Tout savoir sur le CHT et le Médipôle

Les élus étaient nombreux dans l’hémicycle de la province Sud, ce mardi après-midi, pour mieux appréhender les réalités de cet établissement public hospitalier et aussi évoquer son avenir avec l’ouverture fin 2016 du Médipôle. « En attendant l’installation à Koutio, la situation actuelle est préoccupante », précise d’entrée la présidente du conseil d’administration du CHT, Jacqueline Bernut. « Chaque année, on bat des records de fréquentation. Nous recevons un tiers de la population calédonienne par an. Ces chiffres s’expliquent par la poussée démographique, le vieillissement de la population, les particularités épidémiologiques de la Nouvelle-Calédonie (dengue, leptospirose) et l’explosion des maladies cardio-cérébro-neuro vasculaires (diabète, hypertension, etc.) », complète le directeur de l’établissement Dominique Cheveau.

Gaston Bourret saturé

Avec des urgences saturées et un manque de lits récurrent dans les différents services, les équipes du CHT Gaston-Bourret se retrouvent souvent dans des situations délicates et qui génèrent de nombreuses tensions. « La perspective du Médipôle est réconfortante et enthousiasmante pour les équipes mais il va falloir encore tenir deux ans », rappelle Dominique Cheveau. Une première bouffée d’oxygène viendra dès le 1^er mars 2015 avec l’ouverture du Centre de soins de suite et de réadaptation (CSSR). Inscrit dans un partenariat public/privé, il devrait désengorger en partie le CHT.

Les finances et la trésorerie ont été très largement abordées avec de nombreuses questions du président de la province Sud sur la valorisation du patrimoine du centre hospitalier, avec notamment la vente des locaux de Magenta pour financer le Médipôle. En effet, le CHT participe à hauteur de 20 %, soit 8 milliards dans la réalisation du futur hôpital. D’autres questions annexes ont été abordées mais implicitement liées au CHT comme les finances de la CAFAT, la contribution sociale généralisée, le statut des infirmiers, le développement ou non de services médicaux hautement spécialisés, l’approche culturelle dans la prise en charge des patients ou encore l’hospitalisation à domicile.

Un hôpital numérique

La deuxième partie de la présentation a été consacrée au Médipôle. Ce nouvel établissement augmentera la capacité d’accueil des patients de 17 %. Aujourd’hui, il n’y a que 24 lits pour la réanimation et les soins intensifs. A Koutio, ce sera 42. Il deviendra un hôpital entièrement numérique. Déjà amorcé depuis plusieurs années, ce changement devrait permettre des économies conséquentes, sur les consommables par exemple. Le personnel du CHT a entamé depuis plusieurs mois un vrai travail de fond sur l’organisation et l’articulation des différents services. « L’ouverture du Médipôle est un très gros investissement intellectuel », précise Dominique Cheveau. L’équipe de direction a mis en place une démarche méthodologique de management baptisée SOIHM (Support aux organisations et à l’intégration des hommes au Médipôle). 150 groupes pluridisciplinaires composés du personnel du CHT se réunissent au fil des mois pour travailler sur l’amélioration des conditions de travail, l’efficience et la performance économique de la future structure hospitalière.

Dans le même temps, le CHT consulte ses partenaires pour anticiper l’afflux de population sur ce secteur. Environ 8 000 personnes graviteront autour des 3 sites : Médipôle, logipôle et CSSR. Il faut donc prévoir les transports, la sécurité avec les forces de l’ordre, la médecine légale ou encore étoffer le service de l’Etat civil de la mairie de Dumbéa qui enregistrera les naissances et les décès.

Cette séance a été riche d’enseignements pour les élus et l’initiative de l’exécutif provincial sera renouvelée sur d’autres sujets d’importance afin de garantir aux conseillers une connaissance approfondie des dossiers.

Dominique Cheveau, directeur du CHT