S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir du bilan de la 1ère phase de mise en œuvre du plan d’actions dugong 2010-2015, ce serait celle-là : chaque dugong compte !
Car l’équation est malheureusement simple : seulement 5 à 6 petits tout au long d’une vie, une très faible diversité génétique, de nombreuses menaces comme le braconnage, les collisions, les captures accidentelles, la dégradation de l’habitat… la population des dugongs, environ 750 individus en Nouvelle-Calédonie, est fragile et menacée. « A chaque fois qu’un individu meurt de façon non naturelle, la survie de l’espèce est remise en question » alerte Lionel Gardes, chef d’antenne des aires marines protégées. D’où la nécessité de ce plan d’actions dugong mis en œuvre à l’initiative de la province Sud, car « pour protéger, il faut connaitre » rappelle Nina Julié, élue provinciale en charge de l’environnement.
Connaitre, faire connaitre et protéger
L’Agence des aires marines protégés et ses partenaires (les 3 provinces, le WWF, Opération cétacés, le Sénat coutumier et le gouvernement) travaillent depuis maintenant 6 ans à l’acquisition de nouvelles connaissances sur cet animal emblématique. Saviez-vous, par exemple, que les dugongs se déplacent dans l’ensemble du lagon ? Ou que le dugong consomme 40kg d’herbes marines par jour et que si la nourriture n’est pas assez abondante il cesse de se reproduire. Ou que 80% des dugongs calédoniens appartiennent à la même famille. 19 études ont ainsi été menées et l’objectif est maintenant de favoriser une connaissance partagée des enjeux locaux de conservation et d’adapter les mesures de protection.
Condamner les braconniers
« A l’instar de ce que nous faisons pour la pêche illicite, la province Sud, via ses gardes natures renforce sa surveillance du lagon et travaille en collaboration avec le parquet pour que les braconniers soient condamnés », explique Nina Julié. Prochaines étapes du Plan Dugong : mettre en œuvre les mesures de gestion, de protection ainsi que les sanctions adaptées.