Vingt ans de famille d’accueil et que du bonheur, ainsi pourrait se résumer l’engagement pris par Sheila et Éric Gatefait. Ces assistants familiaux au grand cœur partagent leur expérience.
Parce qu’ils étaient parents d’une fille unique et qu’ils ne voulaient pas l’élever toute seule, Sheila et Éric Gatefait ont décidé de devenir assistants familiaux. « Pour nous, la définition d’une famille, c’est une grande famille, avec une grande tablée », explique le couple qui a pris cette décision à deux et qui, depuis vingt ans, ne cesse de se seconder dans cette tâche. « Plus qu’un travail, c’est une véritable vocation, rappellent-ils. Nous sommes une famille, unie, et nous marchons ensemble. »
Comme toutes les familles
Les enfants accueillis par les assistants familiaux ont déjà une histoire, souvent douloureuse. Comment les aider à surmonter les épreuves qu’ils ont traversées ? La réponse de M. et Mme Gatefait est simple : « nous leur faisons comprendre qu’avec nous, ils sont en sécurité et qu’ils peuvent retrouver leur insouciance d’enfant. Il n’y a que du bon qui va redémarrer ». Une dizaine d’enfants ont partagé la vie de cette famille d’accueil. Ils sont cinq actuellement. Au quotidien, « l’organisation se fait le plus naturellement possible, insiste Sheila. Le matin, tout le monde met la main à la pâte : chacun fait son lit, range sa chambre, révise une dernière fois ses leçons. En fait, nous faisons comme dans toutes les familles. » Cette petite tribu, Sheila l’appelle aussi « sa salade de fruits, car nous accueillons des enfants de toutes les communautés. Cela ne fait aucune différence ». Tous les jours, Sheila et Éric ont l’impression de vivre un moment de partage, pour eux et pour les enfants. « Quand un enfant arrive avec rien, à part sa tristesse, quand on le voit ensuite rire, faire des câlins, ce n’est vraiment que du bonheur ! »
Avoir un cœur gros comme ça
Les moments les plus douloureux dans la famille Gatefait, ce sont les départs. Mais là encore, le couple trouve une satisfaction : « les enfants partent plus forts. Nous les avons aidés à se reconstruire. D’ailleurs, une fois adultes, ils savent qu’ils peuvent revenir nous voir s’ils ne se sentent pas bien. Cela reste leur nid ». Avec l’expérience, Sheila et Éric pensent qu’il faut le faire avec le cœur pour être famille d’accueil. « Tout ce que l’on apporte à un enfant, il vous le rend en double, voire en triple ! » Et comme le rappelle Sheila, « la vie d’un adulte est le reflet de son enfance. Si celle-ci se passe bien, sa vie plus tard sera meilleure ».