Diabète : contre le silence, la prévention

Avec 10% de la population touchée par cette maladie, « on a un taux de diabétiques impressionnant en Nouvelle-Calédonie, qui va avec le taux d’obésité : près de 67% de notre population est en surpoids ou en obésité, et 42% pour les enfants… » Le constat est signé Ingrid Onen, diététicienne au Service de promotion et prévention de la santé de la DPASS.

Accompagnée de l’équipe du centre médico-social de Boulari, ainsi que de la pédicure-podologue Pascale Michel-Galvier, elle accueillait un public venu nombreux ce mercredi matin. Hormis les diabétiques avérés ou les personnes « à risque » convoquées, des curieux se sont présentés pour se renseigner sur la maladie. Après avoir répondu à un questionnaire (habitudes alimentaires, antécédents familiaux, activité physique…), les participants sont orientés en fonction des résultats vers le dextro (un test de mesure de la glycémie) puis, si le taux mesuré est un peu haut, vers le médecin traitant.

Alimentation et hygiène de vie

Claude, qui patiente dans le hall avant de rencontrer la pédicure, explique que le début de son diabète remonte au temps où il allait « un peu trop au restaurant…» Le retraité, venu de la Coulée, raconte avoir des difficultés à se baisser et profiter des moments où il passe le karcher sur sa terrasse pour se nettoyer les pieds ! Marie-Christine et Josélito, d’abord venus pour un rendez-vous chez le dentiste, trouvent l’initiative « super » : « Dans l’optique de protéger les gens, pour que tout le monde apprenne à faire attention à son alimentation et son hygiène de vie. En tant qu’enfants, on était mal informés, maintenant c’est à nous de faire attention pour éviter que nos enfants prennent du poids ! » Marie-France, dont le père a récemment contracté un début de diabète, est venue se renseigner. Elle a pu tester son taux de glycémie et être rassurée : il est dans les normes.

Risques d’amputation

Moins sensibles à d’éventuelles blessures qui pourraient s’infecter, les patients diabétiques ont donc également bénéficié de conseils de prévention de la pédicure-podologue. « Il faut rappeler qu’en Nouvelle-Calédonie, on a encore en moyenne deux à trois amputations par jour sur des patients diabétiques, souligne Mme Michel-Galvier. Aujourd’hui j’ai vu une dizaine de personnes dont on a découvert récemment un diabète type 2. L’objectif est donc de faire auprès d’eux de l’éducation thérapeutique. »

Au total, près d’une trentaine de personnes se sont succédées au fil de la matinée. Pour la 3ème journée mondiale du diabète qu’elle vit comme diététicienne pour la DPASS, Ingrid Onen dresse un constat encourageant : « On réalise cette année des actions longues sur trois semaines. On parle de plus en plus de la maladie, dans tous les dispensaires avec un personnel investi. Aujourd’hui, il y a eu beaucoup de mobilisation. Les gens sont intéressés, ont pris leur matinée pour s’informer. Et de manière générale, je constate beaucoup moins d’absentéisme dans mes consultations. »

Le calendrier des prochains rendez-vous « prévention du diabète » dans les différents CMS et UPASS (Unité provinciale d’action sanitaire et sociale)