Les Assises du développement rural se poursuivent sans relâche. Des sous-ateliers étaient menés en parallèle pour réfléchir à l’augmentation de la production, au travers de l’analyse de quatre filières : les forces et les faiblesses sur les cervidés, les équidés, les porcins et les grandes cultures ont été passées à la loupe.
Pour envisager une plus grande autosuffisance alimentaire, il faut proposer des solutions à l’augmentation de la production locale, toutes filières confondues. C’est tout l’objet des ateliers proposés cette semaine au centre administratif de la province Sud. A raison d’une demi-journée d’analyse par filière, le balai des participants est incessant.
Soulignons ici l’excellente organisation matérielle et logistique de ses Assises, tant à La Foa qu’à Nouméa. Un format symbolique « pour être et au plus près des lieux d’exploitation, comme à La Foa, et au sein même de l’institution provinciale, au plus près des lieux de décision politique », expliquait Nicolas Metzdorf à la veille de l’ouverture des Assises.
Pour faire un état initial des filières, « un état zéro » concerté, c’est-à-dire partagé, comment s’y prend t-on ? En constatant ensemble la situation actuelle au travers d’une analyse commune des forces et des faiblesses du secteur concerné. Une fois le tableau posé, les échanges aboutissent à des propositions stratégiques concrètes élaborées entre tous.
L’exemple de la viande de cerf, une filière paradoxale
Coup d’œil dans l’atelier qui concerne les cervidés. Quarante personnes se serrent dans la petite salle prévue pour en accueillir la moitié. C’est que les éleveurs bovins sont venus aussi aux côtés des éleveurs de cerfs. Et ça discute : l’analyse de la situation débouche sur de nombreux paradoxes. « Nous avons deux objectifs contradictoires. Il nous faut envisager d’augmenter la production de viande de cerf, tout en participant à la régulation de la population de Rusa. Comment construire une filière pérenne dans ces conditions là ? »,s’interroge l’un, tandis qu’un deuxième prend la parole : « Peut-être en envisageant une solution de récupération – même si les 400 000 cerfs sauvages ne seront jamais récupérables – en parallèle de l’instauration d’élevages. »
La conversation enchaîne sur la commercialisation de viande de cerf. Ils sont plusieurs à constater qu’elle « n’est pas achetée chère au producteur, alors qu’elle est vendue hors de prix »… « quand on en trouve ! l’agglomération manque étonnamment de viande de cerf, alors que cet animal pullule »… « Cette viande n’est pas rare et pourtant chère dans l’assiette, ça freine notre débouché »…
Un restaurateur juge « l’offre intéressante, à valoriser comme une viande de luxe, comme le kangourou par exemple, mais regrette l’image de viande de chasse qui la dévalorise ». Il faut donc travailler à la notoriété de la viande de cerf d’élevage (qui ne représente aujourd’hui, au jugé, que 20 % de la viande disponible sur le marché) et à la valorisation du travail de l’éleveur de cerf. L’animateur de l’atelier, agent de la direction du développement rural de la province Sud, précise : « Ici notre Rusa a une qualité de pureté génétique incroyable. La souche génétique, étudiée par l’Adraf, est restée pure. »
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