Depuis quelques années, la province Sud initie et soutient les réseaux associatifs d’entreprises d’un même secteur.
Ces regroupements permettent d’impulser une dynamique locale de développement, d’innovation et de compétitivité.
Dynamiser l’économie locale
Favoriser les échanges économiques entre les entreprises permet de créer de la valeur ajoutée, de gagner en compétitivité et d’innover. C’est une plus-value importante pour dynamiser l’économie locale.
La province Sud favorise l’émergence, la constitution et le développement des clusters par le biais d’une
aide financière annuelle directe au fonctionnement.
Le BTP construit son cluster innovant
Aymeric Brun, président - Février 2022
C’est un secteur phare de l’économie calédonienne que porte le cluster ECOCONSTRUCTION.
En 2017, des acteurs ont choisi de se fédérer avec pour objectif clair de renforcer avant tout la compétitivité et le devenir économique des filières de l’écoconstruction. Allier développement durable et construction représente le véritable enjeu du secteur du BTP pour les prochaines années. Rencontre avec Aymeric Brun, président du cluster depuis sa création.
Les ambitions fortes de la Nouvelle-Calédonie et des Provinces pour les enjeux du 21ᵉ siècle en termes de développement durable sont-elles en partie à l’origine de la constitution de ce cluster ?
Bien sûr. La province Sud est engagée depuis plusieurs années sur la transition écologique. De ce fait, quand on s’est rencontré, avec d’autres acteurs économiques du secteur, nous avons décidé de le créer car nous partagions les mêmes ambitions pour le développement de l’écoconstruction.
25 membres, tous issus du BTP, ont choisi de vous rejoindre depuis votre création. Quel est votre objectif principal ?
L’objectif principal du cluster est de promouvoir et de développer l’écoconstruction en Calédonie. Par ailleurs, certains de nos membres bénéficient de l’aide provinciale afin de démarrer leur projet.
L’agroforesterie et la sylviculture sont des enjeux majeurs pour la province Sud. Comment les concilier avec votre cluster ?
Au sein du cluster nous avons créé un groupe bois qui est présidé par M. Ricardo Pinilla-Rodriguez. Ce groupe comprend l’ensemble des acteurs de la filière bois. Nous avons des forestiers, des charpentiers et des négociants. Par ailleurs, nous avons publié dans les ressources de notre site Internet (www.eco-construction.nc) un guide calédonien de l’utilisation du bois en construction. En 2021, nous avons mis en place avec le CFA (Centre de Formation D'apprentis) de la CMA-NC une formation en alternance en charpente-bois.
Autre enjeu majeur pour la Province, l’économie circulaire. Comment votre cluster s’inscrit-il dans cette démarche ?
Nous avons créé là aussi un groupe économie circulaire présidé par Mme Valérie Tini et nous ambitionnons d’être un acteur principal sur le tri et la valorisation des déchets dans le bâtiment.
Pourquoi est-il indispensable selon vous que la Nouvelle-Calédonie s’inscrive dans une démarche plus durable en matière de BTP ?
Parce que c’est une nécessité et pas qu’en Nouvelle-Calédonie, une nécessité mondiale. Le déchet est une problématique commune à tous donc le cluster doit impérativement s’inscrire dans la valorisation du déchet.
La province Sud vous apporte une aide de 4 millions de francs chaque année pour soutenir votre action. Ce partenariat financier est-il aussi pour vous un levier afin de fédérer d’autres entreprises ?
En effet, la province Sud a compris l’importance de soutenir notre filière. Par le biais de leur subventions, nous avons pu créer un poste pérenne ce qui nous permet de mener à bien toutes nos actions durant l’année.
Exporter la Nouvelle-Calédonie à l’international avec NCT&I
Cécile Chamboredon, directrice - Février 2022
C’est un secteur qui méritait bien un groupement d’entreprises en Nouvelle-Calédonie. L’association NCT&I est un cluster leader dans le soutien de ses adhérents pour l’export des produits et services. L’ambition est là et elle est accompagnée par la province Sud. Cette grappe regroupe à ce jour plus d’une centaine d’entreprises, soit environ 19 000 emplois à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie. Un enjeu majeur décrypté par Cécile Chamboredon, directrice du cluster NCT&I.
En quoi la province Sud vous aide à accompagner les entreprises calédoniennes à développer leurs marchés extérieurs ?
La province Sud nous accompagne depuis la création du cluster en 2015 et ce soutien constant permet aux TPE/PME qui font partie de notre organisation de se dire que l’export c’est possible. Il faut se rendre compte que l’export est une démarche relativement longue à mettre en place, coûteuse et comme une course de fond : donc cela nécessite d’être inscrit dans la durée et de savoir que l’on va être soutenu de façon pérenne.
Pourquoi selon vous est-il important qu’une collectivité soutienne des clusters comme le vôtre déjà forts de plus d’une centaine d’entreprises ?
L’enjeu de l’export c’est de présenter ses produits et ses services, mais c’est aussi de présenter l’origine de ses produits et de ses services. Cela signifie que l’on doit aussi commencer par expliquer ce que l’on fabrique et de dire ce que l’on a envie de vous vendre, ça vient de Nouvelle-Calédonie. Et ce n’est pas nécessairement quelque chose qui est toujours bien compris. La Nouvelle-Calédonie a besoin de se faire connaître dans la région ou plus loin en Chine, au Japon ou en Europe.
