Les Assises du développement rural se sont attachées à élaborer avec tous les acteurs du monde agricole des propositions pour développer l’autosuffisance alimentaire. Elles se sont intéressées à des filières bien établies mais aussi à l’avenir, comme la valorisation des déchets organiques.
L’agriculture calédonienne est déjà pleinement tournée vers le durable avec des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Preuve en est, elle utilise seulement 0,8 kg de produits phytosanitaires par hectare (de surface agricole utile) et par an contre 5 kg pour la Métropole. En seulement 10 ans, elle a réduit l’importation de ces produits par 4. Cette pratique de valorisation des déchets organiques intéresse grandement le monde rural qui souhaite poursuivre ces efforts d’une agriculture orientée vers le durable et le développement des produits labellisés (biologique ou responsable),
La valorisation des déchets
L’utilisation de déchets organiques présente deux avantages majeurs. Elle transforme les déchets agricoles en engrais pour les épandre dans les champs ou en énergie en transformant le lisier et autres fientes de poule en biogaz. Les déchets verts transformés en compost servent eux aussi à enrichir le sol et à rééquilibrer son PH pour une meilleure assimilation des éléments nutritifs. Leur utilisation améliore la fertilité des sols et donc leur rendement. Ce domaine prometteur attire les initiatives privées. Il manque encore un transfert de connaissances en recherche et développement. Des études sur l’épandage des matières organiques existe d’ores et déjà et l’IAC (Institut agronomique calédonien) travaille actuellement dessus pour ses filières grandes cultures, tubercules et fruits tropicaux.
Expérimenter les produits
Les déchets organiques pourraient être également utilisés pour la restauration des sites miniers dégradés. La province Sud a la volonté de créer une véritable filière qui offrirait aux agriculteurs un complément de revenu intéressant. Deux de ses directions, celles du Développement rural et de l’Environnement, réalisent des essais de compost, notamment sur le site de Port-Laguerre et mènent un travail de sensibilisation auprès de possibles opérateurs.
Ce qu’il manque aujourd’hui pour que cette filière voie le jour, c’est l’expérimentation chez les maraîchers ou les arboriculteurs. Une standardisation des produits proposés est également nécessaire, ainsi que la définition de protocoles d’utilisation selon les cultures et la nature des sols, leur fertilité ou encore leur activité biologique.
Du chemin reste encore à parcourir afin que la valorisation des déchets organiques devienne un débouché économique pour le monde rural et une pratique courante dans nos champs mais la volonté et les essais sont en cours et devraient permettre l’émergence rapide de cette nouvelle filière.
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