L’incontournable BAT de la province Sud

MaJ en juin 2015

Aline Marteaud nous a récemment quittés. Elle avait pris le temps de faire un point sur "son" bureau avec nous l'an dernier, date de publication de l'article.

En 2005, la province Sud met en place son bureau d’Accueil de tournages (BAT) pour attirer les productions extérieures en Nouvelle-Calédonie et offrir ainsi une visibilité de la destination. « Il est plus profitable d’aider des sociétés de production qui vont avoir des projets différents et multiples en termes de supports, de thématiques et de rayonnement de diffusion que d’investir dans des films promotionnels ou des spots publicitaires, plus coûteux et au rayonnement plus réduit. C’est la diversité des projets qui est intéressante », souligne Aline Marteaud, la responsable du BAT.

Tournage documentaire animalier BBC de juillet 2007

Un point d’encrage indispensable aux producteurs

Le BAT de la direction de la Culture fait mouche dès son lancement. « Dès la première année, 7 projets sont venus sur le Caillou : Ushuaïa TV, C’est pas sorcier, Thalassa… », se remémore t-elle. Au regard des productions extérieures pour lesquelles la Nouvelle-Calédonie est une carte postale onéreuse du bout du monde, l’intérêt du BAT est de proposer un point d’ancrage rassurant qui pallie la distance en faisant économiser du temps et de l’argent. « En attirant les productions extérieures, nous créons des ponts avec les productions locales, que nous pouvons aider, à l’inverse, à produire des films pour la Nouvelle-Calédonie ou pour l’extérieur. Le BAT sert d’articulation », explique Aline Marteaud. Pilote des projets nationaux et internationaux, la responsable du BAT peut également compter sur Bénédicte Vernier, sa collègue chargée des projets locaux.

En 9 ans, le BAT a épaulé quelque 350 projets de films (dont environ 250 se sont réalisés) sur tout type d’aide (préparation, conseil, assistance technique ou logistique, etc.) et pour tout typede film (documentaire, fiction, programme de flux, etc.).

Le BAT prêt à tout

Le BAT aide gratuitement les sociétés de production à mettre en place leur projet de film, de documentaire, de fiction, d’émission de télévision, de série, de clip, de publicité…  Il leur procure une assistance technique et logistique au regard des besoins spécifiques de chaque projet en trouvant, notamment pour la fiction, des décors. « Nous avons à disposition des réalisateurs et producteurs des fichiers de décors, acteurs, figurants et techniciens. Notre fichier de figurants et d’acteurs recense plus de 4000 personnes, ce qui n’est jamais suffisant », précise Aline.

Pour les producteurs extérieurs, le BAT est d’avantage sollicité pour son aide logistique (réservations et tarifs sur l’hébergement, transports, prestataires). La structure provinciale peut se charger des interfaces administratives ou coutumières en amont des demandes d’autorisations de tournage.

La province Sud, par le biais du BAT, possède sa propre machinerie professionnelle (grue, rails et plateau de travelling) qu’elle met à gracieusement à la disposition des sociétés de productions locales. « Le matériel est mis à disposition gratuitement par la province Sud, mais géré par un prestataire qui engage son assurance, sa main d’œuvre et son matériel pour la manipulation de la machinerie – pour un forfait réel de 50 000 francs par jour », détaille la responsable du BAT.

Tournage du film Pour Marie à la baie des tortues (Bourail) en mai 2010

Deux dispositifs d’aide à la création audiovisuelle

Le BAT dispose d’une première enveloppe budgétaire annuelle de 30 millions de francs. Pour pouvoir bénéficier de l’aide aux productions audiovisuelles et cinématographiques, il faut que le projet soit soutenu par une société de production de film et qu’il ait l’engagement d’un diffuseur. C’est une aide destinée à des projets professionnels (voir Info pratique).

Un second dispositif financier d’aide à la réalisation de courts-métrages de fiction (dans le cadre des Aides à la création de la province Sud) est doté d’une enveloppe de 3 millions de francs. Il est destiné à aider la réalisation de court-métrages de fiction amateurs.

Tournage du court-métrage local Black Pearl de Jeanne Vassard en avril 2014