Par conséquent, que ce soit au niveau du cluster ou des institutions, il y a dans notre accompagnement la nécessité de vendre la destination. C’est donc très important que les institutions nous accompagnent dans cette démarche et appuient notre offre de valeur sur l’origine du service ou du produit que l’on est en mesure d’offrir.
À l’inverse, quelle aide est en mesure d’apporter un cluster comme le vôtre à une collectivité comme la province Sud ?
Alors que l’international n’est pas directement dans les compétences de la province Sud, pour être fort sur un marché export, il faut être solide sur son marché local C’est ici que la province Sud soutien les entreprises exportatrices calédoniennes et que NCT&I prend le relais dans la mesure de ses moyens et de ses compétences pour se projeter dans les pays cibles.
Quels sont pour vous les trois secteurs calédoniens d’excellence pour l’exportation ?
Chaque secteur peut se projeter, sous réserve d’une offre de valeur bien formatée et adaptée au marché cible suite à une étude de marché. L’agro alimentaire, les énergies renouvelables et la construction sont sur les rangs pour s’exporter dans la région ou plus loin encore.
Mais aussi et toujours plus le secteur des services, qui exporte un savoir-faire pointu et une connaissance du management dans un environnement transculturel bien rodé.
NATIV NC où quand l’innovation passe par les plantes.
Paul Coulerie. Président - Février 2022
La Nouvelle-Calédonie est un des plus grands réservoirs de plantes endémiques de la planète et la province Sud n’échappe pas à la règle. Afin de répondre aux besoins des donneurs d’ordre, les entreprises locales de la filière des substances naturelles ont choisi de se structurer au sein d’un cluster baptisé NATIV NC.
Vous êtes l’un des derniers clusters nés en Nouvelle-Calédonie, quelle aide vous apporte la province Sud aujourd’hui ?
Bonjour, la province Sud nous finance une grande partie des dépenses de fonctionnement du cluster, ce qui nous permet de nous organiser, de nous réunir régulièrement et de construire des projets qui sont communs aux acteurs professionnels de la filière.
Votre secteur est-il un secteur en devenir et quels freins rencontre-t-il aujourd’hui ?
Le secteur des produits naturels est un secteur qui touche énormément de domaines de l’industrie, que ce soit l’agroalimentaire, la cosmétique ou d’autres domaines comme les détergents et globalement, les consommateurs sont très demandeurs de produits naturels.
Effectivement c’est un secteur qui est en devenir et lié à cette forte demande des consommateurs pour un retour aux produits naturels et plus respectueux de l’environnement.
Les principaux freins qu’ont été identifiés dans le cadre des travaux qu’on a fait avec le cluster pour le développement de cette filière sont d’une part les investissements techniques qui sont liés à l’extraction de produits naturels, des besoins en investissements aussi de recherche et développement pour formuler de nouveaux produits et puis toutes les dépenses associées donc des investissements à la fois en matériels, en recherche et développement et en humain, cela mit en parallèle avec la taille du marché de Nouvelle-Calédonie, ce sont des investissements très importants.
L’un de vos axes de développement porte sur la mise en place d’un plan stratégique de la filière. Le faites-vous en collaboration avec la province Sud ?
On a identifié plusieurs leviers de développement de la filière que sont : le développement d’un laboratoire d’analyses, le travail sur la structuration de la filière d’approvisionnement en matières premières et également le travail de marketing pour bien valoriser les produits de Nouvelle-Calédonie. C’est un travail qui se fait avec l’ensemble des professionnels que ça soit les producteurs, les transformateurs et également les services de développement économique pour toutes les questions de financement et de développement de territoire, très réglementaire.
Votre secteur est donc en devenir. Comment alliez-vous la production et l’innovation en Nouvelle-Calédonie ?
L’innovation en Nouvelle-Calédonie sur les produits naturels, elle est tout d’abord en premier lieu liée à la forte originalité de la biodiversité qui règne en Nouvelle-Calédonie, dont on sait, qu’il y a une grande quantité de plantes endémiques. qui sont une source d’innovation extraordinaire. L’innovation dans notre domaine vient aussi des techniques d’extraction qui sont plus performantes, plus respectueuses de l’environnement. On pense notamment au développement très important depuis quelques dizaines d’années, des extractions aux gaz liquéfiés qui permettent de ne plus utiliser de solvants collants. Et puis, la formulation éventuellement, la formulation de nouveaux produits.
Juste pour donner un exemple de filière de produits naturels qui existe déjà en Nouvelle-Calédonie, il faut quand même parler, dire un mot sur la filière du santal qui est déjà une filière d’excellence en Nouvelle-Calédonie, qui emploie plusieurs dizaines de personnes déjà actuellement et qui est un modèle pour d’autres acteurs de la filière des produits naturels d’ambition pour le développement de nouveaux projets.
Le cluster vous permettrait-il à terme de devenir compétitif à l’international ?
