Guide du Lagon en province Sud (2024)

Sommaire général 2023 I Crédits photos : Pierre Bachy - SCO ; Bastien Preuss ; Fabrice Wenger, Martial Dosdane, Catherine Geoffray, Patrice Plichon - province Sud I Maquette : Push&Pull. 01 02 Les aires marines protégées P. 4 Les réglementations de la pêche P. 15 Les écosystèmes marins protégés Les espèces protégées P. 24 Contacts utiles DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DES TERRITOIRES DE LA PROVINCE SUD 6 route des artifices - BP L1 98846 Nouméa Cedex Tél. 20 34 00 3dt.contact@province-sud.nc SERVICES MÉTÉO Tél. 36 67 36 (1UT/11s) 24h/24 CENTRE OPÉRATIONNEL DE SURVEILLANCE ET DE SAUVETAGE (COSS) VHF ou tél. 16 / Tél. 29 21 21 GENDARMERIE MARITIME Tél. 29 40 36 AFFAIRES MARITIMES Tél. 27 26 26 MARINE NATIONALE Tél. 29 40 15 SERVICE DES DOUANES Tél. 26 53 00 POLICE AUX FRONTIÈRES Tél. 24 32 00 SERVICE DES PHARES ET DES BALISES Tél. 23 21 00 SOCIÉTÉ NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER Tél. 23 80 02 nouvelle-caledonie@snsm.nc PORTS & MARINAS MARINA DU CNC Tél. 26 27 27 informationsnc.asso.nc CAPITAINERIE DE NOUVILLE PLAISANCE Tél. 26 53 77 nouville.plaisance@sodemo.nc CAPITAINERIE DE PORT MOSELLE Tél. 27 71 97 port.moselle@sodemo.nc MARINA PORT DU SUD (ARTILLERIE) Tél. 27 47 77 capitainerie@portdusud.nc CAPITAINERIE DE PORT BOULARI Tél. 43 99 80 port.boulari@sodemo.nc MARINA AUX PORTES DU SUD (MONT-DORE) Tél. 47 77 88 portesdusud@lagoon.nc CAPITAINERIE DE PORT OUENGHI Tél. 44 55 22 marinaportouenghi@gmail.com LES ANTENNES DE LA DDDT • N OUMÉA Tél. 20 34 00 • P ORT-LAGUERRE Tél. 20 39 52 / 20 39 53 • L A FOA Tél. 20 39 20 • B OURAIL Tél. 20 39 00 SAMU 15 POMPIERS 18 COSS 16 03 3.1. Les écosystèmes marins protégés 3.2. Les espèces protégées •  Les coraux, les herbiers, les mangroves P.25 2.1.  Les gardes nature 2.2.  Les règles générales 2.3. Calendrier des pêches 2.3. L es pélagiques du lagon 2.4. L es coquillages et les mollusques 2.5. Les crustacés 2.6. Les poissons du lagon P.16 P.17 P.18 P.19 P.20 P.22 P.23 1.1. L es aires marines protégées 1.2. L es bons comportements à adopter sur les îlots 1.3. Les règles de mouillage 1.4. La végétation des îlots P.5 P.11 P.12 P.13 •  Les coquillages •  Les dugongs •  Les poissons •  Les tricots rayés •  Les tortues marines •  Les baleines •  Les oiseaux marins P.26 P.27 P.29 P.30 P.31 P.34 P.37 La pêche La province Sud possède un patrimoine naturel unique au monde qui constitue l’une de ses principales richesses comme en témoigne ses lagons, inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 2008. Afin de préserver les ressources naturelles vivantes d’une part, de protéger les milieux et les espèces qui peuvent être menacés d’autre part, l’exercice de la chasse et de la pêche est encadré en province Sud par le code de l’Environnement. Respect de la réglementation La pêche constitue une activité de loisirs, vivrière ou professionnelle. Si elle est pratiquée sans le respect des règlementations, elle peut impacter des espèces endémiques et fragiles de notre territoire. La province Sud réglemente ainsi la pratique de la pêche au titre de la protection des espèces et des milieux naturels afin de permettre des équilibres durables entre l’Homme et la Nature, dans l’intérêt des générations futures. www.province-sud.nc/code-environnement SIGNALEMENT ENVIRONNEMENTAL Guide du lagon 3

Les aires marines protégées 01 1.1. L es aires marines protégées 1.2. L es bons comportements à adopter sur les îlots 1.3. Les règles de mouillage 1.4. La végétation des îlots P.5 P.11 P.12 P.13 Relais des gardes-nature de la province Sud, certains professionnels de la plaisance et des activités nautiques s’engagent à encourager un comportement civique et respectueux en mer. Ils sont les Ambassadeurs du lagon et les signataires d’une charte de partenariat avec la province Sud. Les réserves naturelles intégrales sont rares, tout accès y est strictement interdit. Elles sont établies en vue d’empêcher tout impact lié à la présence humaine, dans le but notamment de préserver les écosystèmes et les espèces dans leur état naturel. YVES MERLET ÎLOT N’DIGORO Commune Yaté (Grand Lagon Sud) Superficie 17 087 ha Habitats Îlots lagonaires Kié et Améré Date de création de l’AMP 1970 Référence Art. 212-2 du code de l’Environnement Commune La Foa Superficie 15.6 ha Habitats Îlot lagonaire, récif associé Date de création de l’AMP 2009 Référence Art. 212-6 du code de l’Environnement Tout accès et tout passage de navire ou d’embarcation y est interdit, a fortiori, la récolte, la pêche, ou la cueillette de tout minéral, animal ou végétal. Accès strictement interdit sur les parties émergées de l’îlot et sur une bande de 200 m autour de l’îlot. Tout survol par les ailes de kitesurf est interdit. Dans les réserves naturelles intégrales, l’accès est interdit. Toute atteinte aux milieux et aux espèces (pêche, travaux, feux, etc.) est de ce fait interdit (art. 211-9 du code de l’Environnement). 1.1.  Les aires marines protégées (amp) LES RÉSERVES NATURELLES INTÉGRALES (art. 216-2 du code de l’Environnement) En cas de non-respect des dispositions, les sanctions encourues sont très lourdes : Délit passible d’une amende pouvant atteindre 9 MF et 2 ans de prison. Sanctions Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 4 Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 5

