Les gîtes et établissements touristiques de la province Sud ont prouvé leur savoir-faire. Les dix meilleurs cuisiniers se sont affrontés amicalement pour le meilleur des yeux et des papilles.
Après les séances de formation et les éliminatoires, les dix candidats ont travaillé dans la bonne humeur et ont même tissé des liens d’amitié.
Affalés dans des fauteuils, le tablier encore bien noué et les cheveux coiffés d’une charlotte, les dix finalistes du concours culinaire n’en peuvent plus. Leurs regards trahissent la fatigue. Les quelques rires qui fusent encore masquent difficilement l’inquiétude à quelques minutes du verdict.
Ces neuf femmes pour un seul homme ont donné le meilleur d’eux-mêmes, mercredi 4 juillet, au Lycée Escoffier. Ils ont franchi les étapes de sélection du concours organisé par la province Sud en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie. Quatre semaines de formation en technologie culinaire avec le chef Thierry Boudry qui leur permettra de sortir du lot, et peut-être, d’être élu meilleur cuisinier des restaurants, gîtes ou tables d’hôtes de la province Sud parmi la cinquantaine de candidats retenus au départ.
Créativité, imagination, mariage des saveurs, mais aussi présentation, cuisson et respect des règles d’hygiène en cuisine entraient dans la grille de notation.
Les mêmes ingrédients Alors, les visages sont graves. Chacun se remémore cette journée où il a d’abord fallu sélectionner, à tour de rôle et après tirage au sort, les ingrédients dans l’économat. Les mêmes légumes, fruits, poissons ou viandes pour tous, mais au final, trois plats différents pour se démarquer et s’imposer. Ils avaient quatre heures pour préparer une entrée, un plat principal et un dessert en double exemplaires afin de satisfaire les papilles exigeantes des sept membres du jury. Créativité, imagination, mariage des saveurs, mais aussi présentation, cuisson et respect des règles d’hygiène en cuisine entraient dans la grille de notation. Pour la plupart, il a fallu improviser. « J’avais envisagé des plats, mais je n’ai pas trouvé les bons ingrédients. J’ai du m’adapter » concède une cuisinière. « Moi, comme je suis passée parmi les derniers, j’ai du réchauffer à trois reprises. C’était surement trop sec » déplore une autre. Mais pour tous, le même sentiment prédomine : « Cela a été une superbe expérience. Nous avons même tissé des liens d’amitié. »
Les sept membres du jury ont pris un peu de retard pour savourer les plats des dix candidats. Il n’était pas facile de les départage
« Un pur bonheur » De l’autre côté de la porte, les assiettes se succèdent et les notes s’égrènent. « Remarquable ce dessert » s’exclame Nicole Andrea-Song, élue de la province Sud avant de plaisanter : « Il va falloir que je desserre mon pantalon. » « Si seulement toutes la tables des gîtes pouvaient être aussi bonnes, ce serait merveilleux » renchérit un représentant de la CCI. Le jury se veut le plus objectif possible face « à ce pur bonheur ». Les notes descendent rarement sous les quinze sur vingt. Il sera difficile de départager les candidats. Et effectivement, à l’heure du verdict, deux cuisiniers obtiennent le quatrième prix ex-æquo, Alain Lacrose des « Trois boucles » à Thio et Earnie Georges de « Chez Canne à Sucre » du grand Nouméa. La troisième place revient à Rose-Marie Apikaoua des « Trois Banians » à l’Ile des Pins, tandis que Béatrice Talatini de l’association « Case départ » dans le grand Nouméa obtient la seconde marche du podium.
Nicole Andréa-Song a remis son premier prix à Tania Riobé du restaurant « Oasis 56 » à Tontouta.
Partenariat La grande gagnante est Tania Riobé de restaurant « Oasis 56 » à Tontouta. Cette nouvelle top chef était pourtant venue remplacer son beau-frère et associé Edmond Salmon indisponible pour la finale. Son menu composé d’un cocktail de fruits accompagné de pain perdu et d’œufs brouillés (en entrée), d’un filet mignon de porc et ses gratins assortis d’un rougail de chouchoute (en plat principal), et enfin d’un crumble de fruits et son sabayon de pommes-liane (en dessert) ont remporté l’adhésion du jury.
« Cette formation a été prometteuse. Nous avons hâte de vous rendre visite » a lancé Nicole Andréa-Song, la présidente de la commission du Développement Rural de la province Sud. « Vous avez su valoriser les produits calédoniens » a félicité Gil Brial, le président de la commission du Développement Économique avant de saluer les partenaires de cette opération : la Chambre de Commerce et d’Industrie, l’hôtel Méridien de Nouméa qui a accueilli les concurrents pour un dîner dégustation la veille du concours final, la direction de l’Économie de la Formation et de l’Emploi de la Province, ainsi que le lycée Escoffier. Les cinq premiers ont été récompensés par des bons d’achat de matériel professionnel et des cours gratuits à « L’Atelier cuisine ».
Entreprises aidées Deux des trois établissements primés par le biais du concours culinaire, « Oasis 56 » et « Trois Banians », sont des entreprises qui ont reçu le soutien financier de la province Sud.