Deux conventions ont été signées à la mairie de Boulouparis, le 21 mars pour la restauration écologique de la réserve naturelle de l’île Leprédour.
L’île Leprédour située dans la baie de Saint-Vincent (Boulouparis) est la plus ancienne réserve terrestre de Nouvelle-Calédonie. Avec sa mangrove compacte de 180 ha, ses 30 ha de forêt sèche et ses espèces végétales rares et micro endémiques (Pittosporum tanianum, Eugenia lepredouri), son écosystème est d'intérêt patrimonial. Hélas des dégâts considérables sont occasionnés par la présence des cerfs et des lapins. Ces derniers façonnent le paysage à coup de dents et exercent une pression trop importante sur la flore et l'équilibre naturel. Les sols, alors dénudés, sont soumis à une vive érosion qui empêche les capacités de reconstitution naturelle.
Un partenariat improbable L’État et la province Sud ont signé ensemble une première convention visant à la restauration écologique de la réserve, puis une seconde avec la Fédération de Faune et de Chasse de Nouvelle-Calédonie visant à réguler les populations de cerfs et de lapins sauvages de l’île. Ainsi « la biodiversité» et «la chasse» fusionnent pour une action collective et solidaire. «En éradiquant les espèces envahissantes, on pourra restaurer les écosystèmes et les sols dégradés. » Cette chasse a pour particularité d’être encadrée par des scientifiques afin de tester et de s’assurer de la faisabilité de plans d’actions à moyen et long terme. Un projet ambitieux et pionnier dans la région Pacifique (opération pilote) qui fait appel à des partenaires d’horizons divers :collectivités publiques, milieu associatif (FFCNC, WWF...) organismes scientifiques (IAC, IRD...) et qui vise à être reconduit dans d’autres communes.
Interview Réveillon André (Directeur de la Fédération de la chasse) « La chasse au lapin est une chasse sportive, prenante qui jusque-là ne se pratiquait pas en Nouvelle-Calédonie. Elle mobilise beaucoup de temps et de chasseurs. Si au début ce n’était que de l’abattage, aujourd’hui les lapins sont devenus méfiants. On doit donc mettre en place des pratiques nouvelles pour nous : chiens d’arrêt, pièges venus de Nouvelle-Zélande et métropole, et bientôt avec la quarantaine, des furets pour faire sortir les lapins de leur terrier. »
Chiffres Régulation de 600 têtes de cerfs. 3000 lapins abattus soit 70% de leur population.
Histoire Cet animal croisé entre le lapin de garenne et le lapin domestique a été importé pour la chasse, par un gouverneur, il y a longtemps. Suite aux événements, il a été laissé là sans plus personne pour réguler sa prolifération.