La foire de Bourail, rendez-vous le plus important du monde agricole calédonien, s’est tenue ce week-end. L’occasion cette année encore d’apprécier la vitalité du secteur, prioritaire pour la province Sud.
Après l’inauguration samedi matin de l’événement qui se tient depuis 1977, les élus provinciaux ont assisté au traditionnel défilé des animaux primés. Le président Philippe Michel était notamment accompagné de la 1ère vice-présidente Martine Lagneau, de Gyslène Dambreville, présidente de la commission du Développement Rural et de Nicole Robineau, présidente de la commission de la Condition Féminine et récente instigatrice d’une tournée sur la « Ruralité au féminin ».
Sur le stand de la Province, place à la dégustation ! En effet, durant la foire, pas moins de cinq échantillons de riz de variétés différentes étaient proposés « à l’aveugle » au public. Le test consiste à classer les échantillons, afin de constituer une radiographie des préférences des consommateurs calédoniens, qui influera sur les variétés cultivées localement. Le riz étant un des aliments emblématiques de la politique publique agricole provinciale (PPAP).
« Cette foire de Bourail coïncide avec les premiers bilans des nouvelles impulsions que nous avons voulu donner à la production agricole de la Nouvelle-Calédonie, a expliqué Philippe Michel, lors des discours inauguraux. Avec un objectif : produire plus et mieux pour nourrir les Calédoniens. Ce qui, en ces temps de polémiques et de discussions politiques, représente un enjeu et un engagement pour la conquête d’une souveraineté utile : la souveraineté alimentaire.Les chiffres des filières céréales ainsi que fruits et légumes sont très encourageants pour l’avenir, et ils prouvent que les professionnels agricoles, tout comme l’ensemble des Calédoniens, s’inscrivent dans cette ambition partagée. »
Exemples avec le stand de l’ADEVY (Agence de développement de Yaté), où les œufs de caille étaient mis à l’honneur parmi d’autres spécialités agricoles, et celui de la Coop1 (coopérative agricole créée l’an dernier et rassemblant des producteurs du Mont-Dore jusqu’à Pouembout), qui déployait un véritable kaléidoscope de produits vivriers. Franck Soury-Lavergne a profité du passage des élus pour présenter les caramboles douces que son frère Yann cultive sur leur propriété de La Foa : « Tout se mange dans la carambole : elle pourrait remplacer les pommes dans les écoles et à la cantine ! » Et l’agriculteur de 35 ans d’évoquer les intérêts d’un fruit aux trois récoltes annuelles, qui ne nécessite pas de traitement particulier. Non loin de là, le stand de la direction de l’Economie, de la Formation et de l’Emploi (DEFE) propose des formations aux professionnels dans le secteur agroalimentaire.
De quoi permettre à Gyslène Dambreville de tirer un bilan très positif de cette visite du premier rendez-vous agricole du pays : « C’est une foire à l’image de Bourail, avec un beau ciel bleu et un grand cœur ! Aujourd’hui on a encore pu voir à quel point nos éleveurs travaillent leurs très belles bêtes et les affinent. Les produits locaux, tant en maraîchages qu’en cultures, sont chaque année plus beaux, et en quantité on a une diversité qui commence à s’organiser. C’est un peu le résultat de toute la politique publique agricole mise en place sur la province Sud, et qui gagne la province Nord avec des agriculteurs fiers de leur travail. »