(Arts. 211-11, 216-2 et suivants du code de l’Environnement) Délits et amendes contraventionnelles sont prévus. Sanctions RÉCIFS DE SÈCHE-CROISSANT ÎLOT GOÉLAND Commune Nouméa Superficie 45.4 ha Habitats Bancs de sable Date de création de l’AMP 1995 Référence Art. 212-4 du code de l’Environnement Commune Nouméa Superficie 1.4 ha Habitats Îlot lagonaire et site de ponte de la sterne de Dougall Date de création de l’AMP 1995 Référence Art. 212-5 du code de l’Environnement Consultez les cartes des Aires Marines Protégées à la fin du guide ou sur : Accès strictement interdit des bancs émergés et sur une bande de 200 m autour des bancs. Tout survol par les ailes de kite-surf est interdit. Accès strictement interdit du 1er octobre au 31 mars sur les parties émergées et sur une bande de 200 m autour des récifs. Pendant cette période, l’utilisation d’engins motorisés et la pratique du kite-surf sont interdites dans la zone tampon. RÉSERVE NATURELLE INTÉGRALE SAISONNIÈRE Tout savoir sur : province-sud.nc Mots-clés : aires protégées atlas LES RÉSERVES NATURELLES Les réserves naturelles sont accessibles au public mais des règles strictes s’y appliquent (art. 211-11 du code de l’Environnement) pour préserver la quiétude des lieux. INTERDICTIONS • Pratiquer la pêche. • Faire du bruit. • Déranger volontairement les animaux notamment en les nourrissant. • Porter atteinte, collecter, détenir, transporter des animaux, des végétaux, des minéraux, tout autre matériel biologique ou des fossiles. • Introduire des espèces animales ou végétales, notamment les chiens. • Se poser avec un engin motorisé ou un drone. • Emporter, ramasser, mutiler, déranger des animaux, des végétaux, des minéraux, tout autre matériel biologique ou des fossiles. • Abandonner des déchets, y compris les mégots. • Tout feu en dehors de ceux à des fins alimentaires sur les plages ou dans les zones dépourvues de végétation à base de charbon dans un aménagement prévu à cet effet ou dans un appareil de cuisson portatif. • Toute inscription sur des pierres, des arbres ou tout autre bien meuble ou immeuble. • Toute coupe, ramassage ou usage de bois en tout temps. INTERDICTIONS Une réserve naturelle est une aire protégée établie en vue de permettre la préservation des espaces et des espèces et la restauration, voire la reconstitution d’habitats. Pour mieux protéger les rares sites de ponte des tortues marines de la province Sud, il est interdit de bivouaquer ou de camper sur les plages des réserves naturelles de Bourail : • De la Baie des tortues, durant toute l’année ; • De la Roche Percée, la nuit du 1er novembre au 31 mai de chaque année. • Et d’emmener un chien toute l’année sur Poé, Baie des tortues et Roche Percée. Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 6 Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 7

ÎLOT SIGNAL OUANO Commune Nouméa Superficie 235.7 ha Habitats Îlot lagonaire et récif associé. Site de ponte de tortues grosse tête. Date de création de l’AMP 1989 Activités touristiques Baignade, pique-nique, promenade, camping, plongée. Référence Art. 213-25 du code de l’Environnement Commune La Foa Superficie 3499 ha Habitats Îlots lagonaires Konduyo et N’Digoro Date de création de l’AMP 1989 Activités touristiques Plaisance, plongée sous-marine, baignade, surf. Référence Art. 213-28 du code de l’Environnement AUTRES RÉSERVES NATURELLES MARINES • Passe de Dumbéa (pêche interdite du 1er octobre au 1er mars) • Grand Port (Prony) (pêche interdite du 1er septembre au 31 décembre) (Art. 216-2 du code de l’Environnement) En cas de non-respect des dispositions, les sanctions encourues sont très lourdes : Délit passible d’une amende pouvant atteindre 9 MF et 2 ans de prison. Sanctions •  Grand Récif Aboré et Passe de Boulari, Épave du Humboldt, Îlot Larégnère (Nouméa) • Île Bailly (Mont-Dore) • Aiguille de Prony (Mont-Dore) • Île Verte, Poé, Roche Percée et Baie des Tortues (Bourail) RÉSERVE NATURELLE SAISONNIÈRE LES AIRES DE GESTION DURABLE DES RESSOURCES (AGDR) (Arts. 211-13, 216-2 et suivants du code de l’Environnement) Délits et amendes contraventionnelles sont prévus. Sanctions Une aire de gestion durable des ressources est établie en vue de permettre la protection de la biodiversité tout en permettant le développement d’activités compatibles avec cet objectif de protection durable. L’utilisation de drone, la pêche ainsi que toute collecte y sont strictement interdits. Les feux sont uniquement autorisés dans les aménagements publics prévus à cet effet ou dans les appareils de cuisson portatif au charbon sur les plages uniquement. AUTRES AGDR •  Île Casy (Mont-Dore) : 152,2 Ha • Pointe Kuendu (Nouméa) : 47 Ha • Baie de Port Bouquet (Thio) : 323,1 Ha • Îlot Moindé-Ouémié (Thio) : 51,7 Ha L’ÎLOT AMÉDÉE Commune Nouméa Superficie 41,2 Ha Habitats Îlot et récifs associés, passes, récifs de passe, récifs barrière. Site de ponte de nombreuses espèces comme la sterne Néréis. Date de création de l’AMP 1981 Activités touristiques Restauration, plongée sousmarine, baignade, visite du phare. Référence Art. 214-4 du code de l’Environnement L’ÎLOT MAÎTRE Commune Nouméa Superficie 814,4 Ha Habitats Îlot lagonaire et récif associé Date de création de l’AMP 1981 Activités touristiques Baignade, restauration, hôtel, pique-nique, kite-surf. Référence Art. 214-7 du code de l’Environnement L’ÎLOT TÉNIA Commune Boulouparis Superficie 1152,8 Ha L’ÎLOT CANARD Commune Nouméa Superficie 141,2 Ha Habitats Îlot lagonaire et récif associé Date de création de l’AMP 1989 Activités touristiques Baignade, découverte faune et flore marine, restauration, sentier sous-marin. Référence Art. 214-6 du code de l’Environnement Le survol par un engin motorisé, l’usage de drone, le bivouac et le camping sont interdits. Des activités économiques sont autorisées dans les AGDR mais des règles strictes s’y appliquent pour permettre de protéger durablement les ressources (art. 211-12 du code de l’Environnement). Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 8 Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 9

