Rencontre avec Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud, en charge de l’enseignement, l’urbanisme et l’aménagement du territoire et les infrastructures.
L’un de vos secteurs clés est celui de l’enseignement. Dans ce domaine, quels sont les objectifs du nouvel exécutif
Gil Brial : La province Sud veut offrir, à chaque enfant, une école de qualité et de proximité en impliquant toute la communauté éducative : parents et enseignants.
Nous avons trois objectifs principaux : le premier consiste à renforcer notre soutien à l’accompagnement aux devoirs. Beaucoup de parents ne sont pas en capacité d’aider leurs enfants. La collectivité accorde, par exemple, une subvention annuelle de 100 millions à l’association « Pass pour la réussite » : nous voulons étendre le maillage de ce genre d’initiative sur l’ensemble du territoire.
Par ailleurs, la province Sud a récemment labellisé les internats provinciaux (La Foa et Bourail) en internat d’Excellence. Nous allons réaliser un troisième internat de ce type, cette fois à Auteuil. Cet établissement accueillera 40 élèves qui auront démontré un fort potentiel de progression mais qui ne trouvent pas le soutien adapté dans leur entourage familial.
Le deuxième axe de priorité est la sanctuarisation de l’école. Aujourd’hui, nous constatons que certains parents se désengagent de l’éducation de leurs enfants. Or il faut absolument qu’ils se réapproprient l’espace scolaire : nous poursuivrons pour cela les dispositifs « Semaine des parents à l’école » ou encore « Touche pas à mon école ».
Et parce que le respect envers l’école doit être restauré, le port de l’uniforme, auquel je suis particulièrement attaché, sera étendu.
Enfin, le troisième objectif est le développement d’un véritable plan stratégique du numérique. Les nouvelles technologies offrent en effet une chance extraordinaire aux insulaires d’être en contact avec le monde extérieur. Il s’agit ici de mettre en œuvre des dispositifs expérimentaux qui ont prouvé leur efficacité au sein des collèges numériques de Magenta et de Plum, notamment leur Espace Numérique de Travail qui permet d’être en relation permanente avec les parents.
La mise en place de nos écoles bilingues est une autre mesure d’incitation à l’ouverture sur le monde.
Le nombre d’enseignants équipés de Tableaux Blancs Intéractifs (TBI), aujourd’hui de 183, sera augmenté. Avec cette nouvelle méthode d’apprentissage, moderne, le comportement des élèves, ainsi que leur implication, s’est indéniablement amélioré.
Vous êtes en charge de l’aménagement du territoire et des infrastructures. Quels sont les prochains chantiers d’envergure ?
G.B. : Pour être plus efficace et plus proche de la population, la province Sud va consacrer une enveloppe, sur 5 ans, de plus de 14 milliards de francs pour répartir ses services sur l’ensemble du territoire provincial.
Nous projetons notamment de décentraliser nos services techniques (directions de l’Équipement et du Foncier et de l’Aménagement) dans l’agglomération avant la fin de la mandature.
Autre projet phare : la gare maritime de l’île des Pins. C’est un équipement indispensable à la garantie de la desserte maritime, et donc de la continuité territoriale. C’est également un outil touristique nécessaire : nous devons aujourd’hui relever le niveau d’accueil de cette destination incontournable.
Sur le volet de l’infrastructure médicale, la collectivité va construire une Maison de Santé à Yaté, aujourd’hui sous dimensionnée. Plus au Nord, les urgences de La Foa vont faire l’objet d’une extension et d’une réorganisation fonctionnelle. Enfin, en ce qui concerne l’agglomération, les Dumbéens auront enfin un accès plus facile aux services de santé publique avec la construction, là également, d’une Maison de santé (sur Dumbéa-sur-mer). Et parce qu’aujourd’hui nous n’avons pas la capacité d’accueillir tous les enfants qui sont en situation de danger dans leur environnement familial, une Maison de l’enfance verra le jour dans le même quartier.
Pour finir, sur le domaine de Deva, la province Sud a engagé la mise en place d’un pôle d’accueil des activités journalières et poursuit la réalisation des routes d’accès.
Autre sujet important pour les habitants de Nouméa et du Grand Nouméa, ce sont les routes. Qu’envisagez-vous dans ce domaine ?
G.B. : Là encore, la province Sud va investir très largement dans le réseau routier avec une enveloppe atteignant également les 14 milliards. La commande publique, en incluant le montant dévolu aux infrastructures, est donc très conséquente.
Ces investissements seront lissés sur plusieurs années, sur la base d’une programmation assurant aux entreprises du BTP un renouvellement de leurs chantiers et donc une stabilité dans le secteur.
La province Sud a entamé un programme de fiabilisation et de sécurisation des 300 km de routes et des 180 ouvrages d’art appartenant à la collectivité. Elle va contribuer à l’amélioration des transports en commun avec une implication forte dans le projet Néobus, afin de garantir le succès de ce projet structurant de l’agglomération.
Nous souhaitons également développer des pistes cyclables afin de favoriser les modes de déplacement doux.
Enfin, pour revenir à l’actualité récente, l’exécutif provincial est en discussion avec les coutumiers de Saint-Louis en vue de mettre en place un éclairage adapté et défricher les abords de la route qui traverse la tribu, ce qui dissuadera les actes d’incivilité et pourrait permettre d’en finir avec le caillassage.
Des études ont parallèlement été lancées les possibilités de contournement de la RP1 au niveau des zones exposées.