A l’initiative du Relais, les associations, les forces de l’ordre et la justice se sont réunis, les 28 et 29 octobre derniers, pour un colloque sur la prise en soin globale des violences conjugales.
A l’initiative du Relais, le centre de traitement des violences conjugales et intrafamiliales de la province Sud, les associations, les forces de l’ordre, la justice, le personnel médical se sont réunis, les 28 et 29 octobre derniers, pour un colloque sur la prise en soin globale des violences conjugales.
Pas moins de 150 professionnels étaient réunis dans l’amphithéâtre de l’université de Nouville, le jeudi 28 octobre, pour évoquer les racines de la violence, les conséquences sur les enfants maltraités et la problématique de la violence en Océanie. L’après-midi a lui aussi été très dense avec trois ateliers concrets pour une meilleure prise en charge de la violence conjugale. Il a été beaucoup question des origines de la violence, lors des interventions, de ses racines psychologiques, sociologiques, culturelles ou sociétales. " Il y a un paradoxe dans la loi. Elle utilise la violence pour faire justice. Elle a développé la notion de punition contrairement à la sanction qui est une réhabilitation du fautif. Le relais est aujourd’hui proposé comme une alternative aux auteurs de violence par le parquet. Cette notion est nouvelle pour la justice et elle prouve une évolution sociétale", explique Dominique Mérigot, psychologue clinicien, thérapeute familial et formateur.
Un Relais pour le Nord et les Iles
Bernard Rigo, anthropologue, a complété ce point de vue avec la notion de sacralité de la femme dans la société traditionnelle et les difficultés liées à la colonisation. « Les cultures océaniennes doivent se réapproprier le nécessaire respect à celles qui porteront les ancêtres de demain. » Sujets de fond mais aussi réflexions plus pragmatiques qui ont permis aux participants d’être mieux armés pour endiguer ce fléau. La dernière étude de l’INSERM datant de 2004 a révélé qu’une femme sur quatre est victime de violences conjugales en Nouvelle-Calédonie. Un chiffre que combat au quotidien la Province et son centre de traitement, composé de professionnels, le Relais. Ce centre prend en charge plus de 500 personnes par an, auteurs et victimes de violences. Comme le rappelle Dominique Mérigot, psychologue clinicien, thérapeute familial et formateur, « ce que fait le Relais est un travail de reconstruction ». A l’instar de la province Sud, ce modèle devrait être développé dans les autres provinces afin d’offrir des soins et une écoute de proximité. Les principaux acteurs de cette problématique et les élus politiques ont réfléchi, le vendredi 29, à une éventuelle extension de l’activité du Relais au reste du territoire.