LES PARCS PROVINCIAUX MARINS (Arts. 211-19 et 216-7 du code de l’Environnement) Sur tous les îlots des parcs marins de la province Sud, il est désormais interdit de : • couper la végétation ou de ramasser du bois, même mort ; • rejeter tout déchet ; • nuire à l’équilibre naturel des milieux. En cas de non-respect, la sanction encourue est de 180 000 F d’amende La province Sud est dotée de deux grands parcs marins, le parc du Grand Lagon Sud et celui de la Zone Côtière Ouest (Arts. 215-12 et 215-13 du code de l’Environnement). Ils ont été créés en 2009 lors de leur inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Reconnus depuis lors pour leur intérêt écologique et culturel à l’échelle de la planète, les parcs provinciaux sont réglementés et incluent dans leur périmètre d’autres aires protégées comme des réserves naturelles intégrales et des aires de gestion durable des ressources.. PATRIMONIO MUNDIAL • WORLD HERITAGE • PATRIMOINE MONDIAL • Lagons de Nouvelle-Calédonie: diversité récifale et écosystèmes associés inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 2008 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture En saison estivale, les risques de feux sont élevés. Sur les îlots, privilégiez les repas froids. Avant de faire usage du feu (barbecue, réchaud, cigarette), consultez le site meteo.nc à la rubrique « risque feu ». En application de l’arrêté HC/CAB/DSC n°79 du 24 août 2012 Une carte est réalisée chaque jour avec des couleurs auxquelles sont associées certaines mesures : Risque extrême. Si au moins une commune de la province Sud est classée en risque rouge, l’usage du feu sur l’îlot est interdit. Risque très élevé. Si au moins une commune de la province Sud est classée en risque orange, l’usage du feu sur l’îlot est interdit. Dès que les risques sont identifiés comme très élevés à extrêmes, L’USAGE DU FEU EST INTERDIT. Si vous constatez un feu, alertez : POMPIERS 18 Sanctions Consultez les cartes des Aires Marines Protégées à la fin du guide ou sur : province-sud.nc 1.2.  Les bons comportements à adopter sur les îlots (Art. 216-2 du code de l’Environnement) Dans les aires marines protégées, le non-respect de certaines dispositions constitue des délits passibles de lourdes sanctions : 2 ans de prison et jusqu’à 9 MF d’amende. Sanctions Les îlots sont de plus en plus fréquentés, notamment aux abords du Grand Nouméa. Comme nous sommes de plus en plus nombreux, les impacts sur nos îlots se multiplient et leur situation devient critique. Aujourd’hui, il existe 1 bateau pour 10 habitants en Nouvelle-Calédonie. •  Je ne débarque pas mon chien et autres animaux domestiques qui perturbent la faune et la flore sauvages. •  Je ne coupe ni ne ramasse de bois. Cela nuit à la qualité des sols et de la végétation. •  J’évite de faire du feu en privilégiant les repas froids. •  J’apporte ce qui m’est nécessaire pour ne rien collecter sur l’îlot. •  Je ramène tous mes déchets avec moi. Je ne jette pas mes mégots. •  Je ne vide pas mes poissons ni ne jette de déchets organiques, pour la sécurité de tous. •  Je n’utilise pas de groupe électrogène, de sono, de feux d’artifice, pour respecter la faune et les autres usagers. •  Je ne dérange pas les animaux. •  Je ne nourris pas les animaux, pour éviter de leur nuire. •  Je ne pêche que ce dont j’ai besoin, pour préserver les ressources. •  Je ne piétine pas le corail ou les herbiers, qui sont des écosystèmes rares et fragiles. •  Je ne ramasse pas les coquillages que je ne connais pas, car certains sont venimeux et d’autres sont protégés. Je ne vide pas mes poissons aux abords ou sur les îlots, c’est dangereux et ça perturbe gravement la faune sauvage. Attention Danger ! Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 10 Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 11

1.3.  Les règles du mouillage CONSEILS D’UTILISATION •  Mouillez dans les zones de sable ou utilisez les lignes de mouillage dès que possible. •  Approchez lentement des bouées face au vent ou face au courant en prenant garde aux éventuels baigneurs et aux bateaux déjà amarrés. •  Utilisez en priorité les bouées situées le plus près du rivage pour faciliter les manoeuvres des futurs arrivants. •  Vérifiez l’état du corps-mort auquel vous êtes attachés. Vous êtes toujours responsables de votre bateau. Une règle facile à retenir : si après l’amarrage, la bouée est sous l’eau, rallongez votre amarre pour exercer une traction horizontale qui sera beaucoup plus efficace. La longueur minimale entre la bouée et les taquets doit être de 5 mètres. •  Les lignes de mouillage sont des systèmes visant à préserver les fonds marins (notamment les coraux et les herbiers). •  En quelques minutes, un bateau ancré dans 3 mètres d’eau peut détruire jusqu’à 100 m2 de corail ou d’herbier qui avaient mis des décennies à s’installer. •  Par des vents au-delà de 20 noeuds, la sécurité n’est plus garantie pour les bateaux de plus de 10 mètres. •  Pour avoir des mouillages fiables et gagner la confiance des plaisanciers, l’entretien est primordial. La province Sud en assure donc une maintenance régulière et rigoureuse. La province Sud a installé et entretient 120 mouillages dans les aires protégées pour un budget de 5 millions de francs par an. Les utiliser évite l’emploi d’une ancre qui abîme les coraux et le milieu marin. Attention lors de vos approches et départs à ne pas endommager les mouillages avec votre hélice. Bon à savoir 1.4.  La végétation des îlots LE MARTAOUI (Acacia simplex) •  Également appelé gaïac maritime ou acacia du bord de mer. •  Feuilles ovales et concaves. •  Milieu favori : arrière place sablonneuse. •  Contribue à retenir le sable et à lutter contre l’érosion. Ne coupez pas ou ne piétinez pas de végétation sur les îlots. Cette végétation est précieuse car elle évite notamment l’érosion. Elle permet aussi d’abriter nos espèces emblématiques. (Art. 211-11 du code de l’Environnement) Tout acte de coupe ou de collecte de bois, même mort, au sein d’une aire protégée, est interdit et passible d’une lourde amende. Sanctions LE BUISSON D’ARGENT (Sophora tomentosa) •  Arbuste aux fleurs jaune d’or. •  Feuilles duveteuses et argentées. LE LISERON DU BORD DE MER (Ipomoea pes-caprae) •  Liane aux tiges rampantes. •  Colonise les rivages sablonneux. •  Fixe les plages, lutte efficacement contre l’érosion. LE FAUX-TABAC (Argusia argentea) •  Arbuste en forme de parasol. •  Feuilles velues légèrement argentées. •  Réputé plante médicinale : quasi disparition du littoral de Nouméa. •  Remède le plus couramment utilisé en Nouvelle-Calédonie pour guérir « la gratte ». Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 12 Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 13