Oui, c’est le but et en travaillant sur les axes qu’on a identifié pour le développement stratégique de cette filière. persuadés qu’on peut devenir, sur certains produits, compétitifs. On l’est déjà, comme on vous le disait précédemment, sur le santal, on l’est également sur les produits comme la vanille qu’on arrive bien à exporter même si on en produit encore peu.
Le laboratoire d’analyses dont NATIV est à l’origine qui a été monté en partenariat avec l’université, est une bride essentielle pour le développement de toutes les filiales des produits naturels de la Nouvelle-Calédonie parce que ça va être l’élément qui va nous permettre de mettre de la science derrière la qualité de nos produits et de prouver vraiment que les produits proposés sur les marchés locaux et internationaux sont de très bonne qualité.
La maintenance durable. Enjeux du cluster
Jean Patrick Lerandy, président - Février 2022
En 2010, les entreprises du secteur de la maintenance ont fait le pari réussi de lancer leurs grappes d'entreprises pour ancrer le secteur de la maintenance dans un objectif durable. Pour y arriver, elle a obtenu le soutien de la province Sud avec pour objectif premier de pouvoir répondre aux besoins des donneurs d'ordres. Rencontre avec Jean Patrick Lerandy.
La volonté première de votre cluster a toujours été de pouvoir être force de proposition et de compétitivité face aux donneurs d'ordres. Pourquoi avez-vous dû vous regrouper en cluster pour cela ?
Le cluster de la maintenance industrielle regroupe aujourd'hui une soixantaine de chefs d'entreprise. Il faut que les gens comprennent bien que le cluster par définition regroupe des chefs d'entreprise, tous concurrents entre eux, tous dans la même filière. Donc vous pouvez imaginer les discussions lorsqu'il faut répondre aux appels d'offres ou répondre aux donneurs d'ordres. Il fallait, en 2010, se préparer au boom et à ce qui allait se passer. On allait passer donc d’une construction d’une usine à trois usines avec une concurrence internationale. Donc il fallait structurer la filière.
Justement en quoi l'aide de la province Sud vous permet d'atteindre vos nouveaux objectifs en termes d'innovations ?
Vous savez, si la province Sud n’avait pas été là pendant toute cette période, les clusters et le notre en particulier, n’existerait pas. Ils nous ont aidé financièrement. Ils nous ont surtout apporté toute leur empathie pour comprendre les difficultés des chefs d'entreprise. Et ce n'est pas fini. Nous avons cette chance aujourd'hui, d'avoir ce groupe d'élus qui nous accompagne et puis qui nous conseille également parfois sur les façons de faire.
La maintenance, c'est un des secteurs clés de l'industrie minière en Nouvelle-Calédonie. Le cluster vous permet de faire face à tous les enjeux locaux en la matière ?
Non, je pense que le cluster doit mûrir encore. C'est une course en permanence sur l’innovation. Pourquoi ? Parce que l'insularité de notre pays fait que nous rencontrons tous les jours les difficultés et que le monde autour de nous change à vitesse phénoménale. Nous sommes confrontés à tous ces enjeux en permanence et il est difficile, je crois, qu’il faut bien dire honnêtement à tout le monde, c'est qu’il est difficile de suivre la vitesse du changement par cette insularité et tous les nouveaux contextes que nous allons rencontrer dans les années à venir.
Pouvez-vous nous parler du passeport sécurité Nouvelle-Calédonie. Pourquoi l'avoir mis en place ?
C'est une belle réussite ! C'était tout à fait au début de la crise, quand elle s'est installée en Nouvelle-Calédonie et qu’il a fallu trouver des solutions pour le tarif que l'on proposait.
Nous avons travaillé en réalité, sur une des problématiques qui coûtait de l'argent à tout le monde, c'était les inductions de sécurité à l'entrée des sites miniers. Et quand on y allait, il fallait 3, 4 jours pour pouvoir travailler, mais c'était refacturé à l'industriel. Donc, on regroupant tout le monde autour de la table, nous avons sorti un tronc commun sur la sécurité qui donne l’accès à tous les sites d’où un passeport. Et ce qu’on a pu remarquer également avec ce passeport sécurité, ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir des statistiques sur la filière.
Quels sont les enjeux majeurs du cluster AMD ?
Alors je pense que les enjeux sont économiques. Je vais m'expliquer. Lorsque les gens parlent de cluster, il faut qu’ils comprennent que c'est un regroupement. Un regroupement doit faire penser à la mutualisation, des entreprises et des hommes, mais surtout de leurs compétences. C'est ça, la solution !
Et d'après vous, comment les clusters participent à la vie économique d'une collectivité comme la province Sud ?
Les clusters sont remplis de gens dévoués. Ce sont tous des bénévoles et ils sont avec un état d'esprit, d’une implication exceptionnelle. Je pense que dans le dialogue sincère, ouvert et constructif, on arrivera tous ensemble, à trouver des solutions qu’il faut, pour que tout le monde puisse s’en sortir.
Nadir Boufeneche, président - Février 2022
En 2010, la gestion des déchets est devenue pour toutes les collectivités calédoniennes un enjeu majeur. Pour répondre aux attentes des collectivités, le cluster ACROTRED a vu le jour. L’objectif, structurer une filière en devenir mais en concertation étroite avec la Collectivité.
