Le 8 mars, les résultats des états généraux de la Femme ont été présentés au centre culturel Tjibaou, un an après leur lancement par la province Sud. Etat des lieux.
Plus de 400 personnes étaient présentes le mardi 8 mars au centre culturel Tjibaou. Au premier plan, Marie-Madeleine Lequatre, responsable de la Maison de la femme, Rusmaeni Sanmohamat, membre de la commission de la condition féminine et Silipeleto Muliakaaka représentant le président de la province Sud.
Les femmes sont venues nombreuses, entre amies, entre voisines ou en famille, pour écouter la restitution de la vaste enquête menée par la Maison de la femme sur la condition féminine en province Sud. La plupart ont participé aux consultations. La jeune génération a aussi répondu à l’appel, avec des filles et des garçons du lycée du Grand Nouméa, de Jules-Garnier et de l’Ecole de la deuxième chance. « Des jeunes qui doivent montrer l’exemple en matière d’égalité des sexes », a rappelé Henriette Wahuzue-Falelavaki, la présidente de la commission de la condition féminine de la province Sud.
Violences conjugales, une situation préoccupante
Une fleur blanche à la main ou accrochée à la boutonnière, les femmes avaient le sourire ce matin du 8 mars. Elles sont d’ailleurs plus de 60 % à admettre que leur vie est plus facile que celle de leurs grand-mères. Mais ce résultat ne doit pas occulter leurs préoccupations, présentées par Marie-Madeleine Lequatre, la directrice de la Maison de la femme, et son assistante, Émilie Giraud. Avec, comme principale préoccupation, le nombre toujours aussi important des violences faites aux femmes. 65 % des personnes interrogées connaissent un cas dans leur entourage. Autre constat préoccupant, les femmes – pour 73 % d’entre elles – connaissent mal leurs droits et ne savent pas où s’informer. En termes d’emploi, près de 30 % des femmes sont sans activité en province Sud, contre 17 % des hommes. Dans le pourcentage de femmes qui travaillent, beaucoup sont à temps partiel et très peu occupent des postes de direction. Une situation qui amène à une autre conclusion : la difficulté de concilier travail et responsabilités familiales. « Les femmes l’ont surnommé le syndrome de la Superwoman », indique Marie-Madeleine Lequatre. On attend d’elles qu’elles soient parfaites en tout ! » Dernière problématique soulevée par les états généraux : l’image de la femme. Des représentations très stéréotypées subsistent, véhiculées par les médias et la publicité. « Il faut une révolution des mentalités », a souligné Cynthia Ligeard, élue de la province Sud. La province Sud a décidé d’agir en priorité en matière de lutte contre les violences conjugales, d’accès à l’autonomie et de correction des inégalités géographiques. Avec, comme première action, la création de structures mobiles pour relayer la Maison de la femme en Brousse.