LE POURPIER DE MER (Sesuvium portulacastrum) •  Feuilles épaisses, véritables petits réservoirs d’eau capables de se « recharger » à la moindre averse. •  Occupe le même milieu que le liseron. •  Grande tolérance au milieu salin. •  Lutte contre l’érosion marine et éolienne. LE PANDANUS (Pandanus tectorius) •  Petit arbre d’environ six mètres de haut. •  Racines en faisceau pyramidal jouant le rôle de contreforts. •  Feuilles longues qui abritent son fruit. •  Pousse à l’abri des vents dominants. •  Matière première pour la réalisation de nattes, chapeaux, cordages et toitures. •  Fruits largement consommés par les oiseaux. LE BOIS MATELOT (Suriana maritima) •  Parfois appelé bruyère du bord de mer. •  Arbuste d’environ trois mètres de haut. •  Fleurs jaunes, feuilles épaisses et allongées. •  Pousse en buissons denses sur la façade au vent et constitue une première barrière contre l’air marin permettant à d’autres espèces végétales de se développer. Il contribue à stabiliser le sable avec ses racines. • Lieu de nidification des noddis bruns et de repos des tricots rayés. LE BOIS DE FER (Casuarina equisetifolia) •  Également appelé filao •  Feuillage gris argenté. •  Arbre adapté aux milieux secs. •  Pousse sur les sols sablonneux qu’il contribue à fixer. •  Racines pivotantes très profondes à la recherche de l’eau. Les réglementations de la pêche 02 2.1.  Les gardes nature 2.2.  Les règles générales 2.3. Calendrier des pêches 2.4. L es pélagiques du lagon 2.5. Les coquillages et les mollusques 2.6. Les crustacés 2.7. Les poissons du lagon Défrichement, feux, gestion des déchets, chasse, pêche, coupe de bois, réserves, prévention des pollutions... Soyez au fait de la réglementation applicable en province Sud. PROVINCE-SUD.NC/CODE-ENVIRONNEMENT P.16 P.17 P.18 P.19 P.20 P.22 P.23 LE PISONIA (Pisonia grandis) •  Arbre poussant au centre des îlots du Grand Lagon Sud. •  Lieu de nidification pour les noddis noirs, les fous et les frégates sur l’îlot koko. Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 15 Guide du lagon I Les Aires Marines Protégées 14

2.1. Les gardes nature LEURS MISSIONS : • Informer Les gardes nature sont sur le terrain toute l’année. Ils interviennent sur le lagon et dans les zones terrestres aussi bien de jour que de nuit, du nord au sud de la province Sud. Ils assurent la sensibilisation de proximité notamment concernant les espèces protégées menacées (tortues, dugongs, baleines, oiseaux…), les aires protégées et les règles de pêche. Si vous les rencontrez, n’hésitez pas à leur poser des questions sur vos droits et devoirs de plaisanciers. Ils surveillent les milieux terrestres et marins, informent, contrôlent et sanctionnent le cas échéant les usagers en infraction avec le code de l’Environnement. • Protéger En suivant également la fréquentation et les usages des sites, ils contribuent à l’acquisition des connaissances et à l’amélioration de la gestion des espèces et de leurs habitats, pour mieux les protéger. • Surveiller et contrôler Les gardes nature sont des agents provinciaux assermentés en charge de veiller notamment à la bonne application des réglementations relatives aux espèces, habitats naturels, pêche et activités dans les aires protégées. Ils sont habilités à dresser des procès-verbaux. Les gardes nature sont des agents assermentés et commissionnés qui contrôlent notamment 8 000 usagers en mer par an dont plus de 3 000 embarcations. Une centaine de procès verbaux par an sont établis pour des délits constatés au titre des réglementations relatives à la pêche ou à la protection des espèces et des aires protégées. Les décisions ordonnées par le Parquet du tribunal de première instance demeurent fermes à l’encontre des infracteurs portant atteinte à l’environnement. 2.2.  Les règles générales LES QUOTAS 40 kg maximum (poissons, coquillages, crustacés, mollusques…) par bateau, par pêcheur à pied, et par jour, à l’exception des espèces pélagiques, quel que soit le mode de capture. Le poids des coquilles est compris dans le quota, sauf les coquilles de bénitiers. Quelle que soit la durée de la sortie en mer, ce quota doit être respecté à tout instant. Les tazars du lagon, les vivaneaux et les thons à dents de chien ne sont pas considérés comme des poissons pélagiques et rentrent dans le quota des 40 kg maximum. (Arts. 341-41 à 341-48 du code de l’Environnement) •  Pêche hors limitations (taille, poids) : délit 2 684 000 F + confiscation des matériels possibles •  Pêche hors saison ou hors zone : 2 684 000 F + confiscation •  Pêche avec matériels non réglementaires : 180 000 F + confiscation •  Vente et achat du produit de la pêche de plaisance : 2 684 000 F + confiscation •  Pêche dans les aires marines protégées : 3 579 000 F + confiscation •  Refus de contrôle : 6 mois d’emprisonnement et 1 780 000 F d’amende Sanctions Les autorisés : •  lignes munies d’hameçons : 1 palangre (30 hameçons max.) ; •  harpons, sagaies ; •  fusils sous-marins ; •  2 nasses ou casiers identifiés et numérotés, maille : 65 mm •  éperviers ; •  1 filet identifié de 50 m, maille de 45 mm, 1,20 m de chute. Les interdits : •  explosifs ; •  barres à mine, pioches ; •  toute substance suscept ible d’endormir, de paralyser ou de détruire les animaux marins (sulfate de cuivre pour la capture des poulpes/« pêche au bleu » interdit). Sanction : Délit puni d’une amende de 2 684 000 F + MATÉRIELS DE PÊCHE PÊCHE SOUS-MARINE Les interdits : •  de nuit ; •  en bouteille ; •  à moins de 50 m d’un dispositif de concentration de poissons ; •  fusil de pêche sous-marine hors de l’eau chargé ; • l’usage d’un foyer lumineux. Sanction : Délit puni d’une amende de 180 000 F + confiscation PÊCHE AU FILET Les interdits : •  filet de plus de 50 m de long ; •  dans l e s e s t ua i re s ( s au f épervier); •  dans les bras de mer, les baies, autour des îlots : filets barrages. Sanction : Délit puni d ’u n e ame n d e d e Un médaillon de peau doit être conservé sur les filets de poissons Les langoustes, popinées et cigales de mer doivent avoir une partie de la queue coupée (voir page 22). LES GARDES NATURE 54 13 02 (si urgence) Pour tout signalement : 54 13 02 (si urgence) SIGNALEMENT ENVIRONNEMENTAL Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 16 Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 17

