L’heure du bilan pour le programme INTEGRE
Actualité publié(e) le 08/12/2017Après quatre années d’actions, le programme INTEGRE est en phase d’être clôturé dans le Pacifique Sud. L’ensemble des partenaires ont été conviés, à Nouméa du 4 au 8 décembre, par la Communauté du Pacifique (CPS). Objectif : dresser le bilan et identifier des pistes de pérennisation des actions mises en œuvre. La délégation, composée de 80 personnes, s’est rendue à l’Île des Pins mercredi 6 décembre pour une visite de terrain. « L’intérêt est de faire découvrir à nos partenaires de l’outremer la réalité calédonienne, et plus précisément, des sites avec des enjeux similaires aux leurs mais dans un contexte géographique différent », explique Cameron Diver, directeur général adjoint de la CPS. « C’est aussi une belle manière de clôturer ce projet dans l’espoir de voir un certain nombre d’actions reconduites dans le cadre du 11e Fonds Européen de Développement » ajoute-t-il.
Débuté en 2014, le programme INTEGRE vise à promouvoir la gestion intégrée des zones côtières et à renforcer la coopération régionale dans le domaine du développement durable. Financé par l’Union européenne, il est mis en œuvre par la CPS et piloté par la Polynésie Française, en tant qu’ordonnateur régionale du Fonds Européen de Développement. Quatre territoires d’Outre-mer participent à ce projet de développement durable dans le Pacifique Sud : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis et Futuna, ainsi que Pitcairn.
Un enjeu économique et environnemental
Dans le cadre du projet INTEGRE, la province Sud a orienté son action sur la zone du Grand Sud comprenant l’Île Ouen et l’Île des Pins. Cet espace abrite une biodiversité exceptionnelle, menacée par de nombreuses pressions. D’autant que c’est un joyau à protéger, car depuis 2008, le Grand Lagon Sud est inscrit au patrimoine mondial.
Pour la collectivité, l’objectif est de renforcer la gestion participative en impliquant les comités de gestion locaux, d’identifier les mesures appropriées pour gérer les fréquentations sur les milieux côtiers et marins et enfin, d’élaborer un schéma d’orientation de gestion environnementale à l’échelle du Grand Sud.
Charles Vakié, secrétaire général adjoint à la province Sud en charge du développement durable, a souligné, lors de cette visite à l’Île des Pins : « L’enjeu est de maîtriser l’impact des touristes sur l’environnement. » Précisons qu’en 2016, l’Île des Pins a reçu environ 220 000 touristes, principalement des croisiéristes.
A cette problématique, s’ajoutent celles de l’eau menacée par une teneur élevée en nickel et les risques fréquents d’incendie. Les actions mises en place dans le cadre du programme INTEGRE, par le Comité de gestion de l’Île des Pins visent à y répondre, avec comme axe majeur la sensibilisation et l’éducation à l’environnement.
Une forte implication des comités de gestion et de la population locale
« Plusieurs actions ont été menées avec les collégiens de Vao, comme l’éradication des plantes envahissantes en décembre 2016, sur la zone de captage de la tribu de Touété », explique Laetitia Koteureu, animatrice du comité de gestion. « Ce projet a été suivi par une action de reboisement afin de protéger la ressource en eau. » Porté par les jeunes du Forum Jeunesse et Développement durable, la végétalisation a mobilisé plus de 200 collégiens et bénévoles. 800 plants ont ainsi été mis en terre du 5 au 8 septembre. Parallèlement, une pépinière composée d’espèces endémiques et autochtones a été installée au collège de Vao pour les futurs reboisements de l’île.
« Les actions sont amenées à être renouveler, que cela soit l’éradication d’espèces envahissantes ou le reboisement », souligne Charles Vakié. « Le succès, c’est d’avoir réussi à mobiliser le comité de gestion et la population sur des projets qui bénéficieront aux générations futures. C’est pourquoi, l’accent doit être mis sur la sensibilisation des nouvelles générations aux enjeux environnementaux. »
68 millions de francs, c’est le financement du programme INTEGRE sur la zone du Grand Sud
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