A Thio, le potentiel des femmes rurales rassemble
Actualité publié(e) le 04/07/2018
« Aujourd’hui, ce qui nous rassemble, c’est que les femmes font beaucoup dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de la petite hôtellerie et du tourisme, mais qu’on les voit peu ». C’est avec ces mots que Nicole Robineau, présidente de la commission de la condition féminine de la province Sud, s’est présentée face aux coutumiers de Thio Mission lors de la coutume. Car l’objectif de la Mission à la condition féminine (MCF), qui effectue depuis deux ans des tournées dans toute la Province, est bien de valoriser le travail des femmes et de leur apporter toute l’information dont elles ont besoin pour mieux participer et s’approprier les dispositifs existants.
En plus des coutumiers, près d’une quarantaine de femmes du village et des tribus de Thio avaient fait le déplacement vendredi 29 juin. « Je suis venue à cette rencontre car on a besoin de nous, les femmes, pour la construction du pays, explique Anne-Marie Tamaï, présidente du Comité des femmes de Thio très impliquée dans la vie de la commune. A Thio, les femmes font beaucoup, elles pêchent à pied, elles cultivent, elles montent des tables d’hôtes, mais elles ne se mettent pas en avant, elles n’osent pas demander d’aide. C’est pourquoi c’est important de venir à nous, avec des gens qui nous éclairent sur les situations et sur ce que l’on peut faire. »
Pour la présidente de Mara-Jati, association créée dans les années 1980 et mise en sommeil ces dernières années qui travaille pour améliorer et développer l'agriculture, le livret distribué par la MCF lors de cette tournée sur la « Ruralité au féminin » est un véritable outil : « Nous relançons l’association, nous travaillons pour mettre en place de nouveaux leviers et notamment pour accompagner les femmes », explique la présidente. C’est ainsi que, comme à Yaté la semaine précédente, la MCF et ses partenaires des directions du Développement rural et de l’Environnement (DDR et DENV) ont présenté un projet de statut « pêcheur de subsistance », entre le pêcheur professionnel et le plaisancier.
« Chacun prélève dans la mer ce dont il a besoin, explique Bernard Fao de la DDR. Et puis de temps en temps, on prend un peu plus et on vend au marché ou à une table d’hôtes, sans statut légal... Et il faut éviter de raisonner que pour soi-même et s’organiser, instaurer de règles et un suivi sur le volume de ce que vous vendez. Tout le monde sera gagnant ». Ce statut, qui pourrait être mis en place de façon pilote sur les communes de Thio et Yaté, serait gratuit et très accessible par simple Ridet. Un discours acquiescé par les femmes présentes qui souhaitent être actrices de la préservation de leur environnement et protéger la ressource pour leurs enfants.
Prochains rendez-vous dans le cadre de cette tournée « Ruralité au féminin » : Bourail, vendredi 6 juillet, et Sarraméa le mardi 10 juillet !