2.3. Calendrier des pêches Interdit Période autorisée 2.4.  Les pélagiques La capture des poissons pélagiques est limitée à 15 individus par bateau et par jour : wahoo, mahi-mahi, bonite, coureur arc en ciel, sériole, thon, voilier, marlin et espadon. THON JAUNE (Thunnus obesus) SÉRIOLE (Seriola sp.) COUREUR ARC-EN-CIEL (Elagatis bipinnulata) MAHI-MAHI (Coryphaena hippurus) ESPADON (Xiphias gladius) MARLIN (Tetrapturus audax) WAHOO (Acanthocybium solandri) BONITE (Katsuwonus pelamis) ESPADON VOILIER (Isthiophorus platypterus) Reproduit avec l’autorisation du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique, Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Picot Langouste, popinée, cigale de mer grainées Bénitier Troca Crabe de palétuvier Huître roche ou de palétuvier Tortues, dugong, cétacés, requins*, napoléon, perroquet à bosse, volute, toutoute, casque, nautile, oiseaux marins et tricots rayés Holothurie (biche de mer) et corail Janvier Pêche et vente Pêche et vente Taille minimale de 20 cm et dans la limite de 2 par bateau, ou par pêcheur à pied, par jour Diamètre compris entre 9 et 12 cm Pêche et vente (jusqu’au 31 janvier) Pêche et vente (jusqu’au 31 avril) Pêche, enlèvement, des oeufs, mutilation, destruction, consommation, capture, perturbation intentionnelle, détention, transport, vente, achat interdit aux plaisanciers, récolte, pêche des coraux vivants et holothuries Février À l’exception des crabes de taille inférieure à 14 cm et des crabes mous Mars Avril Mai Taille supérieure à 6 cm, dans la limite de 10 douzaines par bateau et par pêcheur à pied (voir page 21) Juin Juillet Août Septembre Du 1er septembre au 31 janvier Pêche et vente (du 1er sept.) Octobre Novembre Décembre Du 1er décembre * À l’exception du requin bouledogue et du requin tigre. Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 18 Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 19

LE BÉNITIER Munissez-vous de quoi mesurer ou peser vos captures à bord ! (Arts. 341-4 et 341-41 à 341-48 du code de l’Environnement) Toute l’année, les navires de plaisance comme les pêcheurs à pied sont soumis à un quota de 2 bénitiers dont la taille doit être de plus de 20 cm (plus grande longueur mesurable). Délit puni d’une amende de 2 684 000 F. Les coquillages, à l’exception des bénitiers doivent être transportés entiers (Puni d’une contravention de 178 000 F). Sanctions Les jeunes béni t iers ( j u s q u ’ à 2 a n s ) , sont tous des mâles. I l s deviennent , à la ma t u r i t é s e x u e l l e, hermaphrodites (c’està-dire à la fois mâle et femel le). Un bénitier peu t p rodu i r e de s centaines de millions d’oeufs. Seulement 1 larve sur 1 000 deviendra un jeune bénitier, et 1 sur 100 jeunes bénitiers survivra jusqu’à la maturité sexuelle et pourra se reproduire à son tour. De nombreuses espèces de bénitiers, trop pêchées, ont déjà disparu de nombreux endroits du Pacifique. 2.5.  Les coquillages et les mollusques Espèce réglementée LE TROCAS L’HUÎTRE (Arts. 341-41 à 341-48 du code de l’Environnement) •  Toute l’année, sont interdits la pêche, le transport, la commercialisation, l’exposition à la vente, la vente, l’achat, la détention et la consommation des trocas dont le plus grand diamètre est inférieur à 9 cm et supérieur à 12 cm. Délit puni d’une amende de 2 684 000 F. (Arts. 341-39 à 341-48 du code de l’Environnement) Sont interdits la pêche, le transport, la commercialisation, l’exposition à la vente, la vente, l’achat, la détention et la consommation : •  des huîtres de roche et de palétuvier en dehors des mois de mai, juin, juillet et août, •  des huîtres de moins de 6 cm de longueur dans la plus grande dimension de la coquille, •  de plus de 10 douzaines d’huîtres par navire ou par pêcheur à pied par sortie, et en cas de plusieurs sorties dans la même journée, par jour. La coupe de racines de palétuviers pour le prélèvement des huîtres est interdite. Délit puni d’une amende de 2 684 000 F. Sanctions Sanctions Les trocas sont unisexués, ils atteignent la maturité sexuelle vers 2 ans, leur diamètre est alors de 7 cm environ. Auparavant, i l s ne s e s on t pa s reproduits. La durée de vie des trocas peut aller jusqu’à 15 ans. Une femelle produit plus d’1 million d’oeufs. Un jeune troca sur 100 atteindra l’âge adulte et la maturité sexuelle. Les gros individus femelles produisent les plus grandes quantités d’oeufs, raison pour laquelle les tailles sont réglementées. L e s h u î t r e s n e s e r e p r o d u i s e n t q u ’ à p a r t i r d ’u n e t a i l l e supér ieure à 4 cm. Récolter des huîtres de taille inférieure à 6 cm pourrait compromettre l e m a i n t i e n d e s populat ions dans les zones pêchées. Les périodes de fermeture permettent une limitation de la pression de pêche sur les stocks d’huîtres sauvages. Espèce réglementée Espèce réglementée Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 20 Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 21

