 3^ème vice-président de la province Sud, a conclu la rencontre en annonçant qu’une enquête auprès de chacune des familles d’accueil sera lancée dès janvier 2015. La Province se donne 2 à 3 mois pour étudier leurs besoins et leurs attentes.

François Waïa, le directeur de la DPASS a chaleureusement remercié les familles d’accueil qui « occupent une place pleine et entière dans la prise en charge des enfants en danger ». Il a invité la jeune association des familles d’accueil en province Sud (AFAPS) à participer à l’élaboration, actuellement en cours, des Schémas de la santé des familles et de la protection de l’enfance. Parce que « quand une famille va bien, la société va bien ».

Pourquoi devient-on famille d’accueil ?

Teïssa est la « tantine «  de deux jeunes filles handicapées (à 50 et 70 %). La première est arrivée  en septembre 2013, la seconde est à la maison depuis 10 mois. Avec son mari, une fois leurs deux aînées (27 et 32 ans) indépendantes, Teïssa a voulu « donner la chance à d’autres. J’ai moi-même réussi ma vie malgré le divorce de mes parents. » Grâce aux soins auprès des spécialistes médicaux, aux activités et sorties organisées chaque semaine, et aux vacances en août dernier au Vanuatu, « les filles ont beaucoup progressé », acquiesce Diane, psychologue référent.

En photo :

La séance de travail dans l'auditorium du centre administratif de la province Sud (CAPS) a été précédé par un petit déjeuner très convivial.

Ci-dessus : Cécilia Waheo, directrice adjointe de la DPASS, et Dominique Molé, 3e vice-président de la province Sud en charge de la santé et du social, ont accueilli une cinquantaine de participants à cette rencontre biannuelle des familles d'accueil de la province Sud.

Ci-dessus :
Emma Malaval, chef du département des Actions sociales territorialisées (de la DPASS) : « Il nous faut actionner un volet préventif au placement. Les études prouvent que de donner la responsabilité d’un enfant à un “tiers familial” digne de confiance est la meilleure des solutions.»