La province Sud est aujourd’hui la seule Province avoir apporté son aide à une trentaine d’entreprises sous-traitantes de la filière. En quoi consiste la collaboration de votre cluster avec la province Sud ? Quels en sont les rouages ?
Les rouages sont très importants avec la province Sud parce que nous sommes les acteurs de l’environnement, c’est nous qui allons chercher les informations avec les entreprises qui font, qui créent des déchets donc nous, on doit aller chercher les historiques, on doit amener toutes ses données, analyser la traçabilité du déchet et avec toutes ses informations on va pouvoir monter des filières règlementées avec la Province pour pouvoir justement quantifier les déchets qui sont aujourd’hui produits en Nouvelle-Calédonie.
La filière déchets est un enjeu majeur pour un archipel comme la Nouvelle-Calédonie. Que diriez-vous aujourd’hui avec 12 ans de recul que cette structuration fait de votre cluster une référence technique en la matière ?
Oui, oui, bien sûr, je pense qu’on fait partie des grands acteurs, des grands clusters aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, dans le sens où c’est grâce à nous, grâce à ACROTRED qu’on a pu aujourd’hui mettre en place l’éco organiste TRECODEC en 2012 avec toutes les démarches administratives et ensuite toutes les entreprises qui en sont les acteurs. C’est avec ces acteurs qu’on a pu créer les 5 filières règlementées en 2012 avec l’éco organisme TRECODEC.
Quels axes de collaboration, de développement voyez-vous dans un futur proche avec la Collectivité et notamment avec la direction du Développement Économique et Touristique (DDET) ?
La DDET est un acteur important pour les associations, surtout pour le cluster ACROTRED, car c’est l’emploi et l’économie. Donc, avec la DDET, on arrive à trouver des passerelles qui sont constructives pour pouvoir pallier à la demande de l’offre et de l’emploi. L’économie circulaire du déchet est importante parce qu’aujourd’hui on doit trouver des nouveaux projets innovants et donc la DDET est un accompagnateur important pour nous aider et nous accompagner dans les démarches.
Vous avez des exemples de projets innovants ?
Le projet innovant c’est la filière de l’emballage, c’est la filière du déchet du verre et aujourd’hui, nous avons un projet vraiment innovant justement pour la province Sud, on a une société qui a investi dans une barge écotank. C’est une barge environnementale qui est multifonctions, qui va pouvoir aujourd’hui, pomper les eaux grises et les eaux noires en mer ; qui pourra mettre en place des barrages antipollution, qui pourra faire pompier entre guillemets parce que bon, ce sera pas un pompier mais pourra temporiser un incendie sur un bateau en attendant que les vrais pompiers arrivent.
En province Sud, comment vous inscrivez-vous dans le plan de gestion des déchets ?
On s’inscrit dans un plan de gestion de déchets c’est-à-dire qu’aujourd’hui on essaie d’innover comme je disais tout à l’heure sur des nouveaux projets. Les nouveaux projets, il faut aller les travailler, les chercher, il faut inscrire tous les acteurs des clusters à l’intérieur d’ACROTRED et ensuite il y a des passerelles qui se font avec les acteurs, la Province et sa direction du Développement Économique et du Tourisme (DDET) pour justement, suite aux analyses, à toutes les remontées du terrain, pour trouver de nouvelles filières. Bien sûr, il faudra mettre les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE), les nouvelles règlementations, aussi réformer les règlementations parce qu’une règlementation ne stagne pas. Donc, il faut revoir plein de protocoles et c’est ça aujourd’hui notre objectif mutuel avec la province Sud.
ACROTRED, vous avez de multiples métiers, vous avez parlé d’économie circulaire, c’est ce que vous tentez de faire avec le cluster aujourd’hui ?
Dans l’économie circulaire, ce que nous, on voudrait aujourd’hui, faire un palier, c’est-à-dire qu’aujourd’hui on a beaucoup de déchets qui sont produits par exemple dans le Nord et qui sont ramenés à Nouméa, pour pouvoir les traiter à Nouméa. Donc aujourd’hui, on va créer cette économie circulaire, une vraie économie lorsqu’on va pouvoir faire émerger des petits micro-projets à travers ACROTRED, à travers ce cluster, pour que ces micro-projets puissent exister en province Nord ou en Brousse. De plus au niveau environnemental, cela évite de faire des va-et-vient parce que l’environnement ce n’est pas que traiter, il faut aussi optimiser les véhicules qui roulent, c’est du carburant et aujourd’hui le prix du carburant flambe, donc on va essayer de trouver une solution pour générer de l’économie.
L’autonomie énergétique, moteur du cluster Synergie
Angélique Renucci, manager - Février 2022
Synergie est l’un des plus anciens clusters de Nouvelle-Calédonie, né de la volonté de regrouper l’ensemble des entreprises engagées à l’échelle locale dans le secteur de la transition énergétique.
Créé en 2009, le cluster Synergie a toujours eu pour objectif de structurer sur la Grande Terre et les îles Loyauté un modèle énergétique. L’autonomie est une des clés de ce modèle, volonté que le cluster partage avec la province Sud qui soutient ses actions depuis maintenant treize ans. Rencontre avec Angélique Renucci, manager du cluster.
Voici déjà 13 ans que le cluster Synergie s’est lancé en Nouvelle-Calédonie. Quel soutien vous apporte depuis toutes ces années la province Sud ?