LE CRABE DE PALÉTUVIERS LA LANGOUSTE Espèce réglementée Espèce réglementée (Arts. 341-41 à 341-48 du code de l’Environnement) CRABE : • Toute l’année : sont interdits la pêche, le transport et la détention de crabes mous ou de crabes de taille inférieure à 14 cm. Les crabes capturés doivent être conservés et transportés en entier ; •  Les plaisanciers ne peuvent détenir que 2 nasses, casiers ou balancines à leur bord, qui doivent être identifiées et signalées par une bouée ou un flotteur comportant le numéro d’immatriculation du navire ou le nom du pêcheur et numéroté(e) sous peine d’amende. • Du 1er décembre au 31 janvier inclus : sont interdits la pêche, le transport, la commercialisation, l’exposition à la vente, la vente, l’achat, la détention et la consommation de crabes de palétuviers (chair et autres parties de crabes comprises). Délit puni d’une amende de 2 684 000 F. LANGOUSTE, CIGALE DE MER ET POPINÉE : •  Toute l’année sont interdits la pêche, le transport, la commercialisation, l’exposition à la vente, la vente, l’achat, la détention et la consommation des langoustes, cigales de mer et popinées grainées. •  Pour la tête de la langouste, la taille minimale à respecter est de 7,5 cm. Délit puni d’une amende de 2 684 000 F. Non-respect de la coupe d’un bout de caudale : passible d’une contravention de cinquième classe, soit 178 000 F. Sanctions Les crabes atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de 2 ans, leur taille est de 14 cm pour les femelles et de 13 cm pour les mâles. Auparavant, ils ne se sont jamais reproduits. La femelle est fécondée lorsqu’elle est molle. Elle peut pondre plus d’ 1 million d’oeufs qui se transformeront en larves dérivantes. En moyenne, un seul jeune crabe survivra jusqu’à l’âge adulte. Le marquage des queues de tous les crustacés (hors crabes) est désormais obligatoire par tous les pêcheurs plaisanciers. Le marquage doit être opé r é dè s qu e l e s spécimens sont ramenés à bord ou déposés dans les besaces du pêcheur. La coupe du bout de la queue doit être distincte et identifiable. L’objectif étant de bien distinguer les produits issus de la pêche plaisancière de ceux issus de la pêche professionnelle. 2.6. Les crustacés LA LOCHE Espèce réglementée Les loches vivent entre 5 et 15 ans selon l’espèce. Elles changent de sexe au cours de leur vie. Les loches sont d’abord femelles puis elles deviennent des mâles reproducteurs. Sans les gros individus mâles, l’espèce ne peut plus se perpétuer. Chaque année, au même moment, des concentrations de reproducteurs ont lieu sur des sites particuliers. C’est pourquoi sont instituées des réserves saisonnières. LE PICOT Espèce réglementée Les picots atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de 2 ans, à une taille d’environ 15 cm. Auparavant, ils ne se sont jamais reproduits. La femelle peut pondre jusqu’à 2 millions d’oeufs en moyenne, qui se transformeront en larves. Un seul juvénile survivra jusqu’à l’âge adulte et perpétuera l’espèce. De septembre à fin janvier, les picots forment de larges bancs pour frayer, c’est la raison pour laquelle il est interdit de les pêcher ou de les commercialiser à cette période. 2.7.  Les poissons du lagon (Arts. 341-41 à 341-48 du code de l’Environnement) LOCHE : La pêche sous-marine des mèresloches, des loches carites et des loches à taches orange de plus de 15 kg ou de plus d’1 m de long, est interdite toute l’année. Les individus pêchés doivent être obligatoirement conservés entiers. Délit puni d’une amende de 2 684 000 F. PICOT : •  La pêche et la commercialisation de toutes les espèces de la famille des siganidés (picot rayé, picot gris, picot hirondelle…) sont interdites aux professionnels comme aux plaisanciers, du 1er septembre au 31 janvier inclus. Cette réglementation ne s’applique pas au picot canaque, picot papillon et picot du large. •  En dehors de la période d’interdiction, la pêche de picots rayés, dont la longueur totale à la fourche est inférieure à 20 cm est interdite pour tous. Le non-respect de ces dispositions constitue un délit puni d’une amende de 2 684 000 F. Sanctions Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 22 Guide du lagon I Les réglementations de la pêche 23

3.1. Les écosystèmes marins protégés 3.2. Les espèces protégées 03 •  Les coraux, les herbiers, les mangroves •  Les coquillages •  Les dugongs •  Les poissons •  Les tricots rayés •  Les tortues marines •  Les baleines •  Les oiseaux marins P.25 P.26 P.27 P.29 P.30 P.31 P.34 P.37 LES CORAUX LES HERBIERS Écosystème protégé Écosystème protégé Les coraux, constructeurs de récifs, sont des animaux formant une colonie autour d’un squelette calcaire. Leur croissance est très lente, environ 1 cm par an. Le récif corallien abrite une grande biodiversité : il procure refuge et nourriture à de nombreuses espèces. Il est indispensable à la protection du littoral, notamment en cas de cyclone. Pour protéger les coraux, utilisez les bouées de mouillage ou jetez votre ancre sur un fond sableux. Soyez attentif à ne pas marcher dessus : vous pouvez détruire en quelques secondes des coraux ayant mis des décennies à pousser. Les herbiers constituent un habitat et une nurserie pour de nombreuses espèces, les poissons en particulier. C’est également la nourriture des herbivores, comme les tortues et les dugongs. 0,8 litre de crème solaire se dilue dans les océans chaque seconde. Une partie est absorbée par les coraux, ce qui les tue. Comment protéger le corail ? Il existe désormais des produits solaires bio et minéraux qui préservent notre lagon, renseignez-vous ! Bon à savoir 3.1.  Les écosystèmes marins protégés Ces écosystèmes sont protégés par le code de l’Environnement de la province Sud. •  Coraux et herbiers : évitez d’y jeter l’ancre ou de les piétiner. •  Mangrove : la réglementation est stricte. Toute atteinte (collecte, défrichement, destruction...) est interdite. LES MANGROVES Écosystème protégé La mangrove joue plusieurs rôles écologiques. Elle protège le littoral en limitant l’érosion de la côte par le vent, les vagues et les courants. C’est aussi une barrière physique car elle atténue l’impact des tempêtes et des cyclones. La mangrove est un habitat pour de nombreuses espèces animales (mollusques, crustacés, poissons et oiseaux). C’est une nurserie, riche en proies et en abris, pour de nombreux jeunes poissons du lagon. Ci-dessus, réserve naturelle de l’îlot Leprédour et ses 200 hectares de mangrove. Guide du lagon I Les écosystèmes protégés 25 Guide du lagon 24 Guide du lagon

3.2.  Les espèces protégées LES COQUILLAGES Espèces protégées LA TOUTOUTE OU CONQUE (Charonia tritonis) Elle était utilisée autrefois comme trompe par les peuples du Pacifique. C’est l’un des rares prédateurs des étoiles de mer Acanthaster. LE CASQUE (Cassis cornuta) C’est l’un des plus gros gastéropodes, certains spécimens atteignent plus de 30 centimètres. LA VOLUTE (Cymbiola sp) Toutes les espèces de Nouvelle-Calédonie sont endémiques et protégées. Il n’y a pas de stade larvaire, chaque oeuf donne une jeune volute avec sa coquille, ce qui ne permet pas la dispersion à grande échelle de cette espèce. LE NAUTILE (Nautilus macromphalus) Le nautile est un fossile vivant, il existe depuis 200 millions d’années. Il est endémique de la NouvelleCalédonie. Le nautile vit sur les pentes externes des récifs barrières jusqu’à des profondeurs de l’ordre de 500 mètres. (Arts. 240-8 à 240-13 du code de l’Environnement) La pêche, la détention, le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat de ces coquillages même morts est interdite. Les infractions sont passibles d’une amende de 1 780 000 F. Sanctions LES DUGONGS Espèce protégée et en danger (Arts. 240-8 à 240-13 du code de l’Environnement) Toute atteinte portée à un dugong est punissable. Délit passible d’une amende de 1 780 000 F et de six mois d’emprisonnement ferme. Toute perturbation volontaire est punissable. Délit passible d’une amende de 90 000 F. Protégeons tous le dugong. Si vous en observez un en détresse, mort ou échoué, contactez le COSS. Sanctions MENACÉS D’EXTINCTION : IL EST ENCORE TEMPS D’AGIR ! Le dugong, communément appelé « vache marine » et qui se raréfie dangereusement, est une espèce emblématique de notre patrimoine calédonien. Sa présence dans nos eaux a contribué à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco des récifs de Nouvelle-Calédonie. Nous avons encore la chance de pouvoir l’observer dans notre lagon de la côte Ouest notamment. Mammifère marin pouvant peser jusqu’à 450 kilos et mesurer 3 mètres de long, il se nourrit principalement d’herbier. Il évolue dans les eaux chaudes et peu profondes des lagons, où il se déplace entre la zone côtière, les îlots et le récif barrière. Il se reproduit tardivement : les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre 10 et 17 ans et n’ont qu’un seul petit par portée. Tout au long de sa vie (environ 70 ans), le dugong n’a que 5 à 6 petits. Cette espèce se caractérise donc par un faible taux de reproduction, ce qui la fragilise encore plus. CHAQUE DUGONG COMPTE ! Les bons gestes Braconnage, capture accidentel le dans les f i lets, dérangement, collisions... les menaces sont nombreuses. Il ne reste que quelques centaines d’individus répartis sur l’ensemble de notre lagon. Cette population est devenue extrêmement faible, et n’est plus en mesure de supporter les mortalités causées par l’Homme. Les études montrent que désormais, la mort non naturelle de quelques dugongs par an entraîne inéluctablement le déclin irréversible de la population. Par téléphone ou VHF au 16 Guide du lagon I Les espèces protégées 26 Guide du lagon I Les espèces protégées 27

