À l’occasion de la journée internationale de la femme, le 15 mars à l’IRD s’est déroulée une conférence publique sur le thème : «Les enjeux de l’égalité entre les femmes et les hommes.»
Une conférence présentée par Isabelle Giraud, docteur en sciences politiques, membre associé de l’institut des études de genre de l’université de Genève, et organisée par la Maison de la femme de la province Sud, qui se bat chaque jour pour promouvoir l’égalité des sexes.
Un contenu constructif Bien qu’étant sensés êtres égaux en droits, l’homme et la femme ne jouent pas la même partition dans la société. Le rôle et la place de la femme dans la structure familiale, professionnelle, politique, sociale restent encore trop dévalorisés. « Souvent, les femmes elles-mêmes se sous-estiment. Il faut du courage pour être autonome. J’aimerais que l’action collective leur permette d’ouvrir un univers des possibles afin qu’elles osent exister à l’égal des hommes. » Face à aux constats d’iniquités, des solutions « d’enrichissement d’égalités » ont été proposées pour tenter de gommer les différences de traitement entre hommes et femmes sans pour autant nier les spécificités propres à chaque sexe. Pour Isabelle Giraud, Il ne faut pas prendre pour acquises certaines avancées qui peuvent occulter l’apparition de nouvelles inégalités. « Chaque fois que se recompose l’égalité hommes-femmes, de nouvelles infériorisations naissent. La femme reste dans le conscient ou l’inconscient collectif, un être de seconde classe. » La bataille sera longue.
À la question : Pourquoi êtes-vous venue assister à cette conférence ? Une femme répond : « Je sors d’une situation compliquée : Violence conjugale. Venir à cette conférence, c’est travailler sur ma situation pour ne pas avoir peur d’avoir des opinions féministes. » Il ne s’agit pas de la caricature que l’on peut avoir de la pensée féministe, mais juste de revendiquer d’exister en tant que femme, que mère, et qu’exemple pour une génération suivante, de vivre en paix et en harmonie avec son époque. »
Quant aux hommes, la plupart avouent être là pour accompagner leurs compagnes. L’un deux nous dit : « À la maison je participe, mais c’est vrai que lorsque j’aide, je prends les tâches les plus valorisantes, comme cuisiner quand il y a des invités. Cette conférence m’a fait réfléchir sur les stéréotypes que j’ai en tête, mais ne remettra pas en question notre fonctionnement. Ce que je fais chez nous, c’est déjà bien ! »
La Maison de la femme : services La Maison de la femme de la province Sud est ouverte toute l’année. Centre d’accueil, d’écoute et d’orientation, elle propose quotidiennement une multitude de services aux femmes On l’informe sur ses droits et les dispositifs existants. On l’accompagne dans le montage de projets personnels, on l’oriente vers les partenaires et les structures qui peuvent les aider dans leurs démarches...Pour s’émanciper ou parfois se réintégrer socialement, des ateliers lui sont proposés Enfin, la Maison de la femme met à disposition des espaces où se poser, tout simplement, pour un moment à soi. La Maison de la femme : 25 rue Frédéric Surleau, Nouméa. Tel : 25 : 20 47