Tout d’abord, c’est une aide financière qui a été apportée dès le départ et le soutien ne s’est jamais démenti.
Nous avons pu créer un poste à temps plein, qui a permis de mieux structurer l’ensemble. Mais c’est aussi un partenariat. Nous avons des échanges réguliers avec les directions administratives de la province Sud impliquées dans ce secteur, ce qui nous permet de travailler en bonne intelligence pour la transition énergétique.
Quelles sont les actions concrètes que vous avez pu mener sur le territoire de la Collectivité grâce à cette aide financière ?
Concrètement, cette aide financière nous a permis de mettre en place différentes actions avec notablement le déploiement des fermes photovoltaïques sur le territoire.
Ce déploiement a été l’occasion d'accompagner l’insertion des jeunes avec notamment des formations qualifiantes localisées au niveau des fermes. La Province a permis de former les populations locales dans leur bassin d’habitation.
La seconde action est notre choix d’être résident de Centre Sud, une pépinière de la province Sud où nous travaillons actuellement sur un bilan énergétique ayant pour objectif d’améliorer la consommation énergétique du bâtiment.
Enfin, la troisième action concrète que je souhaite aborder est assez récente.
Il s’agit d’une étude de tous les déchets de notre filière photovoltaïque qui ont été déployés depuis des années en Nouvelle-Calédonie. Cette étude va nous permettre d’élaborer un plan de gestion pour traiter au mieux ces déchets.
Où en sommes-nous aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie en termes d’autonomie énergétique ?
D’ici deux ans, nous allons atteindre 100 % d’autonomie pour la distribution publique (particuliers, petites entreprises, commerces).
Cet objectif est né d’une volonté institutionnelle avec la mise en place du schéma pour la transition énergétique qui a été moteur de développement. Mais à côté, restent encore la mine et la métallurgie qui représentent 70 % de la consommation énergétique locale.
Les énergies renouvelables, ce n’est pas que les panneaux photovoltaïques, c'est aussi l’éolien, la biomasse (production à partir de déchets) ou encore l’hydroélectricité. Il y a un levier important et dynamique dans le secteur dont on parle beaucoup aujourd’hui, c’est l’électromobilité avec les véhicules électriques notamment.
Toutes ces énergies ont du sens quand on est dans une démarche negawatt qui se traduit par la sobriété, l’efficacité énergétique et le renouvelable.
Le secteur des énergies renouvelables est en perpétuelle évolution. Quel intérêt pour une entreprise de vous rejoindre ?
L’intérêt pour une entreprise de rejoindre nos 50 adhérents, c’est avant tout une veille réglementaire.
Chaque semaine, notre agenda est diffusé avec toutes les mises à jour en termes de réglementation. Le cluster est aussi force de proposition qui se traduit par un travail en intelligence collective. L'objectif est toujours de développer les différentes filières pour une meilleure transition énergétique.
Le cluster est aussi un véritable guichet unique qui permet aux adhérents de nous remonter leurs difficultés, que nous portons ensuite aux institutions et partenaires. Enfin, de la même manière, nous sommes une porte d’entrée pour les institutions afin d’informer et de consulter les entreprises.
Le numérique au cœur de l’innovation grâce au cluster OPEN
Hatem Bellagi, président - Février 2022
Plus d’une centaine entreprises ont à ce jour choisi de rejoindre le cluster OPEN, une association leader dans le domaine du numérique en Nouvelle-Calédonie, un secteur à haut potentiel de développement et d’innovation.
Ce n’est pas un hasard si la province Sud a choisi de soutenir ce cluster qui représente en 2022 plus de 1 920 emplois avec un objectif clé parmi les nombreux atouts du cluster : celui d’accompagner l’administration dans son e-développement. Rencontre avec Hatem Bellagi, président du Cluster.
Votre cluster bénéficie chaque année d’une aide de la province Sud. En quoi cette aide alors que vous êtes forts de plus d’une entreprises vous aide-t-elle à optimiser vos actions ?
Cela nous aide parce qu’en premier lieu nous avons beaucoup d’actions ! On a donc besoin d’aide pour principalement le fonctionnement, cela nous a permis de recruter une permanente, qui nous permet d’atteindre les objectifs que l’on se fixe chaque année.
Vous avez parmi les objectifs de votre plan d’action celui d’accompagner l’administration dans son e-développement. Est-ce une tâche difficile ?
Ce n’est pas une tâche difficile mais c’est une tâche qu’il faut mener tous ensemble car le développement numérique contrairement aux idées reçues, n’est pas une mission de quelques prestataires ou quelques administrations, c’est une tâche pour tous car les chantiers sont énormes et les enjeux essentiels et structurels pour le Nouvelle-Calédonie. Pour relever ces défis, il faut absolument que l’on travaille tous ensemble.
Pourquoi est-il important pour une Collectivité comme la province Sud d’être accompagnée pour son développement numérique et a fortiori par votre cluster ?
Tout d’abord parce que la province Sud abrite énormément d’entreprises. Il ne faut pas oublier que c’est le cœur économique de la Nouvelle-Calédonie. Ce cœur économique pour fonctionner doit être bien structuré et le numérique est l’outil par excellence pour amener les entreprises calédoniennes à être plus rentables, plus résilientes, plus solides.