LES POISSONS Espèces protégées LE NAPOLÉON (Cheilinus undulatus) LE REQUIN Le Napoléon de la famille des labres est protégé depuis 2008. Il peut mesurer 2 mètres de long, pour un poids de plus de 150 kg. Il est très souvent solitaire. Il se nourrit de mollusques, crustacés, oursins ou encore de poissons. Il est capable de manger des animaux toxiques tel que le poisson- coffre, ou piquants telle que l’étoile de mer Acanthaster mangeuse de coraux. Sa croissance est lente. Il a été longtemps considéré comme un trophée par les chasseurs sous-marins. Les requins sont essentiels à la bonne santé de notre lagon. Leur rythme de reproduction est adapté à leur statut de super prédateurs. Ils ont en effet un faible taux de reproduction, ce qui les rend particulièrement vulnérables et menacés dans le monde entier si l’on y ajoute une pression de pêche. Toutes les espèces de requin sont protégées en province Sud. Je ne vide pas mes poissons aux abords ou sur les îlots, c’est dangereux et ça perturbe gravement la faune sauvage. Attention Danger ! (Arts. 240-8 à 240-13 du code de l’Environnement) Toute atteinte à une espèce protégée constitue un délit passible d’une amende de 1 780 000 F. Sanctions REQUIN : Toutes les espèces de requin sont protégées. Leur pêche, vente, perturbation intentionnelle sont strictement interdites. •  L’activité de shark-feeding est strictement interdite pour toute espèce. •  Il est également interdit de rejeter tout déchet en mer (restes de poisson ou de repas, …) à moins de 500 mètres d’un îlot ou du littoral. Délit puni d’un an d’emprisonnement et de 1 780 000 F d’amende. Toute activité de sharkfeeding ou acte de rejet en mer est passible d’une amende de 90 000 F. Guide du lagon I Les espèces protégées 28 Guide du lagon I Les espèces protégées 29

Les tricots rayés sont des reptiles comme les tortues marines ; ils sont amphibies. LES TRICOTS RAYÉS Espèce protégée Il existe deux espèces de tricots rayés en NouvelleCalédonie : un, endémique, à anneaux alternés noirs et jaunes (Laticauda saintgironsi) , l’autre à anneaux alternés noirs et bleus (Laticauda laticauda) . En mer, les tricots rayés s’alimentent en apnée car ils sont munis de poumons et doivent remonter régulièrement à la surface de l’eau pour respirer. Ils se nourrissent principalement de murènes. À terre, les tricots rayés digèrent, se reproduisent et pondent leurs oeufs, c’est là qu’ils sont le plus susceptibles d’être dérangés. Leur taille moyenne est de 1,20 m pour les femelles et de 1,10 m pour les mâles. Le venin des tricots rayés est très toxique pour l’Homme. Cependant ces serpents ne sont pas agressifs, ils sont même plutôt craintifs. Si vous en croisez à terre ou en mer, ne les perturbez pas, ils sont protégés. (Arts. 240-8 à 240-13 du code de l’Environnement) Tous les tricots rayés sont désormais classés en espèces protégées. Leur pêche, vente, perturbation intentionnelle sont strictement interdits. Délit puni d’un an d’emprisonnement et de 1 780 000 F d’amende. Sanctions PERROQUET A BOSSE (Bolobmetopon muricatum) Le perroquet à bosse est le plus grand de la famille des perroquets. Ce poisson spectaculaire peut dépasser 100 kg. Il est facilement reconnaissable à la bosse située sur son front et au fait qu’il vit en troupeaux, formant ainsi d’impressionnants bancs. Les juvéniles vivent plutôt dans le lagon tandis que les adultes préfèrent longer la grande barrière. Assez rare en province Sud, c’est lorsqu’il vient se nourrir sur les plateaux coralliens qu’il devient très vulnérable à la pêche au filet où les bancs entiers peuvent être capturés. Il est désormais protégé dans nos eaux. Guide du lagon I Les espèces protégées 30 Guide du lagon I Les espèces protégées 31

Espèce protégée et en danger LES TORTUES MARINES (Arts. 240-8 à 240-13 du code de l’Environnement) Les tortues marines, y compris leurs oeufs, sont protégées par le code de l’Environnement (art. 240-1 et suivants). Toute perturbation des spécimens ou site de ponte (introduction de chien, lumière, approche à moins de 10 mètres,...) est passible d’une amende de 90 000 F doublée en aires marines protégées. Aussi, leur pêche ou mutilation est interdite sous peine d’une amende pouvant atteindre 1 780 000 F et un an de prison. Sanctions Sur un millier d’oeufs éclos, seule 1 tortue deviendra adulte et pourra se reproduire. Véritables fossiles vivants, les tortues marines peuplent les océans depuis 100 millions d’années. Trois espèces fréquentent les eaux calédoniennes : la tortue bonne écaille, la tortue verte et la tortue grosse tête. ELLES SONT TOUTES MENACÉES D’EXTINCTION Après leur naissance, les jeunes tortues rejoignent la haute mer pour 5 à 10 ans. Elles regagnent ensuite les eaux côtières pour devenir résidantes d’un site de nourrissage, où elles resteront jusqu’à leur maturité sexuelle (30-35 ans). Les femelles retournent à leur plage de naissance pour y pondre leurs oeufs jusqu’à 3 à 5 fois par saison, avant de retourner sur leur site de nourrissage. Les grosses tortues deviennent rares. L’afflux de tortues juvéniles dans le lagon calédonien est un signe positif pour la conservation de ces reptiles. Mais elles ne se reproduiront que dans 25 à 30 ans, la période pour renforcer les stocks d’individus adultes sera donc longue. Si vous observez une tortue en détresse ou morte, contactez le COSS. Les bons gestes •  Ne jetez pas vos déchets (confondus avec de la nourriture). • Ne les touchez pas. •  Ne dérangez pas une tortue en train de pondre. •  Ne creusez pas les nids et ne touchez pas les bébés. •  Ramassez les filets de pêche dérivants et les nasses abandonnées (pièges mortels pour les tortues). •  Réduisez la vitesse de votre bateau sur un herbier ou aux abords des côtes. Par téléphone ou VHF au 16 Guide du lagon I Les espèces protégées 32 Guide du lagon I Les espèces protégées 33

