L'école de la deuxième chance efface l'échec

Les élèves de la promotion 13 ont reçu leur carte d'étudiant.

On a beaucoup pleuré pendant les deux années passées à l'école de la deuxième chance. Des larmes de joie et de réussite partagées par les élèves et les enseignants en cette fin d'année. Les jeunes, qui avaient quitté le système scolaire, ont acquis une attestation de compétences assortie d'une insertion vers le monde du travail.
« J'ai trouvé un CDI » ; « Je suis en CDD avec une promesse d'embauche définitive »; « Je suis en apprentissage vers un emploi stable » : les témoignages des élèves se sont succédés sous les applaudissements. L’émotion partagée par tous fut à son comble quand une jeune fille a fondu en larmes et a remercié l’institut pour la tolérance que cette dernière a fait preuve envers sa différence.


Savoir vivre

Après deux années d'existence et ce pari lancé par la province Sud de refuser l'échec, l'école de la deuxième chance a concrétisé son objectif. Les jeunes ont acquis des bases solides en français, mathématiques ou informatique. Ils ont surtout intégré un savoir vivre ensemble basé sur la volonté et le partage avec leur équipe d'encadrement. « Tout le monde a travaillé dur. Et nous y sommes arrivés grâce à la confiance portée à l'autre » s'est réjoui Didier Tauru, le directeur de l'école. « Certes, ce n'est pas parfait et nous avons encore des progrès à accomplir. Mais l'emploi trouvé par beaucoup d'entre vous nous récompense des efforts accomplis. »

« C'est une première étape. Vous en êtes sortis avec succès. Maintenant, continuez et passez à la seconde étape. Car vous avez montré que vous en étiez capable. Je vous fais confiance » a encouragé, Cynthia Ligeard, présidente de la province Sud.

Labellisé

Ce sentiment de réussite a été rehaussé par l'annonce de Jean-Yves Lemenant, conseiller spécial auprès de la présidente. « Nous venons juste de recevoir une lettre du réseau des écoles de la deuxième chance » a-t-il lancé dans un silence attentif. « Je vous annonce que l'école de Nouméa a été officiellement labelisée. Vos attestations de compétences acquises sont reconnues en France et dans toute l'Europe. » (Voir encadré)
Ce qui n'était qu'une ambition voici seulement deux ans s'est ainsi concrétisé. Le conseil d’administration et le comité technique où est présente la province Sud, suivent de près l’évolution de l’école. L'enseignement dispensé à l'E2C (École de la deuxième chance) est reconnu. Les attestations obtenues par les élèves bénéficient d'une valeur sur le marché du travail. Et surtout, les jeunes qui se croyaient condamnés à l'échec, trouvent une issue favorable à leur volonté d'insertion.

Une première étape

« C'est une première étape. Vous en êtes sortis avec succès. Maintenant, continuez et passez à la seconde étape. Car vous avez montré que vous en étiez capable. Je vous fais confiance » a encouragé, Cynthia Ligeard, présidente de la province Sud, elle aussi très émue des joies de ces élèves partis de si peu. Autour d'un verre de l'amitié, chacun a mesuré le parcours accompli en quelques mois. Et déjà, force est de constater une équipe soudée où élèves et enseignants se tutoient. Chacun livrait son idée pour que les prochaines promotions trouvent aussi une seconde chance de vie.

École Yorhann Lallut Yorhann Lallut s'était beaucoup investi dans l'école de la deuxième chance. Disparu en 2011, son implication a été saluée par l'équipe pédagogique et par la province Sud. D'un commun accord, le centre de Nouméa porte à présent son nom.

Frédéric Huillet

Label École de la 2e chance Le “label École de la 2e Chance” est accordé aux organismes ou établissements de formation qui se portent candidats au processus complet de labelisation: dépôt d’un dossier auprès du Comité de suivi du label (Conseil d ‘Administration du Réseau E2C France), audit par un organisme certificateur indépendant (AFNOR), puis avis motivé de la Commission Nationale de Labellisation. Ce processus répond au besoin d’encadrer le développement du Réseau et garantit, vis-à-vis des partenaires et interlocuteurs du dispositif (donneurs d’ordre, entreprises, État, consulaires…), la qualité et le respect des principes fondamentaux. En interne, il permet aux E2C d’évoluer et de professionnaliser leur démarche, grâce à un processus qui combine plusieurs approches : analyse documentaire, évaluation sur site, outils de contrôle et de traçabilité, vision et engagement des Écoles sur l’amélioration des pratiques…. Pour en savoir plus : http://www.reseau-e2c.fr/