De fait, la province Sud y trouve forcément son intérêt puisqu’elle accompagne également les entreprises dans leur développement. La transition numérique est également une phase primordiale pour l’administration elle-même parce qu’elle apporte grâce à certains outils un véritable gain de productivité.
Pourquoi selon vous les entreprises calédoniennes de votre secteur sont à fort potentiel ?
Je crois vraiment que nous avons la chance d’avoir en Nouvelle-Calédonie des entreprises excellentes dans leur domaine d’expertise, mais aussi par leur niveau de compétence et les produits qu’elles proposent ou représentent dans le numérique. Le cluster nous permet à tous d’enrichir nos expériences et grâce à une veille active et partagée de notre secteur d’activité, nous sommes beaucoup plus réactifs et productifs.
Vous avez élaboré un plan d’action pour poursuivre le développement numérique de la Nouvelle-Calédonie, qu’avez-vous prévu ou sur quoi travaillez-vous en province Sud ?
On travaille sur plusieurs axes à la fois à l’échelle de la province Sud parce que comme je l’ai dit, c’est le cœur économique de la Nouvelle-Calédonie, mais qui peuvent servir évidemment à tous. Le premier axe, c’est bien entendu la cybersécurité où les enjeux sont énormes. On n’en parle pas souvent, mais il y a beaucoup d’entreprises qui subissent régulièrement des attaques, et nous essayons de les aider au mieux à se protéger.
Le deuxième axe prioritaire de ce plan d’actions pour nous est la formation parce que sans elle, il est évident que nous ne pourrions pas avoir des entreprises proposant des services de pointe. Le troisième axe est un enjeu plus large, c’est la fameuse data (données) que nous devons exploiter au mieux pour la transformer en indicateur d’aide à la décision par exemple. Le quatrième axe est la transition numérique des entreprises et organisations calédoniennes, nous participons à la mise en place d’un ensemble de dispositifs pour y arriver.
Pour la data justement, comment conciliez-vous intérêts privés et publics ?
Pour nous, la data, ce sont les mines de notre siècle. Il faut absolument qu’on puisse travailler ensemble avec les administrations ou grands groupes et organismes comme Engie, Enercal, etc..., pour que ces dernières fournissent un ensemble de données en partage pour qu’en échange, les membres du cluster puissent les analyser et en retirer des applications ou éléments utiles pour les différents acteurs économiques.
Les enjeux de la data sont énormes. Bien gérée, cela nous permettrait de simplifier énormément un ensemble de processus administratifs, réduire les coûts par exemple de la comptabilité et gérer les flux plus efficacement. Bien géré, la data est un énorme gain de productivité pour l’ensemble des acteurs économiques de la Nouvelle-Calédonie, qu’ils soient privés ou publics.
Vous accompagnez également la Nouvelle-Calédonie dans sa transition numérique ?
Oui, nous travaillons à plus large échelle à la transition numérique qui accompagne l’ensemble des entreprises calédoniennes.
Nous avons obtenu une aide de l’État de 20 millions de F. qui nous permet aujourd’hui de sensibiliser on l’espère plus d’un millier de TPE/PME aux enjeux du numérique dans leur fonctionnement et la commercialisation de leur produits et services.
Objectif mer, avec le cluster Maritime de Nouvelle-Calédonie
Philippe Darrason, président - Février 2022
Créé en 2014, le cluster Maritime de Nouvelle-Calédonie (CMNC) intègre en réalité plus de 25 secteurs d’activité, tous présents en province Sud. Entre aquacultures, pêches, énergies renouvelables ou encore technologies marines, ce cluster concentre son développement autour d’une problématique chère à la province Sud : trouver l’équilibre entre développement économique et enjeux environnementaux sur le lagon et au-delà. 2022 est assurément à l’échelle de la planète l’année des océans.
Vous bénéficiez de l’accompagnement de la province Sud. Quelle synergie ou vitesse de croisière avez-vous aujourd’hui développé avec la province Sud ? Comment travaillez-vous avec l’Institution ?
Le cluster a depuis son origine un partenaire privilégié qui est la province Sud. Elle nous accompagne notamment sur un plan financier pour le fonctionnement.
La collectivité a réellement une volonté d’intégrer la dynamique économique des secteurs du maritime dans le développement économique de la Province et au-delà, de la Nouvelle-Calédonie.
Est-ce que c’est la seule Institution qui vous aide ?
Depuis 2020 en effet, nous avons beaucoup de mal à trouver des financements même si nos besoins ne sont pas énormes.
En fait, il n’y a plus aujourd’hui que la province Sud qui nous apporte son aide et on est en recherche constante de financements pour pouvoir poursuivre nos actions. Nous avons néanmoins encore un bon espoir de retrouver un soutien de la part du Gouvernement en 2022.
Quels sont pour vous les enjeux en termes d’innovations pour la province Sud sur votre secteur, dans les années à venir ?
Le secteur-clé en termes de développement économique, selon les membres du cluster, c’est réellement de pouvoir mettre en place des infrastructures maritimes conséquentes qui vont permettre le développement de différentes activités.
