Forte mobilisation pour les Assises du développement rural
Dossier publié(e) le 03/12/2014
Sommaire :
Forte mobilisation pour les Assises du développement rural
Organisées à l’initiative de la province Sud avec le soutien de la Chambre d’agriculture, les Assises du développement rural se sont déroulées à La Foa. Leur objectif, à terme, est de permettre à notre agriculture d’assurer l'autosuffisance alimentaire du pays. Cela passe, en concertation avec les professionnels, par la nécessité de définir les politiques publiques rurales.
Ces Assises se tiendront sur La Foa et Nouméa. Pour cette première journée, deux thèmes très importants sont abordés : le foncier et les revenus des agriculteurs. Illustration de l’attente du monde rural, la salle du centre socio-culturel n'était pas assez grande pour accueillir les 350 participants à l’ouverture de ces Assises.
Ce matin, tour à tour, ont pris la parole : Corinne Voisin, maire de La Foa, Philippe Michel, président de la province Sud, Gérard Pasco, président de la Chambre d'agriculture, Sonia Backes, membre du gouvernement en charge de l'agriculture, Régis Elbez, délégué au haut-commissaire et Nicolas Metzdorf, président de la commission du développement rural. Mais l’objectif de la province Sud était bien de recueillir les constats, commentaires et propositions des professionnels.
Le foncier : problème majeur
Les débats de cette première journée ont débuté par la question majeure du foncier. Nul n’ignore que la situation foncière est absolument fondamentale et préoccupante. « De nombreuses terres ne sont pas disponibles ou exploitables. Le foncier public représente pourtant 1 million d’ha sur 1,6 au total. Pour des raisons statutaires ou juridiques, à l’instar des terres coutumières, elles ne sont pas disponibles. Et les terres privées représentent la plus faible proportion. Les conséquences sont connues : une raréfaction des terres agricoles et l'augmentation des prix. Il faut réfléchir à des modifications juridiques substantielles et permettre la transmission à la génération d’après, a souligné Philippe Michel le président de la province Sud. Il faut discuter au Congrès de textes sur le statut foncier, les baux à longue durée, l’extension du régime du travailleur indépendant aux agriculteurs (couverture maladie complémentaire obligatoire et retraite). »
Établir une vraie concertation
Le constat fait s’est appuyé sur des données chiffrées ce qui a permis aux participants de dresser un constat sans nuance. Ils ont validé les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces notamment sur la spéculation foncière d'origine non agricole, ou encore les terres agricoles considérées comme un capital retraite pour des agriculteurs qui se retrouvent sans revenu après une vie de labeur. Les uns et les autres ont également rappelé que le système fiscal ne favorise pas la reprise de l'exploitation et qu’il n’existe aucun statut pour le conjoint-concubin.
Après cette analyse de la situation, les professionnels du monde rural ont formulé leurs propositions et exprimé leurs idées. Les discussions ont été prolifiques et constructives. L’expression donnée aux professionnels leur a permis de faire part de leurs attentes et de leurs espoirs, c’était bien l’objectif premier recherché par la province Sud.
Des propositions
La question des baux ruraux de longue durée sur les terrains privés, sur les terres coutumières ou sur le domaine public aura été la proposition sur laquelle un maximum de participants semble s’être accordé. De même, le levier fiscal semble également un bon moyen de faciliter l'accès aux terres agricoles. « Il y a actuellement un travail en cours sur les textes applicables sur le foncier agricole, a confirmé aux participants Anne Gras avocate et consultante juridique pour la Chambre d'agriculture.
Autres champs d'action : la bonification des prêts bancaires, la vente viagère, l'adaptation des PUD pour, par exemple, créer des zones agricoles qui excluraient les habitations et qui éviteraient ainsi les conflits d'usage. En complément, les agriculteurs ont proposé qu'un audit soit réalisé sur la valeur agronomique des terres et servitudes du domaine privé de la Nouvelle-Calédonie. La ressource en eau a fait l'objet de longs échanges, car elle est stratégique dans la question foncière.
Cette matinée a été l'occasion pour le monde rural de réaffirmer la fierté qu’il y a à professer le métier d’agriculteur et que la brousse demeure un monde de passionnés attachés à leurs terres et a leurs valeurs. " Il y a des jeunes qui sont passionnés, mais il faut promouvoir l'image de l'agriculture pour susciter des vocations," a insisté Arnaud Bloc, jeune agriculteur qui travaille depuis 8 ans et qui peine encore à vivre de son métier.
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