6 Par ailleurs, en influençant leurs goûts et leurs champs d’intérêt, en limitant leurs aspirations, les stéréotypes sexuels peuvent nuire au bien-être des enfants. Ils peuvent générer des sentiments de honte, par exemple lorsqu’un adulte, plus ou moins consciemment, reproche à un enfant de ne pas se conformer aux stéréotypes : « Jonathan, tu aimes cela jouer à la poupée? C’est spécial. » La littérature sur les stéréotypes sexuels et les propos recueillis lors d’entretiens avec des membres du personnel de services de garde éducatifs montrent que les filles sont régulièrement encouragées à adopter des comportements dits masculins, alors que l’inverse est beaucoup moins accepté. En effet, il est « mal vu » socialement qu’un petit garçon présente des traits associés à la féminité (comme l’expression des émotions ou l’intérêt pour les poupées), alors qu’il est généralement plus accepté qu’une petite fille agisse « en garçon » (en affirmant son autonomie ou en s’intéressant au hockey, par exemple). 2.2 La réussite scolaire Plusieurs recherches, particulièrement en sciences de l’éducation (Bouchard, 1997; Bouchard et St-Amant, 1999; CSE, 1999; St-Amant, 2007; CSF, 2009; Plante, 2009; FAE, 2012), ont montré que les stéréotypes sexuels peuvent avoir des répercussions sur la motivation, l’engagement et la réussite scolaires. Conjugués à d’autres facteurs, comme la provenance d’un milieu socio- économique défavorisé, ils peuvent faire partie des éléments explicatifs du décrochage scolaire (Amboulé Abath, 2009). Tant chez les filles que chez les garçons, plus l’adhésion aux stéréotypes est forte, moins leur performance scolaire sera bonne. La lutte aux stéréotypes sexuels améliorerait donc sans doute la réussite des enfants des deux sexes puisque la perception qu’ils ont de leurs capacités dans certaines matières a une influence sur leurs résultats scolaires.
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=