Nous sommes actuellement sur un énorme dossier parti de la baie de Numbo et qui commence à rayonner au niveau de la ville de Nouméa et pour plusieurs secteurs.
In fine, il constituera un pôle maritime en Nouvelle-Calédonie avec pour vocation de mettre en place des infrastructures conséquentes pour notamment un projet de déconstruction de navires, de chantier naval pour l’entretien et la réparation des bateaux.
Nous avons aussi besoin d’infrastructures dites d’accueil, notamment de bateaux scientifiques.
Il y a beaucoup à faire dans l’innovation et l’exploration scientifique.
Nous avons un terrain de jeu extraordinaire mais pas les outils pour, ne serait-ce que stocker de la donnée ou encore la transmettre.
Votre cluster est atypique puisqu’il regroupe en réalité plusieurs secteurs, comment est-ce que vous vous organisez pour que tout le monde s’y retrouve ?
Le cluster maritime est maintenant composé de 99 membres en effet.
Nous représentons un très large panel d’activités économiques maritimes.
L’objectif du cluster est de développer des activités donc si plusieurs membres veulent travailler sur la même problématique, ils se regroupent pour créer un groupe en synergie, travailler et œuvrer dans le même sens.
C’est intéressant parce que même s’ils sont concurrents pour certains, ils trouvent toujours des moyens d’élaborer des solutions qui sont ensuite portées devant les institutions éventuellement en charge de les mettre en place.
En octobre 2020, vous avez remis à la province Sud le livre bleu, une feuille de route pour une politique maritime pays. Comment l’avez-vous conçu et en quoi peut-il aujourd’hui aider votre cluster ?
Le livre bleu a été une grande aventure pour le cluster maritime parce que son élaboration a été faite pendant plus de trois ans. Il est composé d’un volume éducatif sur « qu’est-ce qu’est la mer calédonienne en 2020 ? ». Cette première partie est un point de départ pour pouvoir ensuite faire une évaluation des politiques publiques qui seront mises en place dans les différents secteurs du maritime.
De ce livre bleu, nous avons ensuite élaboré les axes stratégiques de développement, une feuille de route, qui représentent 112 propositions pouvant être prises en main par les institutions pour poser des actions de politique de développement dans le maritime.
Quels sont vos projets à courts termes ?
Pousser la mise en place d’un pôle maritime d’excellence ! Il y a 6 dimensions dans lesquelles nous devons faire bouger les lignes. La première, c’est le développement d’infrastructure pour positionner la Nouvelle-Calédonie comme un opérateur maritime régional important.
La deuxième, c’est le développement des énergies marines renouvelables. Nous avons un vrai potentiel, et nous avons déjà réalisé un diagnostic, la dynamique de transition énergétique maritime est vraiment à soutenir.
Le troisième dossier reste la promotion, l’éducation et la sensibilisation aux choses de la mer. On travaille actuellement avec le Vice-Rectorat pour la mise en place d’un parcours éducatif mer dès la classe de seconde pour les métiers du maritime. Nous avons déjà trois lycées pilotes.
Parmi les derniers axes prioritaires, il faut absolument parler de la place de la Nouvelle-Calédonie dans sa dimension pacifique et même transpacifique. Nous avons une ZEE de 1 million 400 mille km² et nous devons développer son rayonnement.
Enfin pour avoir une vision complète des choses, il nous faut aussi des outils de gestion intégrés du maritime. Nous avons actuellement aucunes données vraiment fiables et il faut mettre en place une stratégie spatiale marine pour mieux définir les espaces.
Pour pousser ces axes-là, il nous manque une gouvernance de la mer structurée et nous plaidons depuis longtemps maintenant pour la mise en place d’un Comité Stratégique Maritime qui permettrait de relier les institutions avec le monde économique pour éviter les compétences croisées.
Pacific Food Lab NC, le cluster de l’alimentation durable
Charles Vuillot, président - Février 2022
C’est sans doute la plus connue des grappes d’entreprises de Nouvelle-Calédonie. Cantines à l’unisson, la fête des produits locaux ou encore la Charte bonheur dans ma cantine sont autant d’actions qui l'ont fait connaître auprès du grand public.
Pourquoi créer en Nouvelle-Calédonie un cluster dans le secteur agroalimentaire ?
C’est la province Sud qui au départ, à créé cette grappe baptisée à l’origine CapAgro.
Au fur et à mesure de nos actions, nous avons travaillé avec les cantines dans le cadre du projet pilote de la stratégie territoriale d’innovation en 2016.
Et c’est là que la mayonnaise a vraiment pris. L’approche du cluster est vraiment orientée vers le culinaire depuis 2017 et petit à petit nous sommes devenus Pacific FOOD Lab.
Aujourd’hui, nous travaillons sur l’ensemble de la chaîne, en partant des producteurs, pêcheurs et éleveurs, jusqu’à l’assiette. Nous avons développé une approche inverse, c’est-à-dire en partant du consommateur avec une question phare : « Quel est notre rapport à l’alimentation ? ».
Pour cela, on a plusieurs projets pour le matérialiser comme Bien manger, pour mieux apprendre, en milieu scolaire pour une meilleure éducation à l’alimentation par l’art du goût, pour une approche sensorielle de façon à développer l’envie chez le consommateur de se tourner vers des produits locaux et d’accepter la diversité culinaire de la Nouvelle-Calédonie.