Espèce protégée LES BALEINES Comme chaque année en hiver, les baleines à bosse sont de retour dans les eaux de Nouvelle-Calédonie : elles viennent s’y accoupler et mettre bas. Les eaux du Grand Lagon Sud sont une zone privilégiée pour leur observation. Ce mammifère à sang chaud appartient à l’ordre des Cétacés. Il respire l’air grâce à des poumons. Onze mois après l’accouplement, la baleine donne naissance à un petit qu’elle allaite. Son nom scientifique, Megaptera novaeangliae, signifie « grande aile » : en effet, ses nageoires pectorales sont très grandes, et peuvent atteindre 5 mètres. Une baleine peut mesurer jusqu’à 16 mètres et peser 40 tonnes. Avant de plonger, la baleine à bosse arque fortement son dos, formant ainsi une grosse bosse à la surface : son nom commun vient de là. Après avoir fait des réserves de nourriture dans les eaux froides de l’Antarctique, les baleines viennent dans nos eaux plus chaudes. Elles y recherchent la tranquillité pour s’accoupler ou mettre bas. En effet, le calme des baies et les températures plus douces sont propices à la naissance et au développement des baleineaux. Observer depuis la terre sans déranger grâce à l’observatoire du Cap N’ Dua. LES MENACES Les baleines ont longtemps été chassées pour leur viande, leur huile et même leurs glandes. Depuis 1986, leur chasse est interdite, mais certains pays enfreignent la loi. D’autres menaces pèsent sur ces mammifères. Outre la pollution des océans qui fragilise ces géants des mers, les activités humaines ont un impact direct : l’observation des baleines est susceptible de modifier leur comportement. Les bruits et les ondes des moteurs de navire ou les explosions sousmarines perturbent la communication et l’orientation des baleines. Les collisions avec les bateaux sont fréquentes : les marques laissées par les hélices en sont les témoins. Les filets abandonnés sont également un piège pour les baleines : empêtrées, elles se noient. Guide du lagon I Les espèces protégées 34 Guide du lagon I Les espèces protégées 35

•  Ne pas approcher à moins de 100 mètres. •  Ne pas arriver par l’arrière ou par l’avant de la baleine ou du groupe. •  Ne pas poursuivre les baleines. •  Adopter un pilotage délicat, en évitant les manœuvres et changements brusques de direction ou de vitesse. •  Prendre le temps d’analyser la si tuat ion avant d’approcher, en restant à plus de 500 mètres d’une baleine ou d’un groupe. •  Si une VHF est à bord, contacter les gardes nature pour vous informer (canal 72). •  Éviter toute action de nature à bloquer le déplacement des baleines. •  Ne pas observer les baleineaux (moins de 8 mètres) ou groupe avec un baleineau. •  Ne jamais traverser un groupe de baleines. Conserver une vitesse d’approche qui ne doit pas être supérieure à 3 nœuds de celle de l’animal. • Le s emba r c a t i on s en obs e r va t i on do i ven t impérativement être groupées, du même côté, dans la limite maximum de 4 embarcations autour d’une baleine ou d’un groupe. •  Limiter les observations à un maximum d’une heure en continu par bateau et par baleine ou groupe de baleines*. ZONE D’OBSERVATION 300 mètres Vitesse maximum 3 nœuds Approche ni de face... ... ni par l’arrière. bateaux maximum sur un même côté 4 ZONE INTERDITE ZONE D’APPROCHE 100 mètres 300 mètres ligne d’attente 500 mètres Les bons gestes (Arts. 240-8 à 240-13 du code de l’Environnement) Le dérangement de mammifères marins est interdit, notamment tout acte produisant une modification de leur comportement, telle que l’augmentation de la vitesse de déplacement ou du temps d’apnée. Sanctionnable à hauteur de 90 000 F (amende doublée dans les aires marines protégées). Sanctions *  La durée maximale d’observation cumulée sur une journée d’une même baleine ou groupe de baleines est de 3 heures. Espèces protégées LES OISEAUX MARINS DES ESPÈCES EMBLÉMATIQUES EN DANGER Le lagon calédonien est un site unique où les oiseaux marins sont d’une exceptionnelle diversité. Ces espèces vivent en pleine mer la majorité de l’année et se nourrissent de poissons. Ils se regroupent à terre chaque année pour se reproduire essentiellement entre octobre et mars. Cette obligation de vivre à terre périodiquement les rend très sensibles aux activités humaines : de nombreuses espèces d’oiseaux se sont déjà éteintes dans le Pacifique en raison de la proximité avec l’Homme. Très sensibles aux perturbations et au dérangement, ils trouvent dans notre lagon le calme et les ressources nécessaires pour nourrir leur progéniture. Ces conditions idéales font de la Nouvelle-Calédonie, et plus particulière le Grand Lagon Sud, une zone d’importance mondiale pour la conservation des oiseaux. La province Sud s’engage à garantir leur protection : toutes les espèces d’oiseaux marins sont protégées par le code de l’Environnement. DES MÂTS POUR LA TRANQUILLITÉ Des aménagements spécifiques sont faits pour favoriser la reproduction de certaines espèces plus menacées, comme la sterne Néréis ou la sterne de Dougall. Des mâts, installés sur les îlots, signalent la période de reproduction des colonies d’oiseaux. Le débarquement y est alors interdit. VOUS AVEZ TROUVÉ UN OISEAU MARIN EN DÉTRESSE ? Les bons gestes Afin de préserver les oiseaux marins, observez-les de loin. •  Évitez les manipulations inutiles. Attention à son bec, il peut vouloir se défendre. Ne le nourrissez pas. •  Placez-le dans un carton. Dans un endroit sombre, au calme, à l’abri de la chaleur, du soleil et des prédateurs. Contactez le service des gardes nature au 54 13 02. QUAND JE VOIS CE MÂT, JE NE DÉBARQUE PAS Guide du lagon I Les espèces protégées 36 37 Guide du lagon I Les espèces protégées

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