Rencontre avec Lionel Loubersac, chargé de mission auprès du Délégué de l'Ifremer en Nouvelle Calédonie - Unité de Recherche Lagons, Ecosystèmes et Aquaculture Durable (LEAD/NC)
La province Sud a en charge le suivi environnemental. Ce qui est habituellement dévolu à l'Ifremer en Métropole ou dans les DOM. Comment l'institut intervient auprès de ses partenaires pour préserver la biodiversité lagonaire, en particulier de la province Sud ?
Effectivement, en Métropole et dans les DOM, Ifremer est identifié comme l’organisme institutionnel mandaté par les pouvoirs publics pour définir, mettre en place et opérer la surveillance de la qualité des eaux, de l’environnement, des milieux et des ressources littorales, côtières et marines.
Ce n’est pas le cas en Nouvelle-Calédonie en raison de son statut. Cependant Ifremer conduit, ici, en inter-collectivités (3 Provinces et Gouvernement concernés) et en partenariat avec le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN), le projet AMBIO qui vise à mettre en place des systèmes d’observation de la biodiversité à en tirer des indicateurs en appui à la gestion.
L'IFREMER met à disposition des outils et des méthodes innovantes pour mesurer la performance de gestion et de conservation des Aires Marines Protégées mis en place par la Province. Quel regard portez-vous sur l'action provinciale ?
C’est le projet AMBIO qui vise à ce que des indicateurs de performance des mesures de gestion et de conservation, notamment vis à vis des Aires Marines Protégées ou du patrimoine inscrit soient construits, validés et mis à la disposition des décideurs publiques.
Plus particulièrement pour ce qui concerne la Province Sud et avec la direction de l’Environnement, il nous apparaît, en comparaison avec d’autres zones géographiques de métropole et des DOM où il nous est donné de travailler, que la politique conduite par la Province Sud en matière d’utilisation des Aires Marines Protégées comme instrument de gestion est pertinente et sans nul doute en avance.
Qu’en est-il des zones inscrites au Patrimoine mondial de l’Humanité (Grand lagon Sud et Zone Côtière Ouest) ?
Pour ce qui concerne le Patrimoine Inscrit, c’est avec le CEN, avec les structures de Gestion de chaque zone inscrite et avec les Provinces que se développe le travail. On soulignera, qu’à l’invitation de la province Sud et de la Société d’Economie Mixte Mwé Ara dans un espace géographique spécifique qui appartient à la Zone Côtière Ouest, qu’Ifremer propose de s’investir sur la zone Ile verte/Passe de Poya. Il s’agit donc de faire de l’espace maritime étroit qui fait face au Domaine de Deva, propriété de la province Sud, en raison des enjeux posés, un site privilégié de suivi des impacts sur la biodiversité des modifications de fréquentation humaine. Il pourra nous servir de référence pour d’autres sites en Nouvelle-Calédonie mais aussi plus largement dans le Pacifique.