Ce cluster regroupe aujourd’hui 29 membres et pèse 400 emplois, est-ce que vous êtes encore amené à vous développer ?
Oui bien sûr !
On a déjà grossi à l’international avec deux antennes en Nouvelle-Zélande et en France.
Nous avons des contacts en Océanie avec Tahiti, Fidji, Vanuatu et les Tonga parce que les cultures culinaires pour lesquelles nous travaillons en Nouvelle-Calédonie font bien entendu écho à celles des archipels de la région.
Cela s’observe aussi en termes de production.
La France reste importante parce que nos chefs sont formés à l’école de la cuisine française.
Donc comment marier la gastronomie française classée au patrimoine mondial de l’UNESCO avec celle du Pacifique : c’est une vraie motivation.
Quels objectifs de votre plan d’action l’aide financière de la province Sud vous a-t-elle permis d’atteindre ?
L’aide financière de la province Sud a deux enjeux.
Déjà, comme je l’ai dit auparavant, parce que la Province est à l’origine de notre cluster et a cru non seulement en notre potentiel, mais aussi en nos actions.
Nous travaillons d’ailleurs avec plusieurs directions de la province Sud dont celle de l’enseignement, celle de l'environnement sur la réduction du gaspillage et celle de l'économie qui est le point d’entrée du cluster à la province Sud.
La Collectivité a misé sur nous et aujourd’hui, elle nous permet d’aller chercher des fonds ailleurs.
Si on prend l’exemple du projet mange bien, jette moins, dans le cadre de son partenariat avec l’ADEME, on a pu travailler avec trois cantines en 2020 puis cinq en 2021.
Ces cinq cantines aujourd’hui sont entre 7 et 12 % de gaspillage.
À titre de comparaison, on est entre 25 à 30 % de gaspillage sur les autres cantines. Aujourd’hui on va travailler avec dix cantines sur l’ensemble du territoire.
Ce soutien nous a permis de récolter des fonds au niveau du ministère de l’Agriculture en France, et aussi avec l’ADEME au niveau national.
La province Sud est pour nous un véritable tremplin.
Comment est-ce que Pacific Food Lab fait face depuis deux ans à la crise sanitaire dans son secteur ? Avez-vous dû vous réinventer ?
On s’est sacrément réinventé puisqu’avec les restrictions sanitaires, l’accès aux cantines est beaucoup plus compliqué pour nous.
Ensuite, les cantines ont dû mettre en place de nombreux protocoles sanitaires. D’un soutien technique sur la partie culinaire, on est aussi passé à un soutien moral. Cela a été très dur au niveau des cantines. On s’est aussi rapproché de la restauration collective et commerciale.
C’est pour cela qu’en 2020, nous avons lancé la Quinzaine des produits locaux, très rapidement après le confinement pour relancer tout de suite la machine. Les cantines auraient pu choisir la facilité et se tourner vers des produits importés pour se concentrer sur l’aspect sanitaire des choses et nous les avons accompagnées pour maintenir l’utilisation des produits locaux et tout le monde a été solidaire.
Quels développements sont à prévoir dans les prochains mois ?
Nous travaillons beaucoup sur le Plan d’innovation Outremer et là encore c’est grâce à la province Sud que l’on peut travailler sur ces plans-là parce que c’est la seule collectivité qui finance l’amorçage, c’est-à-dire le travail en amont nécessaire pour pouvoir répondre à des appels à projets nationaux.
Aujourd’hui, nous travaillons avec les ministères des Outre-mers et de la Recherche en collaboration avec l’université pour le projet TRIAD ( Trajectoire de Recherche et Innovation pour une Alimentation Durable). Quel(s) écosystème(s) de l’innovation sont à mettre en place à partir du système alimentaire calédonien pour que l’on puisse répliquer ça à d’autres secteurs hors alimentation et aussi le déployer au niveau de l’alimentation ?
C’est tout le challenge !
Et au niveau de la Nouvelle-Calédonie et du grand public ?
Pour les cantines, nous sommes déjà à 53 unités autonomes de productions, ce qui représente plus de 260 réfectoires sur le territoire participant à nos actions.
Cela représente près de 56 000 élèves qui mangent à la cantine tous les jours, soit plus de 2 milliards de francs injectés pour l’achat de produits. Dans un avenir proche, nous travaillerons sur la charte du Bonheur à la cantine pour fédérer et organiser les chefs de cantine.
On travaille toujours sur la réduction du gaspillage alimentaire et aussi sur bouge ton bassin qui concerne les circuits courts. Quatre cantines de Nouméa Nord ont contractualisé leurs achats avec deux producteurs de la Ouenghi sur les TOP 10 des fruits et légumes. C’est aussi Bien manger pour mieux apprendre et surtout pour matérialiser, ou ce sont deux évènements : Cantine à l’Unisson avec une cinquantaine de cantines participantes.
C’est un évènement unique au monde.
L’autre évènement reste la Fête des produits locaux pour redonner du sens et une sacralité à notre alimentation qui reste le défi majeur du 21ᵉ siècle, pour améliorer la santé humaine tout en préservant l’environnement.